Un jour, une BD, j’ai dit (enfin pour quelques temps en tous cas ). Aujourd’hui: Black Hole, de Charles Burns.
Originalement publié très lentement entre 1995 et 2005, on le trouve maintenant uniquement en un gros volume bien plus pratique à exposer sur ses étagères. Je ne saurais même pas vous dire si j’ai vraiment aimé l’histoire (on va y revenir) mais comme @Twin demandait des trucs marquants, le moins que l’on puisse dire c’est que cette BD m’a marqué.
L’histoire se passe dans les années 70, dans la banlieue de Seattle, où une bande d’adolescents découvrent leur sexualité, et la transition parfois difficile vers l’age adulte. Seul détail embêtant: une maladie sexuellement transmissible se répand comme une trainée de poudre à travers ce réseau de connaissances, et les symptômes incluent des mutations physiques dérangeantes: des antennes, des tentacules, des bouches ou des yeux supplémentaires, etc. C’est un peu comme si David Lynch faisait un remake de La Boum.
L’histoire est une tranche de vie de ces adolescents… certains sont exilés dans les bois à l’exterieur de la ville, devenus des parias à cause de leur maladie, alors que d’autres ont des mutations qu’ils peuvent encore cacher. A l’image d’un épisode de la Quatrième Dimension, les personnages semblent vivre dans une « bulle » étrange où les adultes n’apparaissent presque jamais. L’atmosphère de la BD est pour le moins spéciale, Burns s’appliquant ici surtout à créer sa propre vision métaphorique du thème convenu de la fin de l’enfance et de la perte de la virginité. Et comme souvent dans la vraie vie, l’histoire est plutôt anti-climatique – et ce de manière voulue. Bref, comme je le faisais remarquer au début, je ne pourrais pas dire que ça soit une lecture amusante, mais j’ai définitivement trouvé ça fascinant.
Si vous avez déjà entendu parler de cette BD, c’est sans doute parce que Burns a gagné pas mal de prix avec, dont un Harvey Award, ainsi que le prix « Essentiel d’Angoulême » en 2007.
C’est disponible en Francais chez Delcourt, je crois, et en Anglais chez n’importe quel magasin de comics qui se respecte.