Ah non les éléments ne sont pas cléments aujourd’hui, je suis loin des conditions océaniques de la semaine dernière, la moiteur règne, j’ai horreur de ça !
C’est lundi aujourd’hui, et même si je suis au chômage depuis 6 mois (et d’ailleurs j’en suis fier !), ce jour reste un jour de deuil pour les sportifs de l’oreiller, les artistes du sommeil, pour ne pas dire les feignasses, pour ne pas dire [u]moi[/u]. C’est donc avec une grande peine que je suis forcé et contraint de me lever afin de me préparer mentalement et physiquement à deux heures de conduite non-stop en compagnie du Seigneur du pilotage catégorie voitures à pédales (un jeu de mot s’est glissé dans cette phrase, saura tu le trouver ?)
J’ouvre péniblement les yeux : l’effort est intense, je me lève, je me dresse, tel l’homo sapiens face à l’évolution, oui ! C’est une nouvelle victoire sur la léthargie.
La journée est encore jeune, il est à peine 12h09 ! Un repas aussi vite avaler qu’il est infâme, et me voilà de nouveau sur le chemin de l’auto école. Je suis zen, en plein contrôle de mes 5 sens, j’entends la pluie qui fait « plip plip » sur mes épaules à travers la musique qui inonde mes oreilles ; ici de la basse, là de la batterie, entre les 2, un chanteur qui vomit ses tripes avec cœur et poésie, le métal a ceci de contradictoire qu’il allie l’harmonie à l’inaudible. Je suis en plein milieu d’une ode au romantisme acclimaté à la guitare électrique en pleine saturation quand enfin j’aperçois l’élite de l’élite, la cathédrale de la conduite, j’ai nommé le centre de formation Longjumeau Conduite.
Sous la pluie battante tout le monde se masse à l’intérieur du petit mais néanmoins sacré bureau de la secrétaire de l’auto école. Les papas accompagnent leurs filles pour leur première leçon de conduite, parmi ces dernières se trouve la ravissante Patty (mes yeux de pilote de chasse m’ont permis de voir son nom sur son livret de conduite, je suis fourbe, je le sais, mais j’aime ça) : Elle est moulée dans un petit jogging rose particulièrement attendrissant, sûrement destiné à tromper les hommes sur la nature de prédatrice de cette créature à la chevelure dorée. Car on ne me la fera pas ! Je ne suis pas dupe, plus elles sont belles, plus elles ont l’air inoffensif, plus elles sont démoniaques. J’entends déjà des voix féminines s’élevant dans le ciel, mais la lutte est veine, j'ai l'expérience de la vie pour moi. D’ailleurs rien n’est possible car elle à un copain, paraît-il, alors je passe mon chemin, et je finis mon aparté sur cette éblouissante description.
Et c’est le signal du départ ! La petite goutte de sueur réglementaire sur le front, la poussé d’adrénaline, tout y est, rien ne manque. La pluie s’abatant sur la calendre de ma monture ajoute une atmosphère humide, presque tropicale. Et là c’est le choc, la stupeur : j’enclenche la première, avec souplesse et dextérité, le véhicule s’arrache à l’immobilité, l’accélération est lente mais linéaire, propre, irréelle. J’entends déjà les anges chanter, la force est en moi, le dont entre mes mains expertes, la fusion tant attendu avec la mécanique. Et là, porté par une incroyable insolence, le Général de la conduite s’insinue dans mon rêve « si t’enlèves le frein à main ça avance mieux », je me disais bien aussi…
S’en suis une suite de virages, de feux rouges, oranges, verts, sous un déluge constant rendant la visibilité quasi nulle. La pluie est tellement dense qu’il me semble avoir vu une carpe nageant à proximité de la voiture, et sans feux de croisements en plus.
Je m’interroge sur mes sentiments face à la conduite, fort de mes derniers progrès, la chose devient presque plaisante, j’esquisse un sourire en évoluant au grès des courbes de mon itinéraire, je salue les automobilistes qui me laisse passer, la voix si terrible du Dragon de l’apprentissage se fait plus douce, nettement moins présente. Le stresse s'est enfin levé, au bout de 8 heures de conduite, c'est pas trop tot <img src="style_emoticons/<#EMO_DIR#>/smile.gif">
Ce message a été édité par Metha le 19/05/2003