[quote]Alors là j’avoue que je ne te suis pas du tout, je trouve ça assez floue ! Tu parles d’une raison à ce que l’enfant ne voie pas le jour, tout en reniant dame Destinée (que tu adores secrètement, j’en suis sûr !). Le doute, ça je connais, on nous apprend à le vénérer. Mais là, douter de quoi ? Parce que pour moi, la mort d’un être-vivant à la naissance - ou peu après, en très bas âge, c’est-à-dire qu’il n’a pas le temps de se développer - n’est autre qu’une erreur de la nature, puisque justement si la vie avait une fin en soi, elle serait de se reproduire. D’où l’absence de raison de mourir à cet âge-là…
Donc je ne vois pas à quoi tu fais allusion.[/quote]
Je fais allusion à des éléments qui au jour d’aujourd’hui, nous échappent peut-être. Il est probable que ces morts soient accidentelles, mais rien ne nous le prouve.
Douter de quoi ? Douter que notre savoir en la matière nous permette de considérer ces morts comme accidentelles. Il y a des tas de choses qui sont inexpliquées : ce n’est pas pour ça qu’elles n’ont pas de “raison” à leur existence.
[quote]Oui mais la problème se situe à la racine : qu’y aurait-il de mal à avoir été cloné ? Cela rejoint l’évolution des moeurs dont tu parles à juste titre ! Cela nous choque encore en ce début de l’an 2003, mais qui nous dit qu’un petit enfant de 4 ans auquel le père répondrait : “oui mon chéri, tu as été cloné” le prendrait mal d’ici 15 ans ? Je ne vois pas du tout en quoi cela pourrait le traumatiser ! Surtout si personne ne se moque de lui, la pratique étant devenue monnaie courante…
Evidemment, il y aurait toujours quelques sujets que cela affecterait psychologiquement - au début, principalement. Mais ce ne serait pas une raison valable (rapport bénéfice/risque) d’empêcher ce type de clonage. Contrairement à une limite d’âge arbitraire difficilement justifiable, et qui, elle, produirait inévitablement une vague de souffrances et de sentiments d’injustice.[/quote]
Dès lors qu’il y aura clonage, même accepté par la société, la cruauté infantile aura tôt fait d’utiliser ces origines particulières si elles viennent à être connues, pour se moquer d’un enfant cloné. De plus, même après 15 ans de naissances par clonage, la société ser toujours contrainte de rappeler parfois qu’il s’agit de clones. L’adoption est un problème que j’avais choisi sciemment vis à vis de ces observations : elle existe depuis des lustres, et pourtant, elle pose toujours des problèmes aux adoptés, et à de nombreux niveaux.
A moins que la société soit assez folle pour considérer du jour au lendemain qu’il est “cool” d’être un clone (probabilité proche de zéro à mon avis), les premières générations de clonés essuieront des animosités particulièrement véhémentes, qui serviront de base, qu’on le veuille ou non, à un jugement de valeur en leur défaveur, même 15 ans après l’acceptation par la société d’une telle pratique. Une fois encore, on en revient à l’adoption : même si bon nombre de parents aiment leurs enfants adoptés comme les leurs propres, la société témoigne unilatéralement, bien qu’à demi-mot, qu’un enfant adopté est “moins” l’enfant d’un couple que sa progéniture biologique. Et ça fait bien plus de 15 ans que cette pratique existe.
Il y aura toujours des minorités violentes pour traumatiser des clonés, car il est bien plus difficile de se débarrasser des tabous et des idées reçues que les alimenter. Déjà qu’il est difficile pour un individu intelligent et conscient de modifier sa façon de penser, alors de là à éduquer les masses, surtout vers une modèle de pensée contraire à la nature humaine (la tolérance et l’acceptation de la nouveauté)…