[LIVRE & BD] Vos lectures du moment

Le truc bien depuis que je suis sur la capitale, c’est que j’ai recommence a lire (merci le metro)

Du coup, j’ai rattrape mon retard sur Asimov (Fondation et les Robots). Puis Van Vogt. Et un ex-collegue m’a ensuite conseille Peter F Hamilton, et je ne regrette teeeeeellement pas.

Donc dans l’ordre, le cycle Greg Mandel ( Mindstar, Quantum et Nano en francais) qui nous plongent dans une Angleterre qui a souffert de l’effondrement de l’economie europeenne, et du rechauffement climatique, en suivant Greg Mandel, ancien de la division Mindstar, une cellule experimentale de l’armee anglaise, dote de pouvoirs psy. Sa faculte innee etait l’intuition, et celle ci s’est vue renforcee par son implant, le dotant de capacite de suggestion, et d’empathie renforce. On plonge dans la crasse, la misere, et dans la decadence des riches et puissants. C’est cyberpunk, sale, deprimant, et en meme temps foutrement efficace.

Ensuite j’ai enchaine sur le cycle de L’Etoile de Pandore, de la Saga du Commonwealth. On y suit plusieurs histoires qui s’entrecroisent sur plusiers decennies, dans un futur ou l’humanite a transcende la mort par des techniques de rajeunissement. La colonisation de l’univers se fait par la technologie des wormholes, et s’organise a la Stargate, avec des portes monumentales qui relient les differentes regions du Commonwealth. C’est touffu, un peu confus au debut, quand on suit plusieurs histoires sans veritables liens apparents, et j’ai pris plaisir a voir la toile se tisser, a voir d’anciennes histoires revenir, et me dire “OH MON DIEU MAIS EN FAIT IL A TOUT PREVU”.

Et la je suis sur le cycle de L’Aube de la Nuit. Mais la c’est trop touffu pour que j’arrive encore a synthetiser le bidule sans spoiler. Mais ca parle de religion, de plusieurs cultures humaines (Adamistes - qui utilise la technologie, s’ancrent dans une continuite de l’homme de “maintenant” et les Edenistes, qui utilisent majoritairement le biotech et disposent d’un lien empathique a l’echelle de leur culture). Et tout ce beau monde doit faire face au retour des ames des morts, qui viennent parasiter les corps des vivants pour echapper a l’au dela.

Et sinon hier j’ai commence le premier tome de A Game of Thrones.

Vive le metro.

(et ce Week end j’ai lu tout Le Combat Ordinaire de Larcenet, et j’ai pleure).

Si tu es fan de Hamilton, il faut que tu lises Dragon Déchu. C’est son meilleur bouquin à mon avis.

Je vais vous parler de la trilogie qui n’a pas de nom, de Kim Stanley Robinson. La série sur le changement climatique:

  • Les 40 signes de la pluie (2004)

  • 50° au-dessous de zéro (2005)

  • 60 jours et après (2007)

Pour situer les choses, Kim Stanley Robinson, c’est l’auteur de la Trilogie de Mars, de la science fiction écrite dans les années 90 qui raconte le peuplement de la planète Mars, les luttes des premiers colons contre la nature hostile, contre le gouvernement terrien aux visées impériales, contre les totalitarismes politiques ou économiques qui voudraient dominer cette nouvelle société.
C’est une de mes œuvres favorites, un plaidoyer humaniste, écologiste et scientiste, qui a su mâtiner ces thèmes d’un vernis épique qui permettait de rendre les centaines de pages non seulement intéressantes par les sujets traités, mais également captivantes par l’histoire racontée. C’était un conte, pour grands enfants, dont la fonction est de faire réfléchir, mais en prenant un pied intersidéral interplanétaire en le lisant.
Pour moi, Robinson était donc l’écrivain dont je pouvais acheter un livre dont l’épaisseur ne constituerait pas une crainte de lassitude, mais une promesse de plaisir durable.

Je me suis donc jeté dans la trilogie du Climat (ce n’est pas son nom, mais je le trouve adapté), les doigts fébriles et les yeux gourmands.
Je l’ai refermée quelques mois plus tard avec la sensation de l’effort accompli. Un effort équivalent à celui qui consiste à aller saluer sa grand-tante, en sachant que ce sera une après-midi d’ennui, mais qu’on lui doit bien ça, car elle nous a beaucoup gâtés autrefois.
Car mon sentiment en lisant Le Climat, ce fut ça: l’impression de devoir aller jusqu’au bout, pour saluer le travail de l’auteur. Mais pas ce travail-là.
Ce sont des reproches que je vais lui faire ici, et ça me pèse.
Ca me pèse d’abord parce que j’adore l’auteur de Mars, pour Mars.
Ca me pèse ensuite parce que j’adhère à la plupart des causes qu’il défend, et qu’il avait défendues avec brio dans Mars: l’importance de l’écologie, de la démocratie, de l’équité entre les hommes, la puissance de la science et sa capacité à faire de la Terre un endroit meilleur pour elle-même et pour chacun.

Il a choisi de traiter ces thèmes, les mêmes que dans Mars, dans notre monde actuel. Le changement climatique a franchi un cap, à cause du réchauffement global, entrainant un arrêt du Gulf Stream, ce qui produit une modification mortellement radicale de la météo: un froid paralysant gèle Washington et les USA, entrainant des pannes électriques, des morts par centaines, et un début de prise de conscience de la population.
Par la suite, l’été brulant fait fondre les glaces polaires, ce qui génère des inondations formidables, à Washington encore, épicentre du roman, mais également dans le monde entier, en particulier au Kembalung, sorte de Bangladesh miniature peuplé de dissidents issus d’un schisme du bouddhisme qui ne reconnaissent pas le Dalaï Lama. Perdant leur pays, ils viennent s’installer à Washington, où ils rencontrent les Quibler, un couple de scientifiques, dont elle bosse à la NSF (National Science Foundation), agence fédérale en charge du financement et du pilotage des politiques de recherche scientifique. Son mari est conseiller d’un membre iconoclaste du Congrès, qui épousera la cause écologiste au moment de se présenter à la présidence des Etats-Unis.

Ensemble, en exploitant leurs différentes possibilités professionnelles et leurs réseaux personnels, ils vont mettre en place une réponse à ce changement climatique, en poussant les recherches qui peuvent aider à répondre au problème, en mettant en œuvre des travaux titanesques qui font écho à la terraformation de Mars, et en s’opposant à l’inertie volontaire des forces, en particulier économiques, qui pensent que le statu quo est préférable aux formidables dépenses engagées. Mais c’est un New Deal qui nous est promis, et qui s’accompagne forcément de retombées positives.

A vrai dire, je crois qu’il aurait été possible de s’en tenir à ça pour construire une histoire. Mais Robinson a peut-être un défaut: il lui faut pléthore de personnages. Et quand vous en avez des palanquées, il faut bien leur trouver des intrigues pour les occuper.
Dans Mars, ça allait dans le sens de l’histoire, car il s’agissait d’un suivi exhaustif des cent premiers colons, on connaissait leur destinée pendant les décennies suivant leur arrivée, leurs opinions et leurs actions. Il y avait à faire, pour construire cette planète. Tant de choses à découvrir et à créer, qu’ils ne s’ennuyaient jamais. Pas plus que le lecteur omniscient qui les observait, n’ignorant rien de ce qui se passait à la surface de la planète de moins en moins rouge.
Dans la trilogie du Climat, ce schéma est reproduit, mais il s’agit à mon sens de l’erreur originelle.

Car les héros que j’ai décrits ne sont en fait que les personnages secondaires. Le personnage principal, Franck, s’est égaré dans ces pages.
Scientifique de la NSF issu de l’université de San Diego, c’est un névrosé à la limite de la schizophrénie, qui vit dans une cabane perchée dans un arbre la nuit, et oriente les recherches américaines sur le génie génétique le jour. Une sorte de hippie sur le retour sans être allé, qui s’amourache d’une inconnue dans un ascenseur en panne.
Là est l’erreur seconde, celle qui n’est pas pardonnable.
Car Robinson greffe sur son histoire une intrigue mêlant cabinets noirs para-gouvernementaux et Anonymous, dans un délire dilué sur des centaines de pages, mais sans être pour autant suffisamment approfondi pour le rendre intéressant. Notre héros passe donc des plombes soit à courir dans des parcs enneigés avec des clodos, soit à scanner ses fringues et son van à la recherche de mouchards.
Et honnêtement, pardon monsieur Robinson, c’est chiant.
Car on ne sait rien de ces intrigues, seulement ce que Franck en perçoit. Naïf dans ce domaine, et de surcroit amoureux, il n’y comprend pas grand-chose. Quitte à avoir tant de personnages, pourquoi ne pas avoir plongé dans ces eaux obscures, en suivant l’un des affranchis qui ne servent que de faire-valoir? Ou à l’inverse, pourquoi avoir traité ce thème, qui verse dans la paranoïaque théorie du complot, sans apporter de consistance à l’œuvre, mais suscite l’incrédulité d’un lecteur qui était pourtant plus qu’acquis?

Rajoutons à ça un aspect mystico-bouddhiste, qui implique le fils des Quibler, habité par la foi des Kembalais. Charlie Quibler qui va faire du pédalo avec le président des USA, son fils-incarnation des Lama dans le sac kangourou, c’est au-delà du vraisemblable.

Enfin, Franck est fanatique d’Emerson, poète et essayiste du XIXème siècle qui nous est présenté comme un philosophe. Le livre est émaillé de citations du site emersonfortheday, que je trouve affligeantes d’inconsistance, ce dont vous pourrez juger.

Que sauve-t-on?
L’espoir. Robinson est un indécrotable optimiste. A la fin, l’homme démocrate gagne grâce à l’application raisonnée de la science. L’auteur fait réfléchir aux solutions, plutôt que de hurler aux problèmes, et on a envie de le suivre sur ce terrain. On a aussi envie de croire que les choses peuvent être mieux, plus simples, et que les porte-avions américains peuvent apporter l’électricité qui fait défaut aux Chinois. Peut-être un monde de Bisounours ; surement un monde qui ne déplairait pas.

Alors, faut-il l’acheter?
Si comme moi, vous vous sentez redevable à Robinson pour le plaisir qu’il vous a apporté avec Mars, oui.
Dans le cas contraire… C’est à mon sens trop peu inspiré, pas assez (ou plutôt, mal) abouti. Et ce n’est surtout pas par ça qu’il faut découvrir Kim Stanley Robinson, vous en seriez écœuré.
Ca ne m’empêchera pas d’acheter d’autres de ses romans, en particulier SOS Antarctica, dont le sujet semble plus proche de ce que j’attends de cet auteur. En croisant les doigts, cette fois.

Oh, une dernière chose: ce n’est pas de la science fiction. Ce n’est même pas du fantastique. Ca pourrait se rapprocher du thriller. C’est une chronique bien ancrée dans notre réalité.
Sauf pour Claude Allègre.

PS: merci (encore) à Amazon pour les couvertures.

J’ai écrit à l’Atalante tout à l’heure par que le dernier Garrett détective privée de Glen Cook était quand même sorti en février 2011 et je me demandais ce qu’ils pouvaient bien glander pour ne pas sortir le tome 7 qui date quand même de 1991…

Réponse :

2 ans et demi, ça commence à faire long… :frowning:

Plains toi… T’as déjà essayé de lire les necroscopes ? :wink:

Ha non, jamais entendu parler !

Plein de livres numeriques a 1 euros :
dont les richard morgan et carbone modifié :
http://fr.feedbooks.com/list/5969
Ce wkend seulement.

Tiens au fait en ce moment j’ai commencé à lire le cycle de “La geste des Princes-Démons” de Jack Vance. Ca faisait un petit moment que je voulais les lires et c’est sympathique. De la SF sans grosse prise de tête, on suit notre héros à la poursuite à travers l’espace de 5 criminels notoires dans le but de se venger pour l’extermination de son village lors de son enfance.

C’est bien écrit, les enquêtes amenant le héros à découvrir qui sont ces princes démons est plutôt chouette. Bon c’est pas des monuments de la SF mais ça fait bien passer le temps.

J’avais vraiment aimé ce cycle, je l’avais lu y’a une petite dizaine d’années. Même si je trouve que le cycle s’étouffe un peu sur la fin.

J’ai fini ce matin le troisième tome, je vais voir ça rapidement ^^

Ha mais oui, c’est top la geste des princes-démons. D’ailleurs tous les Jack Vance sont top (oui, fanboy ici), dans leur catégorie bien à eux. La lecture est aisée, c’est du space-opera souvent, de la fantasy parfois, avec un point commun pour tous c’est que les livres font voyager. Je vous conseille particulierement:

  • Cugel, Cugel Saga (de la fantasy, à lire ffs)
  • Le cycle de Tschaï
  • Le cycle d’Alastor
  • Les chroniques de Cadwal
  • Les mondes de Magnus Ridolph ( tout petit mais genial)
  • Rhialto le magnifique
  • Le cycle de Lyonesse ( deja mentionné ici si je ne m’abuse)
  • Les domaines de Koryphon (où l’auteur nous fait partager sa vision du colonialisme)
  • Emphyrio

Perso Jack Vance c’est pas ma tasse de thé. J’ai lu les deux ou trois premiers volume de la Geste et une fois le premier volume passé, j’ai eu l’impression que Vance réécrivais plusieurs fois la même histoire en changeant juste le décor.
Du coup je n’ai plus jamais lu cet auteur (peut-être à tort).

Sinon, pour continuer dans le space opera distrayant, je conseille fortement la Saga Vorkosigan. Ce n’est pas du Egan ou du Spinrad, on n’est pas là pour faire chauffer les neurones, mais c’est très bien raconté et les pages se tournent vraiment toutes seules*.
Et c’est une série qui a quand même raflé plusieurs Locus, Nebula et Hugo awards, excusez du peu.

  • façon de parler, pfff, encore une expression que nos gamins ne comprendront pas

Je viens de terminer ça :

Je ne connaissais pas cet auteur qui démarre ici une trilogie dans un univers tournant autour de la couleur, ses teintes et ses dérivées, qui servent de cadre/caste aux différents protagonistes. C’est drôle, ça se dévore et ça donne méchamment envie de lire la suite ! Et d’aller voir ce qu’a fait ce monsieur précédemment (Thursday Next semble-t-il)

AAaaaahh David Eddings. Autant ses histoires sont moyennes je trouve (incohérences, ressemblances d’une série à l’autre …) autant j’adore les personnages et les dialogues, c’est pour moi ce qui fait que je lis et relis ces bouquins.
Si on a aimé la belgariade, il y a la suite à faire, déjà (la Malorrée, 5 autres livres :slight_smile: ), et après, il y a la trilogie des joyaux et la trilogie des périls. C’est un peu tout pareil pour être honnête, mais on s’en fout, ça passe tout seul :).
La liste complète des bouquin (désolé, il y en a trop)

Dans le genre saga militaire pas trop mal, il y a la série de bouquin de Honor Harrington, de David Weber (la aussi, je fais ma feignasse pour la liste des livres). C’est loin dans le futur, l’humanité à trouver le moyen de voyager vers les étoiles lointaines et de coloniser moulte planètes. La saga suit les aventures de Honor Harrington, dans la Flotte Royale Manticorienne.

Toujours sur la guerre, il y a le célèbre Etoiles, garde à vous (=> Starship troopers), de Robert A. Heinlein. Le film en est tiré, mais le bouquin n’a qu’un « lointain » rapport avec le film (dans le livre, par exemple, les soldats en exosquellette, et l’accent est bien plus mis sur la partie « formation »). Disons que l’univers est à peu pres le même

Je m’éloigne un tout petit poil du sujet, mais il y a un autre bon bouquin ayant pour thème la guerre: La guerre éternelle, de Joe Haldeman. Ce livre raconte la guerre entre l’humanité et les centauriens en suivant un de ses protagonistes de la première heure. La subtilité originale, c’est que ça se déroule sur plusieurs siècles (millénaires ?).
Eh, mais je vous avais dit qu’on suivait UN protagoniste ?! Oui, et c’est possible grâce à la technologie utilisée ici pour voyager entre les étoiles. Elle permet en effet de se déplacer instantanément entre deux collapsars … du point de vue du vaisseau. Pour le reste de l’univers la durée normale du voyage à la vitesse de la lumière s’applique, et ça peut prendre du temps … Du coup on en profite pour voir l’évolution de l’humanité au cours de cette guerre.

Je ne peux que confirmer que ces deux bouquins sont excellents.

cf http://www.sfsignal.com/archives/2011/09/flowchart_for_navigating_nprs_top_100_sff_books/ avec en gros les meilleurs bouquins de sf ayant pour thème la guerre:[ul]
[li]Old man’s war[/li][li]The moon is a harsh mistress[/li][li]The forever war[/li][li]Ender’s game[/li][li]Starship troopers[/li][/ul]

Bon, il m’en manquait 3, je sais ce qu’il me reste à faire … :slight_smile:

Well well well =)))

Merci à tous en tout cas :slight_smile:

Je finis les Dune, encore 2, et je vais tenter Starship troopers je pense :stuck_out_tongue:

J’ai bien envie de me lancer dans les légendes arthurienne, éventuellement en plusieurs versions. vous me conseillez quoi?
Chrétien de Troyes ça me parait indispensable, sinon Jean Markale? En version moderne j’ai lu des avis positifs sur les bouquins de Bernard Cornwell, quelqu’un a lu?

Si vous avez d’autres suggestions, je suis preneur.

Chretien de Troyes est incontournable surtout dans l’aspect “quete du Graal” mais risque de te laisser sur ta faim sur la fin (ala Bouvard et Pécuchet).

Du coup ce midi j’ai acheté le cycle du graal de Markale. Je donnerai des nouvelles quand j’aurai fini, et je verrai ensuite si je pars sur CdT, Cornwell ou si je fais une pause avant d’y revenir plus tard.