J’aime bien le cinéma. J’aime beaucoup ça même. Que ça soit un film à gros budget rondement mené, un film touchant et léger, un bon gros polar prise de tête, une belle histoire d’amour pas trop naïve. J’aime l’ambiance, l’intimité, l’immersion, le rêve. Le siège confortable et l’abstraction du monde qui nous entoure (le mioche qui suce sa paille et aspire le reliquat de coca au fond de son gobelet jusqu’à s’en crever les joues, les guignols qui se marrent n’importe quand et qui parlent trop fort, etc). Bref, j’aime le cinéma.
Mais je me suis toujours trouvé trop bon publique. Quand mes amis, à la fin d’une séance, commencent à repérer quelques détails et moments de moindre qualité, je les jalouse d’une certaine façon. Parce que j’aimerais avoir à redire, parce qu’il y a toujours à redire. Forcément. J’ai petit à petit réussi à avoir un peu plus de recul, critiquer un peu plus. Mais j’ai TOUJOUS trouvé un instant, je suis toujours ressortis d’une salle de cinéma avec une petite touche de satisfaction. Jusqu’à cette froide soirée de Janvier 2006.
Les quatres derniers films vu au cinéma, que j’ai tous beaucoup aimé, sont les suivants :
- King Kong (putain ma race, je ramasse ma bouche et mes yeux mais c’est long)
- Le temps qui reste (où est passé mon mouchoir j’ai une poussière dans l’oeil)
- Je ne suis pas là pour être aimé (notre Bill Murray dans un film méta-jubilatoire)
- Lord of War (Nicholas \o/ Tuerie \o/)
Ce soir donc, Angel-A. Le dernier film de Luc Besson. Le dernier-dernier puisqu’apparement il n’en réalisera pas d’autres. Je ne vais pas passer par quatre chemins et je vais sûrement paraître un peu vulgaire mais merde, faut arrêter de se foutre de notre gueule. Ce film est la pire des créations qu’il m’a été donné de voir au cinéma : j’ai vécu ce soir l’expérience cinématographique la plus traumatisante de toute mon existence.
Je suis sortis de la salle en colère, avec un mal de tête sidérant et une impression de rêve (pas exactement le même rêve dont je parlais plus haut), une sorte de nouvelle dimension dans laquelle je serais rentré à mon insu et où les films projetés au cinéma sont des merdes innommables.
C’était une épreuve douloureuse et sans émotion. Une simple torture. C’était la première fois que, dans une salle de cinéma, je ne revenais pas de ce que j’entendais. Les répliques sont souvent risibles, plates et pauvres. La demoiselle qui interprète Angel-A est une catastrophe. Je je… Mais bordel pourquoi Besson s’évertue à foutre des femmes à moitié nue, qui s’exprime très mal et dont on ne comprend qu’un mot sur deux? C’est d’une vulgarité. Les suites d’Hôtel de luxe, les bouteilles de vin à 1500 zoros, les billets de 500 zoros qui volent. J’en suis même arrivé à me demander si ce n’était pas une sorte de BLAGUE, un sketch et qu’on aller voir apparaître dans la seconde le visage de Besson. Lequel nous aurait alors dit que ce n’était qu’une farce et que le vrai film aller maintenant commencer. Mais non. Maintenant la question est : “Pourquoi? Pourquoi être aller voir ce film?”. Je crois qu’elle va me hanter jusqu’à ma mort.
Ce soir je suis souillé. Complètement. Et je ne suis pas très content de Mr. Besson. N’allez pas voir ce film de merde. Enfin si, allez le voir
et mourrez.
0/5 On ne peut pas, ça sera donc 1/5.