Le Vieux Jardin de Im Sang Soo

L’Asie a le vent en poupe. L’excelent L’Etoile imaginaire en début d’année était déjà une très bonne surprise. Oeuvre d’un italien ce film réaliste comptait les déboires d’un ingénieur italien en quête de “sa” machine, rachetée à la société pour laquelle il travaillait (en Italie) par l’empire chinois puis reconstruite en Chine. C’était beau et fin, d’une grande qualité “documentaire” mais aussi porté par une histoire d’amour “interculturel” très bien rendue. Il n’aura pas non plus échappé à certains que le festival de Berlin (qui, à mon avis, récompense de meilleurs films que Cannes), après avoir adoubé Miazaki pour Chihiro a recompensé cette année un réalisateur chinois pour Still Life, aujourd’hui en salle. Italie, Chine, Japon… tout ça pour finalement en venir à la Corée, celle qui peut se payer le luxe de sortir quelque uns des tous meilleur films du début du siècle (Old Boy et Memories of Murder notamment).

Le Vieux Jardin mêle le passé et le présent d’un ancien militant socialiste coréen. Or les années 80 ne furent pas toutes roses pour les étudiants un peu remonté contre la junte militaire qui pris le pouvoir après l’assassinat du président Park (le précédent film de Im Sang Soo, The President’s Last Bang racontait d’ailleurs cet évènement, j’aimerai beaucoup voir ce film). Après six mois de cavale qui sont aussi six mois d’amour intense partagés avec l’enseignante qui le “planque” le jeune Hyun-woo se fait pincer et écope de 17 ans de prison ferme. Le film nous balade donc entre la vie du héros à sa sortie de prison et les souvenirs de son grand amour vieux de près de 18 ans.

Narration “complexe” donc, pour un film au rythme assez lent qui brosse à gros traits une page d’histoire (qui m’était peu connue) tragique à travers le portrait d’un homme esseulé par sa longue période de captavité. On alterne ainsi entre véritable scène mélodramatique et plans violents mettant en scène les affrontements entre militaires et étudiants en 1980. Avec un tel rythme, les scènes “chocs” n’en sont que plus violente et c’est vraiment la force du film que de dessiner l’Histoire tout en restant toujours concentré sur l’histoire des protagonistes. C’est à la fois touchant et instructif, sans trop de fausses notes au niveau de la réalisation puisqu’on est, la plupart du temps dans l’épure même si, à l’occasion, des séquences “caméra à l’épaule” viennent dire au spectateurs qu’Im Sang Soo est bourré de talent et qu’il faudra creuser sa filmographie. Hautement recommandable entre un épisode de Heroes et le dernier Spidey. B)

Depuis un petit bout de temps sur ma liste de films à voir. Entre celui ci et Amer béton, t’as fait deux posts sur deux priorités Garuffo B)