Domino

Oui, un film culte, rien que ça, voilà ce qu’est le nouveau film de Tony Scott.
On connaît le réalisateur, depuis Top Gun jusqu’aux plus récents Ennemi d’Etat, Spy Game ou Man On Fire… Pas foncièrement mauvais, mais stylisé à l’outrance. Prenez ce dernier film, Domino… Multipliez par 20, les effets que Scott appliquait auparavant à l’imagerie de ses films, et imaginez le résultat. Attention, pas trop longtemps, vous allez vous bousiller les rétines.

Domino, c’est l’histoire (presque) vraie de Domino Harvey, fille d’un acteur, qui a d’abord épousé la carrière de top model avant d’endosser le blouson de Chasseuse de prime. C’est Keira Knighley (Pirates des Caraïbes, Love Actually), qui prête sa plastique à la jeune femme, ce qui est un bon point pour le film. Elle y apparaît aussi dénudée que Nathalie Portman dans Closer pour ceux que ça intéresse.
Elle est entourée de Mickey Rourke (après Sin City), qui occupe un second rôle musclé et sympathique. Passons sur les nombreuses guest-stars du film avec, en vrac : christopher walken, macy gray, tom waits, lucy liu, et plein d’autres.

Entrons dans le vif du sujet : qu’est-ce qui fait de Domino un film culte ? D’abord, je précise : j’ai parlé de film culte, pas d’excellent film. Et c’est très différent. Qualitativement parlant, j’ai trouvé le film de Scott assez moyen. Mais le réalisateur a tellement travaillé la forme qu’il en devient difficile d’émettre un jugement global sur le fond comme sur le film en lui-même. L’image se dédouble, noir et blanc par-ci, teinte orange par-là, montage hyper-rapide… Un peu comme un clip. Epileptique ? Ouais, sans doute.
Mais ajoutez à ça un travail sur les voix et des commentaires (ou simples répétitions des dialogues) qui viennent s’incrire à l’écran à tout moment, et vous obtenez un film incroyable. Oui, INCROYABLE. Dans le sens où je pourrais tout vous raconter et… vous ne me croiriez pas. On croirait impossible de réaliser un film comme ça. Domino fait l’effet de ces films qu’on passe pour essayer d’endoctriner les gens dans tant de futurs hypothétiques. Le générique est d’ailleurs une bonne synthèse de l’ensemble du film : les personnages passent un à un, avec un morceau de leur dialogue, dans des dominos…

N’oublions pas, pour la bonne bouche, des explosions tout ce qu’il y a de plus hollywoodiennes, des fusillades sympatoches (surtout la finale), un petit message politique, une critique sociale (de la téléréalité notamment) et on obtient un melting-pot que beaucoup vont détester mais que je me sens obligé de considérer comme un film culte. Parce qu’inédit, impressionant, déroutant. Pas terrible mais à voir absolumment.

Quelques spoilers pour partager avec ceux qui ont vu le film :

[spoiler] - la scène d’amour après le crash en camping-car… Qu’est-ce qu’elle vient foutre là ? C’est vraiment hallucinant…

  • …hallucinant, comme l’apparition de Tom Waits juste après… Je me suis cru devant une scène de Las Vegas Parano, effet de drogue oblige…
  • les first ladies, hommage à Point Break ?
  • le coup de l’arrachage de bras, dans la continuité de la violence de Man On Fire
  • les explosions du fait de l’afghan, tout bonnement très osé. Et pour la libération de son pays. Juste incroyable.
    j’en suis pas encore revenu d’un film pareil… [/spoiler]

Faisons simple aussi : ca surpoutre.
J’ai adoré.
Voilà c’est tout.
Nan allez je developpe : super montage, nerveux sans être de mauvais goût, super mais alors SUPER zik du début à la fin, Mickey au top dans son genre, Keira je me met à l’aimer, la sauce prend bien et on s’ennuie pas du tout du tout.

Ce qui ne gache rien, c’est pas con comme film; quelques messages politico-socials par ci par là.

arrache de bras qui déchire bien comme scéne - la scéne du strip-tease bien innatendue et tant mieux n’est ce pas ? - le coup des vrais acteurs de beverly hills 90210 in-game (euh nan in-movie) - les perso assez fouillés : l’afghan poseur de bombe c’est UBER culotté quand même

BREF : foncez franchement.

Je ne connaissais même pas du tout l’existance de ce film, mais en tout cas le site officiel est à gerber… à la fois en pubs et en clarté…

Et c’est moi ou le scénario ne sert à rien là ?

On est loin d’un Usual Suspect tiré par les cheveux où 2001 L’Odyssée et ses questions philos, mais franchement il y a bien pire que Domino et son « based on a true story ».

A savoir que si je ne me trompe pas (on n’est jamais à l’abri), l’auteur du script est Richard Kelly, le réalisateur du fantastique Donnie Darko. Bon, je ne sais pas à quel point son scénar’ a pu être modifié, mais le type n’est pas n’importe qui au départ.