Les comics sans spandex

Je me rappelle avoir tout dévoré chez @c0unt0 dans une autre vie quand il était encore à Vancouver.

Very good. <3

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Allez aujourd’hui je vous sors un classique, même s’il n’est finalement pas si vieux que ça: Fables.

Publié chez l’incontournable Vertigo de DC (vous savez, le truc chez qui Warner pourrait puiser pour faire des films un peu mieux), Fables c’est, en tous cas au début, les aventures de personnages de contes de fées à New York. Parce que oui, toutes les histoires, comptines, et autres récits classiques “existent” d’une façon ou d’une autre… mais leur pays imaginaire a été envahi par un mystérieur “adversaire” et ils se retrouvent maintenant à… putain, mais ça a l’air méga con quand on essaie de le raconter en fait, non? Et ça s’arrange pas parce que la première histoire, c’est le petit chaperon rouge qui a disparu, et blanche-neige et le grand méchant loup doivent enquêter pour que… wouah. Ok, non, serieux, c’est n’importe quoi.

Bon, je vois bien que j’ai du mal à vous le vendre, là, (en tous cas pour les 2 du fond qui ne l’ont pas encore lu), donc on va changer de tactique. D’abord, voilà une page:

Ensuite, si le pitch de base vous semble familier, c’est parce que plusieurs séries TV s’en sont inspiré (Grimm, Once Upon A Time, etc.), ainsi que quelques jeux videos (mais le “Fables: A Wolf Among Us” de Telltale est une adaptation officielle, notez bien). La BD, elle, a décroché plus d’une douzaine de prix depuis sa création, et a eu presqu’autant de spin-offs en BDs ou romans.

Entre mon introduction ratée et ça, vous devez vous poser des questions… en fait, je dirais que ça m’a fait le même effet qu’avec The Walking Dead (la BD, hein, pas la série TV, que j’ai laisser tomber après 5 épisodes). Ca commence de manière apparemment simple, voire naive, tant sur le plan de l’écriture que des dessins, mais ensuite ça devient sacrément plus compliqué, et sans s’en apercevoir ça devient la série que je lis en premier quand y’a un nouveau numéro. Sur un autre plan, ça rappelle aussi Sandman: il y a plusieurs arcs avec plusieurs themes ou personnages principaux, et avec parfois différents artistes, et selon les moments ça peut devenir sacrément poétique, effrayant, ou les deux. Et puis le jeu qui consiste à essayer de reconnaitre le plus de personnages rappelle un petit peu League of Extraordinary Gentlemen.

Parmi les spin-offs, les 2 séries annexes (Jack of Fables et Fairest) sont très bien, mais ne valent évidemment le coup si vous avez beaucoup aimé la série principale. Une histoire courte (The Literals) est en fait incluse dans les volumes principaux. Les autres spin-offs sont bien aussi mais rien de bien exceptionnel si je me souviens bien.

Au niveau des volumes, d’ailleurs, y’en a plus d’une vingtaine, pour 150 numéro originaux (soit presque le double de Sandman). C’est pas le truc le plus court du monde, mais à mon avis ça ne traine jamais. Willingham, le scénariste principal, fait avancer ses trames sans jamais faire de la rallonge, et développe son univers très rapidement. Du coup, on commence à voyager de plus en plus à gauche et à droite, et même d’un univers à l’autre, sans jamais trop s’ennuyer. Enfin, il mélange des “petits arcs” avec des grands arcs plus ambitieux, ce qui donne un petit côté “fresque épique” à l’ensemble.

C’est disponible en faux chez Comixology, et en vrai pratiquement n’importe où où y’a des livres sur une étagère.

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Lu le premier volume de Sweet Tooth. Sympa, j’aime bien l’ambiance, mais c’est pas comme s’il se passait grand chose… :expressionless: ça commence à bouger après?

Non. Tu peux arrêter de suite.

Ouah tu sais bien le vendre effectivement :confused:

Alors juste pour pinailler le jeu vidéo c’est « The Wolf Among Us ». La DA est superbe, le générique à chaque chapitre magnifique… mais c’est tout ce qu’il a pour lui. L’histoire est pauvre et incroyablement niaise comparée à celle des comics. Le jeu est un enchaînement de très mauvais QTE et les décisions prises ne mènent à rien (à part rater des succès et vous obliger à re-jouer une deuxième fois et vous confirmer que les choix ne changent rien).
Ce jeu m’agace, ça se voit ? :smile:

« Fables: The Wolf Among Us » : ça c’est le comics adapté du jeu vidéo adapté du comics adapté des fables. Donc on y touche pas, ça craint !
Ils l’ont même sorti en numérique uniquement au début, tellement ils étaient peu sûrs de ce que ça donnerait.

Perso je déteste Jack dans la série principale, je déteste aussi son spin-off…
Fairest, j’ai déjà trouvé ça plus sympa. Mais parce que ça se concentre sur les persos féminins et que j’aime bien les persos féminins en général.
Et il y a aussi Cinderella : -spoilers pour l’histoire principale- dans cet univers Cendrillon est un agent secret assez badass. Petit arc en 6 assez court et pas mal pour se changer les idées au milieu de la lecture de Fables.

Il y a des hauts et des bas, des passages que j’ai adoré et d’autres passages où je me suis ennuyé… sur 150 épisodes (le 150ème étant un volume complet et pas un single issue, en plus…), il y a forcément des variations.

Mais si le comics a tenu 150 épisodes … c’est forcément que c’est bien ! Aucun comics ne peut continuer à se vendre tous les mois pendant 13 ans en étant mauvais.

(et c’est pour ça que je dis pas que The Walking Dead est mauvais, juste que perso j’accroche pas :))

La série est terminée ? Et est-ce qu’elle est découpée en plusieurs histoires ? (histoire d’acheter d’abord les x premiers volumes, puis x autres plus tard)

Oui terminée cet été. 21 pour les 149 premiers single issues. Le 150ème épisode fait la taille d’un volume complet et amène le total à 22.

Ah et il y a aussi « 1001 nights of snowfall » au milieu, un volume avec 10 histoires prequel à l’ensemble. On peut donc presque dire 23.

Globalement chaque volume est un arc (même si y’a des fils rouges sur l’ensemble) donc tu peux commencer par le premier et voir si ça te plait…

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J’avais chope plusieurs tomes sur Comixology vu qu’il y avait une promo, et donc ouais, c’est pas deplaisant, mais j’accroche pas forcement. Typiquement, Essex County, le rythme lent, ca colle tres bien. Et Trillium ca a l’air un peu plus verbeux, je vais essayer.

Au fait, y’a une promo Grant Morrisson sur Comixology en ce moment donc si vous voulez essayer The Invisibles (deja presenté dans ce thread), c’est le moment! Y’a aussi d’autres trucs tres bien qui pourraient figurer dans ici (The Filth, WE3), ainsi que d’autres qui n’y ont pas leur place (Doom Patrol, mais bizarrement pas de promo sur All Star Superman :frowning: ).

J’ai pas posté depuis longtemps parce que je faisais des heures sup’ au boulot (c’est rare mais ça arrive :slight_smile: ). Je reviens avec Locke and Key.

Il s’agit d’une BD en 6 volumes conçue à la base comme telle (une histoire en 3 actes, chaque acte étant publié en 2 volumes), écrite par la main experte de Joe Hill et illustrée avec brillo. Euh non, illustrée avec Gabriel Rodriguez, je veux dire. Alors Rodriguez était plus ou moins nouveau dans les comics quand il a commencé ce titre, travaillant avant dans le domaine de l’architecture (ça tombe bien, l’histoire tourne autour d’une seule et unique maison victorienne). Joe Hill, c’est tout simplement le fils de Stephen King, et on reconnait un peu de l’influence du père par moments. C’est à priori un mec bien, il a construit sa carrière avec son nom de plume (un diminutif de ses 2 premiers prénoms) pour cacher, au moins au début, son origine familiale aux éditeurs et lecteurs.

Difficile d’expliquer l’histoire sans spoiler le plaisir de découvrir la trame et l’univers de la BD, donc encore une fois je vais me limiter au tout début: après la mort tragique de son mari aux mains d’intrus dans leur maison californienne, Nina Locke traine ses 3 enfants, Tyler, Kinsey, et Bode, jusqu’au Massachussets pour habiter dans la maison familiale paternelle. Raconté principalement du point de vue des enfants, et plus particulièrement de Bode, l’histoire s’attarde autant sur les aspects dramatiques (la façons dont ils gèrent, chacun à leur manière, le décès de leur père) et les aspects fantastique (puisque, comme vous pouvez vous en douter, il va très rapidement commencer à se passer des trucs bizarres dans cette vieille maison).

Fidèle à la tradition King, il s’agit ici d’une histoire mi-horreur mi-fantastique (avec un pitch très original, même s’il contient forcément ici et là des éléments classiques), mais surtout une histoire profondément humaine. Si bien souvent les histoires de ce genre ont tendance à forcer les personnages dans des scènes convenues, Locke and Key fait pluôt l’inverse, à savoir que l’auteur suit les actions les plus probables de ses personnages (principaux ou non) et laisse l’histoire se dérouler, parfois dans des directions inattendues (en tous cas pour moi), ce qui est plutôt bienvenu.

Les dessins sont très immersifs une fois qu’on est dans le style, l’univers est détaillé au fur et à mesure à une vitesse parfaitement maitrisée, et la BD est assez longue pour prendre un peu de bon temps avec des flashbacks et des fast-forwards ici et là, tout en restant assez courte pour clôturer le récit avant qu’on ait eu le temps de souffler. C’est parfait.

C’est dispo en faux sur Comixology et en vrai sur Amazon.

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J’ai fait une réponse automatique parce qu’en fait j’ai aucun moyen de savoir si tu vas trouver la suite mieux ou pas… moi j’ai accroché dès le début de Sweet Tooth :smile:
Le fait que ça parle d’un gamin, qu’il y ait une part de naïveté et de faiblesse représentée dans tout ça, j’ai bien aimé. Qu’il ait des bois sur la tête aide aussi. Ça donne une sacrée distance par rapport au début de Walking Dead (j’ai lu que le début) où ce sont juste des adultes qui se mettent des bâtons dans les roues. Tu te dis qu’ils sont cons (#lesgens) et j’ai pas envie de lire un comics où je ne fais que me dire ça tout le temps.

Globalement on parle de ce qu’on a bien aimé, mais chaque personne a des goûts différents. y’a un paquet de trucs ici que j’ai trouvé biens mais qui ne sont pas fait pour moi (Daytripper…) ou que je n’ai pas fini car je n’ai pas accroché du tout (DMZ, Chew, Scalped, Transmet, n’importe quoi par Grant Morrison…)
Je ne suis pas client pour ce qui est trop dark/violent inutilement (f*ck Batman), trop brouillon ou trop « réel »…

C’est pas pour rien que j’ai parlé de Nimona. Je reviendrais probablement avec d’autres trucs légers pour embêter les mecs trop sérieux :smile:

Bref, chacun son truc ! Essayez si ça vous intrigue mais si ça ne vous plait pas rapidement passez à autre chose.
Et n’hésitez pas à proposer des trucs hors du commun !

Why so serious ? Agréable c’est bien aussi non ? :wink:

Oui c’est clair, chacun ses gouts, on a jamais dit le contraire.

Roooh tu me brise le coeur :sob: :innocent:

Oui oui, bien sûr !
J’aurais du dire « mémorable » au lieu d’« agréable ».

Suite à un alitement forcé de plus d’une semaine, j’ai lu DMZ (tout), Northlanders (tout), Trees (jusqu’au 11) et Fear Agent (2 volumes).

J’ai trouvé Trees très sympa, mais la série n’est pas encore très avancée. Je lirai la suite avec plaisir si elle maintient le niveau.

Fear Agent se lit assez bien, mais j’avoue ne pas avoir trop accroché à l’ambiance SF déjantée, donce je ne suis pas allé au delà du second volume. Pure question de goûts.

DMZ et et Northlanders sont deux séries que j’ai trouvé intéressantes dans leur postulat mais handicapées par plusieurs gros défauts qu’elles ont en commun:

  • Des arcs narratifs trop courts.
    J’ai bien compris que le parti pris de l’une et l’autre séries était de faire une description « impressionniste » de leur sujet, chaque « touche de couleur » étant une petite histoire. Mais pour que l’intérêt du lecteur tienne sur la durée, il faut une qualité scénaristique qui manque malheureusement aux auteurs. On finit par enchaîner les courtes nouvelles anecdotiques jusqu’au décrochage.

  • Un usage excessif de la « voix off » (le récitatif pour être exact).
    Même remarque que pour les arcs courts: l’utilisation intensive du récitatif devient vite pénible si elle n’est pas faite avec talent. On sent que les auteurs veulent donner de la hauteur et de la gravité à leur propos en faisant des pages et des pages de récitatifs (qui donne un certain recul par rapport à l’histoire), mais ça devient juste lourd et pompeux, et on s’emmerde.

  • Le dessin.
    Ça aurait été sympa qu’ils trouvent de vrais dessinateurs, ou bien qu’ils leur donnent le temps de bosser, je ne sais pas. En l’état il y a des passages vraiment scandaleux. Et si l’usage répété d’un encrage volontairement cracra (surtout dans le cas de DMZ) cache parfois la misère graphique, il rend surtout la lecture difficile et désagréable.

Mes prochaines lectures issues de ce thread: The Goon, Lazarus Book et I Kill Giants, on verra si j’accroche plus (oui je suis difficile )


Et pour ne pas faire que râler, voici deux courtes mais sympathiques séries issues de l’univers de Sandman.

Thessaly - Witch for Hire

Cette courte histoire en quatre numéros raconte comment Thessaly, ancienne et puissante sorcière (même si elle paraît avoir toujours 25 ans), cherche à échapper à la mort certaine à laquelle l’a imprudemment condamné une de ses connaissances.
C’est léger et ça se lit très bien.

As the world’s oldest, most powerful witch,Thessaly has learned through millennia of experience
to be prepared for almost anything, but since she could never have foreseen the persistence of one lovesick ghost names Fetch–or the conniving, underhanded lengths he would go to in order to win her heart.

Attaching her name to a monster slaying business behind her back is one thing, but agreeing to take on the universe’s ultimate destructive force–well, that just proves that love makes you stupid. Faced with this kind of courtship, it’ll be a miracle if Thessaly can survive long enough to smack some sense into Fetch’s intangible head–never mind stopping the unstoppable doom he’s unleashed.

Death: The High Cost of Living

(je vous ai mis la couverture française, beaucoup plus jolie que son équivalent américain, même si la traduction du titre pique un peu)

Encore plus courte (trois numéros), le récit d’une journée sur terre de la Mort (Death of the Endless, celle de Gaiman donc). Plus sombre et mélancolique que Thessaly, ce sont ici les personnages et les situations rencontrées qui font l’intérêt du récit. C’est plus une « tranche de vie » (haha) qu’une histoire à suspense

A noter qu’il existe un second récit centré sur Death, toujours en trois numéros: Death: The Time of Your Life. Un peu moins bon à mon goût.

From the pages of Neil Gaiman’s SANDMAN comes the young, pale, perky, and genuinely likable Death. One day in every century, Death walks the Earth to better understand those to whom she will be the final visitor. Today is that day. As a young mortal girl named Didi, Death befriends a teenager and helps a 250-year old homeless woman find her missing heart. What follows is a sincere musing on love, life and (of course) death.

(descriptions en anglais tirées de Goodread)

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Hmm, la patte graphique de Thessaly me plaît beaucoup beaucoup. (la couverture en revanche ne représente pas le style de l’auteur)

On peut lire la BD sans avoir lu Sandman ?

Oui, j’ai pas lu Sandman.

(en fait j’en ai lu quelques numéros, et je compte encore essayer, mais j’ai vraiment du mal à accrocher)

Ah Locke & Key, j’ai fini le volume 2 hier.
J’ai commandé la suite dans la foulée !

Je ne savais pas. Ceci explique cela… :slight_smile:

Lazarus est aussi en cours, et pas super avancee (mais un peu plus que Trees)… donc attention… mais bon si t’es un habitue de la BD franco-belge, attendre 1 an entre chaque volume devrait te paraitre naturel :smile:

Normalement c’est limite au niveau des regles du thread (uniquement des BDs « independantes ») mais je te pardonne parce que « Death: High Cost of Living » c’est mega bien, et si tu es une preuve vivante que ca peut s’apprecier sans avoir lu Sandman, c’est OK :sweat_smile:

(et oui, Sandman c’est un peu dur de s’y mettre au debut… a mon avis ca vaut quand meme le coup)

Et puis Death quoi <3 Son apparition dans Lucifer m’a également émoustillé.

Ah zut en effet. Pour ma défense Death a passé pas mal d’années dans ma bibliothèque avant que j’apprenne l’existence de Sandman. Quand à Thessaly, j’ai découvert que c’était un spin-off en postant hier. :smile:

Comme @Tomma l’a demandé ici, je vais citer l’auteur Craig Thompson.
Il est surtout connu pour son roman graphique Blankets, une description grandement autobiographique des problèmes que rencontrent les jeunes américains qui ne sont pas dans la norme.
C’est tout en finesse, et autant je ne suis pas fan du noir et blanc en général, autant ici ça sert la narration.
http://ecx.images-amazon.com/images/I/51Au42vb49L.SX363_BO1,204,203,200.jpg
http://www.bedetheque.com/media/Planches/PlancheS_18740.jpg
https://ittybooks.files.wordpress.com/2012/11/blankets-adult.jpg

Je lis de lui en ce moment Habibi, un récit onirique sur la vie d’une jeune esclave et de son petit protégé dans un pays arabe à la frontière du réel et des Mille et une nuits…
C’est la même “patte” toute en en finesse que Blankets, c’est envoutant.

http://bd.casterman.com/docs/Albums/42840/HABIBIt01_Ip303p430_FR_427H.jpg

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Bon et puis je vais aussi citer une uchronie, même si elle est basée sur des comics avec spandex : 1602.
Ça regroupe un bon nombre de super-héros Marvel, mais au début du XVIIème siècle.