Les gens ont peur. Ils ont peur, nous avons peur, vous avez peur. Moi aussi j’ai peur de temps en temps. La phobie est partout. Elle se gave de la moindre inquiétude ou de la plus petite des incompréhensions. L’impact de la télévision sur nos chiards est un sujet qui, aujourd’hui, semble prendre le pas sur la raison. Hélas, depuis maintenant quelques années, ce n’est plus le seul. C’est au tour du téléphone portable d’en vouloir à nos vies, engendrant mille et un cancers du lobe de l’oreille, des lèvres et du pouce, un peu partout dans les nids à Nokia et Samsung que sont devenues nos métropoles.
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“c’est vraiment horrible tout ce qui se passe dans le monde”[/center]
Le gens crient, chez eux, dans la rue, en se douchant et en garant leur voiture. Mais tout ça n’est finalement qu’un gros tas de bêtises, ou en tout cas beaucoup de bruit pour pas grand chose. Du bruit qui tombe rarement dans l’oreille d’un sourd, car un sourd est un mec qui n’entend rien. Il y a déjà dix ans, Hideo Nakata (un mec pas sourd) nous faisait pleurer de peur avec Ringu un des meilleurs, si ce n’est le meilleur, film d’horreur de la derrière décennie où la télévision ne faisait pas qu’abrutir nos enfants. En 2006, c’est Stephen King (un deuxième mec pas sourd) qui sortait son 45678ème roman, Cell, dans lequel l’humanité se faisait zombifier à coup de téléphone portable. Et très récemment, l’année dernière en fait, c’est au tour de trois jeunes réalisateurs d’accoucher de The Signal, l’une des grosses surprises du Sundance Festival 2007.
Donnez moi un “S” ! Donnez moi un “Y” ! Donnez moi un “N” ! Donn- ok vous l’aurez compris, c’est le synopsis : Réveillon de la Saint-Sylvestre dans le ville de Terminus. C’est officiel, le chaos est la résolution de cette nouvelle année. Mauvais choix et pour preuve, tous les systèmes de communications de la ville (téléphone, internet, télévision, fax, télégramme, pigeon voyageur) ont été brouillés par une énigmatique transmission transformant les peurs et pulsions de chaque habitant en une furie meurtrière incontrôlable. En gros ça craint. Dans une ville où l’anarchie et l’absurde ont rapidement pris le pas sur le conformisme et le rationnel des jours précédents, Ben le rebelle se doit de sauver la femme qu’il aime, la sauver de cet odieux bain de sang et d’un mari particulièrement sadique. Quel tableau! Il reste encore pour Ben à trouver le moyen de discerner le vrai du faux chez chaque habitant de Terminus. Qui croire? A qui sourire? A qui ouvrir le crâne à coups de SPAS 12? Ce n’est qu’en découvrant la vraie nature de ce “signal” que les réponses apparaîtront enfin.
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“they can take our lives but they can’t never take our freedom!!”[/center]
“Directors David Bruckner, Dan Bush and Jacob Gentry have made their BAD TASTE. THE SIGNAL is rough and low budget, but so fucking entertaining and well made that tonight’s audience was electric.” - AICN
“Whether or not The Signal will go on to earn a half-decent “cult following” is anybody’s guess, but it sure wouldn’t surprise me if my fellow horror geeks decided to embrace this one quite enthusiastically.” - Cinematical
Encensé par de nombreux sites indépendants lors de sa projection en début d’année dernière sous la neige du Sundance Festival, le film a été très mal reçu par le public américain lors de sa sortie le 22 février dernier, ne récoltant que 905$ par copie le premier week-end de sa sortie (I Am Legend, sur les écrans depuis plus de 2 mois, en a récolté autant pendant ce même week-end). Vendu comme le nouveau film d’“horreur” de McG, attirant le mauvais public dans ses salles, un public qui ira même jusqu’à se faire poignarder, The Signal glisse entre les doigts des amateurs de films d’horreur efficaces, malins et très agréables et ce n’est pas nous, Français, que cela va arranger. Plus à l’affiche depuis le début du mois de mars, les mauvais résultat du film sur le sol américain risque bien d’empêcher toute sortie, française, voire européenne. Alors oui, le film sera projeté dans une semaine très exactement, le 8 avril, à l’occasion du BIFF (Brussel International Fantastic Film Festival) et plus tard cet été pendant le Festival International du Film Fantastique à Neuchâtel (du 1er au 6 juillet), en Suisse, mais pour les pauvres gens qui n’habitent pas dans ces belles villes de cinéma et qui ne peuvent s’offrir une vraie installation home cinéma, celle qui fait rêver vos potes et pleurer vos voisins, les regrets se font déjà sentir…
