“Dead End”
Nous avons tous en tête l’image de ces enfants chinois qui, pour une poignée de yuans (1 yuan = 0,0980728374 euro), passent une bonne partie de leur temps au milieu de carcasses d’ordinateurs afin d’en extraire les pièces encore profitables. La réalité des e-wastes est en effet un des problèmes majeurs qui secouent le marché de l’électronique à l’heure actuelle. Il existe plusieurs destins pour les milliers de baladeurs MP3, de tubes cathodique et autres cartes mères en fin de vie.
L’incinération d’abord, qui présente juste le souci de saturer encore un peu plus notre “doux” atmosphère de plomb, cadmium ou mercure. A un stade intermédiaire on envisage aussi parfois de refourguer le vieux matos aux pays en développement. Geste charitable, oui, mais à long terme le matériel en question finit toujours par être inutilisable or il est parfois meilleur qu’un CRT finisse sa vie aux Etats-Unis, où il y a une petite chance qu’une entreprise de recyclage le prenne en charge, plutôt qu’en Chine, où il échouera sans doute dans un terrain vague. Troisième option, le recyclage donc. Des sociétés comme Earth Protection Service Inc commencent en effet à fleurir et à faire leur beurre sur ce marché. L’initiative est très bonne mais malheureusement des dispositions indispensables empêchent le recyclage de certains déchets bien trop toxiques.
Alimentations à foison
“La Paix Verte en action”
Devant l’ampleur du phénomène il n’est pas étonnant de constater de lourdes entorses au Droit en matière d’exportation de déchets électroniques. Ainsi, une enquête de Greenpeace révèle que 47% des e-wastes qui ont transité via les ports de l’Union Européenne l’an dernier, l’ont fait de manière illégale, finissant principalement en Chine et en Inde (cf. Les cimetières de L’informatique). Flux impossibles à juguler, quantités toujours plus importantes devant l’essor de l’électronique grand public … Quelles solutions à ce problème ?
Selon Greenpeace encore, c’est aussi aux entreprises de faire en effort et de s’acheminer vers une “industrie verte”. On peut compter sur les pressions institutionnelles, les 15 ayant en effet voté une directive en 2003 relative à la restriction des substances dangereuses (RoHS : Restriction of Hazardous Substances) est entrée en vigueur le premier juillet dernier au sein des 25. Reste que ce geste n’aura une portée que limitée à l’échelle internationale et que les états signataires auront bien du mal à imposer ces restrictions à leurs entreprises qui font souvent partie du fleuron de leurs industries nationales.
La solution passerait donc par une responsabilisation des firmes (la bonne blague !) ou plutôt par la responsabilisation des consommateurs qui pourraient faire du facteur écologique un critère d’achat dans le domaine de l’électronique, comme cela peut-être le cas à une petite échelle pour l’automobile. Le marketing aidant, il y a fort à parier que, de plus en plus, l’acheteur prenne en compte cette dimension lors de ses achats.
Greenpeace via The Economist
“The Greener, the Better”
C’est dans cette optique que Greenpeace (décidemment) a rendu publique une étude sur la “vertitude” (!) des géants de l’électronique. L’enquête porte sur deux données : le taux d’élimination des composants toxiques et le pourcentage de reprise et de recyclage de la production. Surprenant ou non, ce sont Nokia et Dell (leaders dans leurs domaines respectifs) qui font figure de premiers de la classe. A l’inverse, Lenovo, Motorola et Acer squattent la queue du peloton en compagnie de… Apple Computers ! Les San-Franciscains au top du design n’excellent donc pas autant en matière de courbes gracieuses que de respect de l’environnement. A quand un label “électro-bio” qui gratifiera les boites de mobiles Nokia d’un macaron vert alors que les Ipods seront montrés du doigt par les consommateurs responsables ?
Not that green!
Sources : The Economist Wikipedia Greenpeace