J’en ai marre des mails et des sites débiles, débordants de mièvrerie et dégoulinants de bons sentiments nunuches, que tous les gnangnan de la terre s’échangent inlassablement jour après jour après jour, saturant le réseau à grand coup de missives encore plus poisseuses qu’électroniques et polluant ma boîte aux lettres.
Parfois, une de ces petites ordures apparaît et se met à arpenter la planète, telle une limace gluante et particulièrement collante : virez-la d’un côté, dans trois jours elle sera à nouveau chez vous, envoyée par une connaissance, un collègue ou un ami qui, en voulant vous marquer son estime, aura définitivement perdu la vôtre.
Je suppose donc qu’il y en a qui en créent, de ces saloperies, et qui passent leurs soirées à ressasser des messages d’humanisme de caniveau puis à coller des images dessus. Cette tare doit être congénitale, et ce sont probablement les descendants du couple improbable formé par la rédactrice du tristement célèbre “un sourire ne coûte rien et apporte beaucoup…” et d’un quelconque designer de cartes postales “humoristico-animalières”…
Le phénomène n’est même pas nouveau. C’est même tout le contraire. Il est aussi vieux que l’humanité, presque. Aussi vieux en tout cas que le type qui, le premier, aura dit à l’un de ses contemporains vraiment déprimé qu’ “il faut voir le bon côté des choses”, comme si ça allait changer quoique ce soit. C’est déplorable.
Bon, alors voilà : ce pauvre message aigri et hargneux est juste mon exutoire, ma façon de hurler à la face du monde mon dégoût pour l’humour fade et l’amour tiède.
Je vous remercie de votre attention. La semaine prochaine, je vous parlerai de ces petites merdes d’emoticons.
[Edité le 27/9/2002 par Qat]