Apple et sécurité

Carte bleue, applications smartphone, paypal, fiches de paye, carte de sécu, recherches via google (ou autre)

Que tu le veuilles ou non tu mets à disposition tes données, je ne suis pas sur que les donner à des entreprises soit moins néfaste que de les donner à l’état.
Moi aussi j’aimerais ne les donner à personne mais si quelqu’un à une solution je suis preneur !

Cette phrase m’a fait éclater de rire !
Je la met de côté pour la ressortir lors de la prochaine discussion tendue en réunion.

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J’ai déjà répondu mais c’est très différent. D’abord tu n’es pas obligé d’être client de la moindre entreprise privée et donc de leur filer des infos. Ensuite, tu peux toujours cesser d’être client si tu ne fais plus confiance. Cela peut être inconfortable mais nul n’est obligé d’utiliser Gmail (ou tout autre service “gratuit” que les gens imaginent indispensables).
L’Etat ne te laisse pas le choix. De plus l’Etat a le monopole de la violence légale. Il peut t’envoyer des hommes armés chez toi et te mettre en taule (ou te menacer de tout ça) si tu dévies un peu trop (déviance à géométrie variable selon les états).
Par exemple, je rappelle que les USA (le fbi) ont interné les nippo-americains dans des camps pendant la seconde guerre mondiale. Ces gens n’avaient rien fait.
Une entreprise privée n’a pas ce pouvoir.

Je réagis juste à une partie de ton message : "Les gens surveillés ne sont pas des gens libres"
Ce qui me semble être le départ de ton raisonnement, un axiome, est faux.
Le contrôle n’exclut pas la liberté. Dans une démocratie, la loi constitue un ensemble de règles qui permettent le vivre ensemble. Et il est nécessaire de vérifier qu’elles sont globalement appliquées, de mettre en place des contrôles. Ce n’est pas contradictoire, par exemple, un radar automatique n’est pas liberticide, il n’entrave pas la liberté de circulation, il permet de contrôler et de sanctionner les infractions.

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Bac de Philo 2016: “Sommes nous libres lorsque nous sommes surveillés ?”.

Vous avez 4 heures

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Si c’est le même que notre “commando bis” du 13 novembre, ça ne mènera pas plus loin que montrer que les déductions que fait la police des nouvelles technologies sont parfois hasardeuses.

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Il y a plein de piste possible pour ne cracker que CE telephone. D’element physique à venir pluguer dans le telephone, à l’utilisation de clef asymetrique valable qu’avec la signature du processeur de ce téléphone, il y a des pistes a explorer. Ca peut etre trop cher ou pas interessant, mais balayer tout ca en disant “si on le fait pour un alors c’est valable pour tous”, c’est trop rapide.

Trouver une solution pour ouvrir UN coffre fort ne veut pas dire que tout la solution pour tous les coffres forts du monde.

Et les Yes cards sont un tout autre sujet @LoneWolf : on parle d’un protocole qu’on sait être defaillant. La Yes cards etait une reponse du gars pour prouver la faille. C’est pas le cas ici.

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En l’occurrence, je reponds c’est compliqué. Je trouve ton discours simpliste pour plein de raison. Ca veut pas dire que je réponds “oui” à la question pour autant.
Donc j’embarque personne dans mon choix…

C’est justement un point intéressant de 1984. Les gens qui se savent susceptibles d’être surveillés n’agissent pas naturellement. Ils modifient leur comportement.
Agirais-tu de la même façon si tu savais que la moindre de tes actions étaient possiblement épiées ?
Je suis sûr que non. Pas de vie privée, pas de liberté.
Si on suit ton raisonnement, on pourrait installer des caméras chez tout le monde. Après tout, ça serait juste pour vérifier que les gens respectent bien la loi. Par exemple, jusqu’en 1981, il y avait en France un fichage des homosexuels, cela aurait permis, conformément à la loi, de ne rater personne…
Demain, on espionnera tes communications internet et on viendra te chercher des noises parce que tu auras visité un site internet ( je n’invente rien, certains le souhaitent).
Bref, les dérives potentielles sont énormes et les états ont déjà prouvé qu’ils s’asseyaient allègrement sur les droits individuels (alors même qu’ils sont censés les protéger).

Les états protègent les libertés collectives d’abord et c’est parfois contradictoire avec les libertés individuelles.

Les lois que tu cites sont injustes, mais les lois évoluent, avec et souvent sous l’impulsion des citoyens. Tu auras beau le tourner dans tous les sens, les meilleures sentinelles des libertés sont les démocraties et les citoyens qui les font vivre, pas les grosses firmes privées.

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C’est quoi les libertés collectives ?
Comme j’ai écrit plus haut, les droits individuels ne sont pas soumis au vote.

Ah oui, les citoyens sont les meilleures sentinelles, sans aucun doute, et l’histoire montre qu’ils gagnent quasi systématiquement leur liberté et préservent leurs droits en s’opposant à des états.
Oui, les lois évoluent mais rien ne garantit qu’elles évoluent dans le « bon » sens, c’est pourquoi leur portée doit être limitée par les droits de chacun.

C’est très réducteur. Les lois évoluent surtout en fonction des divers lobbyings, des pressions diverses (bonnets rouges) ou des copinages (vous vous rappelez de l’histoire des éthylo test obligatoires?), difficile de croire que toutes celles-ci soient bonnes pour la communauté. Il me semble plus que nécessaire d’avoir une pensée critique et savoir parfois s’opposer aux directions prises par les Etats à travers des contres pouvoirs comme les médias, les ONG voire les syndicats.

En l’occurrence permettre aux Etats un contrôle exacerbé des populations au prétexte d’une plus value sécuritaire est à mon avis une très grosse erreur, confer les divers abus de l’Etat d’urgence.

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C’est par exemple assurer une route plus sûre à chacun (piéton, cyclistes, etc…) en restreignant la liberté individuelle de rouler à 190 km/h.

Je ne comprends pas ce que tu veux dire

Pas a des états, à des gouvernements ou à des dirigeants, ce n’est pas du tout la même chose.
La notion de gouvernement est incluse dans celle d’Etat, qui est un ensemble constitué d’un territoire, d’un peuple et d’un gouvernement. Et c’est le peuple qui choisit son gouvernement.

Bien sûr, si le controle est exacerbé je suis complètement d’accord, et je ne vois pas comment on pourrait ne pas l’être.
Maintenant, est ce que souhaiter accéder aux données du portable d’un terroriste est une demande illégitime, je ne pense pas. Mais c’est vrai qu’à la lumière des dérives précédentes on peut s’interroger sur ce que cela peut cacher.
Que le peuple s’exprime et exige des garanties, de la transparence, c’est nécessaire, mais il ne faut pas abdiquer en pensant que des sociétés privées sont des remparts efficaces et surtout pas Apple, je n’ai aucune confiance en cette société (pas plus qu’en Google, Facebook, Amazon et autres)

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C’est pas ça qui pose problème.
le problème c’est ça:

The thing about this controversy is that it isn’t one.Independent cryptographers are virtually unanimous in their view that you can’t properly secure a system while simultaneously ensuring that it ships with a pre-broken mode that police can exploit.

Je ne maîtrise pas aussi bien l’anglais que notre ami Ben, mais je crois comprendre ce que tu veux dire, j’avais édité mon message sur ce point.

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En fait il y a mon avis deux problématiques:

  • le fait que si Apple cède, il fout en l’air la sécurité de tous ses appareils
  • le fait de créer une “jurisprudence” qui permettra au(x) gouvernement(s) d’accéder comme ils le souhaitent aux appareils cryptés au nom de la lutte contre le terrorisme. Pour le coup c’est vraiment ouvrir une boite de Pandore, car quid de TOR ou autres dispositifs dont se servent les journalistes ou dissidents politiques? Après tous les terroristes s’en servent sans doute aussi!
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Un très bon article bien détaillé sur la demande en question, en français, qui démontre qu’en fait, Apple comme le FBI font preuve d’une mauvaise foi cynique de compétition dans leurs demande et leur réponse : https://reflets.info/apple-versus-fbi-le-choc-des-pipeaux/

Donc, en gros, dans cet affaire, y’a pas de gentil sincère, y’a que de gros menteurs éhontés :smiley:

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Merci pour le link:

Le DOJ avance que seul l’iPhone de Farook serait concerné. On peut légitimement douter de cet argument, dans la mesure où tout ce que les USA comptent de procureurs ou de policiers est déjà dans les starting-blocks pour demander la même chose, à commencer par le procureur de Manhattan avec ses 175 iPhones bien au chaud. Lesquels appareils n’ont pour l’essentiel aucun rapport avec des actions de terrorisme. Ce qui laisse à penser qu’Apple, ainsi que les Google, Facebook et cie, risquent le cas échéant de devoir recruter pour leur SAV des forces de l’ordre.

Apres il faut se souvenir qu’Apple veux juste continuer a vendre des iDevices en disant « Voyez? Vos données sont en sécurité, pas de backdoor, » et… C’est un peu leur taf en fait. On peu trouver faux-cul le fait de se presenter comme des defenseurs des libertés, de la veuve, de l’orphelin et des bébés phoques mais bon ils sont tellement forts en comm et en marketing… :slightly_smiling:

Excellent article, qui evite la caricature Apple c’est gentil / le FBI c’est des mechants.

Au passage, ils ecrivent exactement ce que je dis depuis le départ : c’est techniquement faisable uniquement sur cet iphone avec des clef asymetrique spécifique, lié à ce téléphone.

Il ne s’agit donc pas d’une « backdoor », comme on a pu le lire ici ou là, mais d’un outil de forensics, d’expertise judiciaire. Apple, contrairement à ce que ses communiqués laissent entendre, peut tout à fait créer une version de l’OS qui ne démarre que sur l’iPhone visé. Pourquoi ? Parce qu’Apple est le seul acteur a pouvoir signer cryptographiquement un tel OS.
Ses ingénieurs pourraient donc très probablement y implanter du code de
vérification permettant d’identifier le matériel, faisant ainsi en
sorte que l’OS refuse de démarrer sur d’autres appareils. Les
autres acteurs, le FBI notamment, seraient dans l’impossibilité de
signer leur propre version, donc de la faire démarrer sur d’autres
appareils pour chaluter les données de leurs propriétaires respectifs.

Sur la question du « il faut / il faut pas », je suis plutôt de l’avis de @fabiouchka, car j’ai davantage confiance en un état qu’en une entreprise privé, mais ca reste un sujet compliqué avec des arguments pertinents des deux cotés.

[quote=“Ben, post:180, topic:57435”]
Sur la question du “il faut / il faut pas”, je suis plutôt de l’avis de @fabiouchka, car j’ai davantage confiance en un état qu’en une entreprise privé[/quote]

Pour ma part, faut avoir confiance en aucun des deux. Si un gouvernement ou une grosse boite avait pour priorité les interet de la population, ça se saurait.

Oui, je sais, ça fait très anarchiste de comptoir, dit comme ça, mais jusqu’à présent ça s’est toujours vérifié, je trouve…