Sans rentrer dans les débats techniques, que je ne maitrise pas je voudrais réagir à cette phrase
On peut toujours trouver pire. Après tout, pourquoi se focaliser sur les « pedocriminels » quand il y a tant de meurtriers qui se promènent dans la nature et puis bon ce gars là n’a tué qu’une personne, on pourrait peut-être se focaliser sur les tueurs en série… C’est sans fin. Le boulot des services régaliens c’est de s’attaquer à toutes les formes de criminalités, même les simples incivilités. On ne peut pas abandonner un champs criminel sous prétexte qu’il est « moins grave ».
D’autre part, il y a de nombreuses études qui démontrent le lien entre consommation de contenus CSAM et passage à l’acte. Au bout d’un temps, pour une partie des consommateurs, le simple fantasme ne suffit plus.
Mine de rien, s’attaquer au sentiment d’impunité des consommateurs, ca permet de limiter les comportements. Si M. X se dit qu’il a 0.9% de chance de se faire gauler, il est plus enclin à aller faire un tour sur le darkweb pour satisfaire ses bas instincts que si il a 30% de chance de se faire gauler.
Quand à s’attaquer aux producteurs de contenus, mine de rien, taper sur leurs clients, c’est aussi une façon de les entraver. Parce que il ne faut pas se leurrer, une bonne partie de la production / du partage des CSAM est faite dans un but de commercialisation. Si tu attaques la clientèle et que tu arrives à la faire baisser, par peur du gendarme, mine de rien il y aura moins de production et donc moins d’enfants victimes. On est dans la pleine application de la loi de l’offre et de la demande de l’économie classique.
Les bases de données de contenus CSAM, que ce soit en France ou internationales, ont d’abord été créées dans le but d’identifier les contenus : la série de photos / la vidéo est-elle connue? La victime identifier, l’auteur identifié… Les enjeux ne sont pas les même quand on est face à une vidéo datant de plusieurs années, et dont l’auteur est derriére les barreaux que face à un nouveau contenu « tout frais » et dont le diffuseur est peut-être l’auteur.
Par la suite ces même bases ont été utilisées pour faire de la recherches ciblées sur des supports numériques saisies. Mine devine, avec les contraintes de temps de la garde à vue, il est impossible d’examiner intégralement des teras de données « à la main ».
Quand à la possibilité de dérives par des états totalitaires, je pense que de toute façon, que ce projet voit le jour ou pas, ils sont déjà en train de tordre le bras des GAFAM pour obtenir un regard intrusif sur l’activité de leurs citoyens et que, l’argent n’ayant pas d’odeur, pour des marchés importants (Chine, Russie…) il est tentant pour les GAFAM d’oublier leur mantra de coolitude et de bienveillance californien et de céder au coté obscur.