Sur les conseils d’à peu près tout le monde, j’ai attaqué Stranger Things cette nuit, vu mon incapacité à fermer l’œil. Je n’ai pu mater que 6 des 8 épisodes pour le moment, mais je pense que je peux sans trop prendre de risques avancer un jugement définitif (sauf si un gros twist déboule dans les 2 derniers épisodes et me fait changer d’avis) : j’ai trouvé ça très très meh, à regarder au mieux le dimanche pour se vider le cerveau ou dormir à moitié devant, mais ça ne restera clairement pas gravé dans ma mémoire comme étant une grande série, loin s’en faut.
C’est le syndrome The Force Awakens dans toute sa splendeur : on prend toutes les scènes qu’on a bien aimé dans les films référencés, et on essaie de les intégrer au chausse-pied dans une intrigue pas franchement passionnante. Les frangins Duffer semblent effectivement avoir beaucoup aimé le cinéma de Spielberg dans les années 80, mais aussi celui de Rob Reiner et celui de John Hughes (même si, pour ce dernier, ils n’ont pas l’air d’avoir compris ce qui en faisait l’essence). Malheureusement, leurs références au cinéma de leurs aînés sont au mieux indigestes et pas très subtiles, au pire carrément embarrassantes. Quelques exemples :
- le groupe de gamins est une sorte de Goonies en plus petit : Mike, c’est Mikey (je vous disais : subtil), Lucas c’est Data, et ils ont fusionné Chunk et Mouth, sans doute pour faire des économies, dans le perso de Dustin.
 
* Eleven c’est E.T., jusque dans les moindres détails (EL = ET, got it ? :p) : le gentil “alien” (même si ça n’en est pas vraiment un, enfin en tous cas à la fin de l’épisode 6, on ne sait toujours pas vraiment ce qu’elle est) qu’on planque dans la maison à l’insu des parents, qui découvre le monde, même les méchants hommes en blanc sont de la partie, sans oublier la scène du déguisement avec la perruque blonde.
- le périple à la recherche de Will, c’est la minute hommage à Reiner (Stand By Me), là aussi, avec de gros sabots.
 - le personnage incarné par Winona Ryder, c’est Roy Neary dans Close Encounters, en beaucoup plus énervant. Je m’attendais à tout moment à ce qu’elle se mette à graver des sillons dans sa purée, c’est dire.
 
* il y a même du Poltergeist quand la petite blonde sosie de Carol Ann tend les bras vers le mur (tant qu’à faire, il aurait fallu aller au bout du truc, et lui faire dire à sa mère “They’re here!”).
Et c’est juste une liste très courte des 2-3 trucs dont je me souviens là tout de suite. Il ne se passe pas 15 minutes sans qu’on s’exclame “ah tiens, ça me rappelle une scène de…”
Le souci, c’est qu’une fois qu’on passe outre le côté nostalgique et référentiel, bah il ne reste pas grand chose : une histoire de SF ultra convenue, relativement mal branlée (plot holes et deus ex machina galore !) et qui progresse tellement lentement vers un dénouement prévisible, qu’au bout d’un moment on arrête de s’y intéresser, pour plutôt tenter de repérer les références, parce que finalement, c’est plus fun que de subir l’histoire.
Bref, ce sera parfait si vous cherchez un truc vide-cerveau pour votre dimanche après-midi, et que vous n’avez pas les sources d’inspiration originales sous la main. Mais pour moi, on est vraiment, vraiment très très loin d’une série qui marquera son époque, ou même son année. Ça se regarde, mais au final, c’est juste un gros gimmick de 8h pas très inspiré.
PS : ah si, deux truc à sauver : la BO et le générique, simples et efficaces.