Si lui il peu TU peux
Un alambic artisanal dans la cellule d’un détenu à Toul
agrandir la photo
STRASBOURG (Reuters) - Les surveillants du centre de détention de Toul (Meurthe-et-Moselle) ont découvert douze litres d’alcool artisanal et du matériel de distillation dans la cellule d’un détenu.
Issu d’un milieu nomade alsacien, ce braqueur de banques condamné à 16 ans de prison se faisait bouilleur de cru la nuit grâce à un tube de cuivre, un récipient en plastique et une simple casserole qu’il mettait à chauffer sur une plaque électrique.
L’alcool, fabriqué à partir de pommes et de poires récoltées à la cantine ou auprès d’autres détenus, était “bon”, voire “très bon”, a précisé à Reuters le capitaine Bruno Dauphin, ajoutant qu’il fallait “un certain doigté” pour obtenir le même titrage, 59 ou 60°, sur chaque litre produit.
Le seau de vingt litres dans lequel les fruits étaient mis à fermenter était caché dans un placard, un plastique scotché sur l’orifice pour empêcher que les effluves ne titillent les narines des surveillants.
Sans livrer toute la recette, l’officier de police a révélé que 16 kilos de fruit et deux kilos de sucre étaient mis en oeuvre pour sortir 30 centilitres d’alcool.
Le prisonnier, qui ne bénéficiait ni de visite, ni de permission de sortie, utilisait sa production pour sa consommation personnelle, mais aussi pour faire du troc avec les autres détenus.
En témoigne la découverte concomitante dans sa cellule de 15 grammes de résine de cannabis, d’un téléphone portable, de deux couteaux artisanaux et de deux fioles d’anethol, un concentré d’anis servant à préparer le pastis.
Placé en garde à vue, le distillateur amateur sera convoqué devant la justice en août. La date de sa sortie, prévue en 2005, sera probablement repoussée de quelques mois.