Les comics sans spandex

Je quotais directement l’ami Arkeon là dessus. Il parlait d’histoires qui sortent régulièrement à coup de feuillets de ~20 pages vs des histoires qui sortent en un gros volume directement.

Si on reste dans l’univers américain, c’est ce qu’ils appellent là bas des « graphic novels ».
Mine de rien c’est important, parce que ça change la manière de construire l’histoire, le temps accordé aux dessins, etc.
On voit sans arrêt des auteurs de comics débattre là dessus quand on les suit sur twitter. « Je veux faire un graphic novel, est-ce que je peux le découper en single une fois terminé ? » (et la réponse finie toujours par pencher vers le « non »)

Mais si on parle vraiment de format bande dessinée il y a aussi une différence dans la taille des pages et donc leur construction (plus de cases en franco belge). La dynamique est là aussi différente. Si les surprises et mini cliffhanger peuvent apparaître uniquement quand le lecteur tourne la page, on peut en caser plus dans un comics.

Du coup ça marche aussi pour râler :
Daytripper : on va être proche de 6 cases par page
La brigade chimérique : plutôt 9 cases par page
:stuck_out_tongue:

Merci pour ce retour. Et comme ça m’a donné exactement la même impression avec Unwritten je crois que je vais éviter de m’y replonger. Mais le début de la serie m’avait effectivement laissé un excellent souvenir, dans les deux cas :smile:

Je crois que le principal soucis que j’ai eu avec ces deux séries, et avec d’autres également, c’est justement le format « comics » et sa distribution mensuelle. Sur des histoires touffues comme Unwritten j’avais du mal à m’y replonger à chaque sortie. Pour le coup je suppose que si j’avais attendu les TPB pour faire du binge reading (si ca se dit pas, je pense qu’il faut l’inventer) j’aurais mieux apprécié la continuité de l’histoire.

J’ai un peu le même soucis. Avec des histoires aussi complexes ça devient parfois difficile. En général j’attends d’avoir plusieurs tomes de retard pour m’y replonger.

Sinon, je vais pas vous parler de Lastman parce que ça ne rentre pas dans le cadre de la discussion. Je vais créer un thread “Les mangas sans gamine de 12 ans” et un autre “Les BD franco-belges sans petit chien”

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Je viens défendre mon steak maintenant que @chmop m’a salement balancé :smile:

Donc ouais, je fais une différence entre BD et comic. De la même manière que je fais une différence entre comic et manga du coup. Je vais pas m’étaler sur les formats et méthodes de parution propre a chacun et qui les différencient déjà pas mal. Mais chaque « type » a ses influences et ses codes.

Donc même si le tout fait partie du média « bande dessinée », je vois pas ce que ça a de débile de différencier BD, comic et manga qui sont pour moi trois choses différentes.

C’est pas le but du thread donc je m’arrête là pour ne pas polluer plus.

Et j’enchaine sur un truc que je suis en train de lire et que j’apprécie pas mal. Chew (C’est une des reco qu’@Ainulindale m’a fait sur IRC).

Pas de spandex mais quelques « pouvoirs » donc hésitez pas à me dire si ça colle pas trop avec le sujet.

Écrit par John Layman que je connaissais un peu via son boulot chez Marvel, dessiné par Rob Guillory pour qui c’est la première publication à succès et le tout publié chez Image Comics.

Edit: Je rajoute un petit disclaimer vu que le comic aborde un poil de violence et une touche de cannibalisme, donc n’est pas à mettre entre toutes les mains :smile:

Chew nous raconte l’histoire de Tony Chu, flic à Philadelphie qui enquête sur un réseau de trafic de poulet. La grippe aviaire venant de zigouiller 23 millions d’américains a rendu toutes viandes de volailles illégales. Tony est cibopath, en goutant un objet il a des visions lié à celui-ci, et c’est pendant une mission qu’il va découvrir les penchant meurtrier d’un cuistot qui assaisonne ses soupes avec la viande de ses clients. L’Hannibal en herbe se suicide avant de se faire coffrer, ce qui coutera à Tony son badge. Repéré par le FDA, il bossera maintenant pour eux en utilisant son talent spécial.

J’en suis encore au début, mais le plot m’a bien plu et pour le moment l’histoire se déroule bien et sans accroc. Le contexte de la grippe aviaire permet la mise en place de pas mal de truc assez barré, comme un FDA vraiment en puissance après le passage de la grippe aviaire.Les dessins ne sont pas dégueulasse non plus, ça reste sobre mais ça met une ambiance qui colle bien avec le texte et ça rend le tout agréable à lire.

Du coup thumbs up pour @Ainulindale qui m’en a parlé et en espérant que ça plaise à d’autre.

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Très sympa Chew, et le fait qu’il bosse pour la FDA et pas le FBI ou la CIA ca ajoute une touche vraiment fun :smile:

Mon comic du jour : The Invisibles

La on est plutôt dans l’oeuvre délirante, un OVNI complet.

Le scénario est assez compliqué à expliquer, mais on notera certaines similarités avec le film Matrix (j’en reparle plus loin) : Un ado vener de Liverpool se retrouve approché par un groupe de freedom fighters complètement déjanté. Et il se fait progressivement embarqué dans des aventures qui mèlent conspiration, magie, mondes parallèles etc

C’est du Grant Morrison, qui est connu je crois des amateurs de spandex, mais qui est aussi connu dans le milieu de la Chaos Magic. Il a été publié sur ce sujet sur le site Disinfo : http://disinfo.com/2014/10/pop-magic-grant-morrison/
Alors, on peut se demander si cette info est vraiment utile… Et bien il semblerait que oui, parce que de l’aveu même de Morrison, cette série a été concue comme un « hypersigil » : http://www.criticalcommons.org/Members/climagiste/clips/grant-morrison-chaos-magic-and-the-invisibles
A titre d’exemple de son délire, lorsque les ventes des Invisibles ont baissé il a lancé un « wankathon » avec ses fans. La masturbation collective en se concentrant sur l’objectif devait permettre de les faire remonter… :smiley:
Si vous voulez tripper un bon coup, et que vous arrivez à le comprendre avec son accent écossais, je vous suggère de regarder la vidéo de la conférence de Morrison dans une convention Disinfo. Ca part dans tous les sens :slight_smile:

Sur l’histoire de la relation avec Matrix, il y a eu pas mal de discussion autour du fait que les frères Wachowski se soient très librement inspirés de The Invisibles. Ils auraient fait circuler les comics lors du tournage, et certaines scènes et personnages ressemblent bizarrement à des éléments de l’oeuvre de Morrison.

Un exemple parmi d’autres : King Mob (faconné à l’image de Morrison d’ailleurs) et Morpheus.

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Ou alors tu vas poster là. :wink:

Ouep il faut, ça vaut le coup de parler de Lastman :wink:

Gros plussun encore pour les invisibles.

Ça me démangeait. Il faut que je vous parle de Scott McCloud. Ce mec a fait une bande dessinée un peu particulière. C’est une bande dessinée sur la bande dessinée ! Ça s’appelle L’Art Invisible.

http://ecx.images-amazon.com/images/I/81A3PuVLB3L.jpg

C’est une sorte d’essai qui explique les mécanismes du 9ème art. Il le décortique en long et en large. Il utilise pas mal de références, s’intéresse aux différents styles, différentes cultures (comics, manga, etc). C’est pédagogique, habile et très accessible. Ça fait 200 pages environ et ça se trouve dans toutes les bonnes librairies !

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Bon plan @Tomma, j’avais totalement oublie Scott McCloud! (la honte)

Et damned, @_az, je voulais totalement parler des Invisibles dans quelques jours… pas grave :slight_smile: (mais c’est parfait, t’as parlé de la connection avec The Matrix et de l’hypersigil donc t’en veux pas :wink: ). Alors attention, par contre, ca fait partie des BDs genre Sandman ou au debut j’ai vraiment du me mettre en mode « l’important ici c’est l’ecriture, pas les dessins », parce que c’est pas toujours super sexy… Et puis y’a que moi qui ne voit pas la 2eme image? (j’ai un gros espace tout blanc)

Ah oui tu peux si tu veux… vu comment t’avais ete balancé, je croyais que tu parlais de difference entre graphic novels et comics, ou la difference est beaucoup plus floue (surtout quand on te vend du graphic novel qui est en fait a l’origine un truc publié en plusieurs numeros mais que personne ne s’en souvient).

Je plussoie ausi pour Chew, mais pour moi c’est surtout juste une lecture fun sans beaucoup d’investissement (c’est un peu comme Invincible, c’est le truc que je lis quand j’ai pas envie de me prendre la tete). Et attention, ca devient severement barré au fur et a mesure… c’est plutot bien foutu en plus comment ils arrivent a te caser des trucs super graves ou morbides mais sur un ton jovial et rigolard. Bref, ils ont reussi a trouver un style totalement unique, y’a pas a tortiller du cul la dessus (mais de la a savoir si vous allez accrocher ou pas, c’est une toute autre question… comme je l’ai dit, c’est special).

J’ai édité le contenu pour updater l’image en la hostant sur imgur, ca devrait etre mieux là. Le hotlinking fonctionnait peut etre pas mais comme je l’avais en cache je le voyais pas.

Sinon ouais, graphiquement c’est un style un peu particulier, presque vieillot. Mais tu as pas mal d’artistes qui ont collaboré dessus, comme Sandman en fait :smile:
Dans le genre Preacher m’a fait le même effet, et même certains épisodes de Fables. Ya une coloration un peu délavée qui fait vraiment pas moderne.

Bon, ca fait au moins 3 fois que quelqu’un mentionne Preacher en 2 semaines sur geekzone, donc je me devoue. Parce que franchement, si vous avez pas encore capté, c’est une BD “plutôt genre bien”. En plus c’est pas trop long (66 numéros, plus quelques spin offs courts), et c’est du fun du début à la fin… enfin sauf peut etre les moments où y’a des actes sexuels innomables, de la castration, du jeté d’excrément, de la… bon enfin vous voyez le tableau.

Pour limiter les spoilers, on va résumer l’histoire à ceci: Jesse Custer, un prêtre dans une petite ville du Texas, se fait soudainement investir sauvagement par une créature nouvellement née, “Genesis”, fruit de l’union blasphématoire entre un ange et un démon. Maintenant doté de pouvoirs quasi divins, Jesse se met a la recherche de Dieu, qui a soudainement disparu après la naissance de Genesis, dans une sorte de road trip/western sans limites, et où un nombre grandissant de personnages et de factions en tous genres s’entre-déchirent.

Garth Ennis, le scenariste, et Steve Dillon, le dessinateur, avaient déjà officié sur Hellblazer quelques années auparavant, avec des story-arcs insistant sur une certaine représentation du paradis et des anges qui a du faire grincer des dents plus d’un catholique. Ils continuent ici dans leur lancée, sur fond d’hommage aux Westerns de John Wayne et Clint Eastwood. Au final, ca ressemble à ce que pourrait donner un remake de Dogma par un Tarantino particulièrement chaud. Parce qu’au milieu des scènes totalement exagérées en termes de gore, de what-the-fuck, ou de bonne vieille irrévérence (que Dillon, dans son style faussement simpliste, illustre sans sourciller), Ennis nous offre surtout des personnages intéressants et jamais creux, que l’on découvre, scénariste Irlandais oblige, autour de nombreuses bières et pubs au fil de l’histoire.

Preacher est dispo en vrai sur Amazon et en faux sur Comixology. Depechez vous parce que d’abord, c’est en promo chez Comixology pendant encore quelques jours, mais en plus y’a la série TV en tournage chez AMC, donc, encore une fois, c’est le moment de se préparer pour pouvoir dire que “l’original était mieux”.

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Je me rappelle avoir tout dévoré chez @c0unt0 dans une autre vie quand il était encore à Vancouver.

Very good. <3

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Allez aujourd’hui je vous sors un classique, même s’il n’est finalement pas si vieux que ça: Fables.

Publié chez l’incontournable Vertigo de DC (vous savez, le truc chez qui Warner pourrait puiser pour faire des films un peu mieux), Fables c’est, en tous cas au début, les aventures de personnages de contes de fées à New York. Parce que oui, toutes les histoires, comptines, et autres récits classiques “existent” d’une façon ou d’une autre… mais leur pays imaginaire a été envahi par un mystérieur “adversaire” et ils se retrouvent maintenant à… putain, mais ça a l’air méga con quand on essaie de le raconter en fait, non? Et ça s’arrange pas parce que la première histoire, c’est le petit chaperon rouge qui a disparu, et blanche-neige et le grand méchant loup doivent enquêter pour que… wouah. Ok, non, serieux, c’est n’importe quoi.

Bon, je vois bien que j’ai du mal à vous le vendre, là, (en tous cas pour les 2 du fond qui ne l’ont pas encore lu), donc on va changer de tactique. D’abord, voilà une page:

Ensuite, si le pitch de base vous semble familier, c’est parce que plusieurs séries TV s’en sont inspiré (Grimm, Once Upon A Time, etc.), ainsi que quelques jeux videos (mais le “Fables: A Wolf Among Us” de Telltale est une adaptation officielle, notez bien). La BD, elle, a décroché plus d’une douzaine de prix depuis sa création, et a eu presqu’autant de spin-offs en BDs ou romans.

Entre mon introduction ratée et ça, vous devez vous poser des questions… en fait, je dirais que ça m’a fait le même effet qu’avec The Walking Dead (la BD, hein, pas la série TV, que j’ai laisser tomber après 5 épisodes). Ca commence de manière apparemment simple, voire naive, tant sur le plan de l’écriture que des dessins, mais ensuite ça devient sacrément plus compliqué, et sans s’en apercevoir ça devient la série que je lis en premier quand y’a un nouveau numéro. Sur un autre plan, ça rappelle aussi Sandman: il y a plusieurs arcs avec plusieurs themes ou personnages principaux, et avec parfois différents artistes, et selon les moments ça peut devenir sacrément poétique, effrayant, ou les deux. Et puis le jeu qui consiste à essayer de reconnaitre le plus de personnages rappelle un petit peu League of Extraordinary Gentlemen.

Parmi les spin-offs, les 2 séries annexes (Jack of Fables et Fairest) sont très bien, mais ne valent évidemment le coup si vous avez beaucoup aimé la série principale. Une histoire courte (The Literals) est en fait incluse dans les volumes principaux. Les autres spin-offs sont bien aussi mais rien de bien exceptionnel si je me souviens bien.

Au niveau des volumes, d’ailleurs, y’en a plus d’une vingtaine, pour 150 numéro originaux (soit presque le double de Sandman). C’est pas le truc le plus court du monde, mais à mon avis ça ne traine jamais. Willingham, le scénariste principal, fait avancer ses trames sans jamais faire de la rallonge, et développe son univers très rapidement. Du coup, on commence à voyager de plus en plus à gauche et à droite, et même d’un univers à l’autre, sans jamais trop s’ennuyer. Enfin, il mélange des “petits arcs” avec des grands arcs plus ambitieux, ce qui donne un petit côté “fresque épique” à l’ensemble.

C’est disponible en faux chez Comixology, et en vrai pratiquement n’importe où où y’a des livres sur une étagère.

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Lu le premier volume de Sweet Tooth. Sympa, j’aime bien l’ambiance, mais c’est pas comme s’il se passait grand chose… :expressionless: ça commence à bouger après?

Non. Tu peux arrêter de suite.

Ouah tu sais bien le vendre effectivement :confused:

Alors juste pour pinailler le jeu vidéo c’est « The Wolf Among Us ». La DA est superbe, le générique à chaque chapitre magnifique… mais c’est tout ce qu’il a pour lui. L’histoire est pauvre et incroyablement niaise comparée à celle des comics. Le jeu est un enchaînement de très mauvais QTE et les décisions prises ne mènent à rien (à part rater des succès et vous obliger à re-jouer une deuxième fois et vous confirmer que les choix ne changent rien).
Ce jeu m’agace, ça se voit ? :smile:

« Fables: The Wolf Among Us » : ça c’est le comics adapté du jeu vidéo adapté du comics adapté des fables. Donc on y touche pas, ça craint !
Ils l’ont même sorti en numérique uniquement au début, tellement ils étaient peu sûrs de ce que ça donnerait.

Perso je déteste Jack dans la série principale, je déteste aussi son spin-off…
Fairest, j’ai déjà trouvé ça plus sympa. Mais parce que ça se concentre sur les persos féminins et que j’aime bien les persos féminins en général.
Et il y a aussi Cinderella : -spoilers pour l’histoire principale- dans cet univers Cendrillon est un agent secret assez badass. Petit arc en 6 assez court et pas mal pour se changer les idées au milieu de la lecture de Fables.

Il y a des hauts et des bas, des passages que j’ai adoré et d’autres passages où je me suis ennuyé… sur 150 épisodes (le 150ème étant un volume complet et pas un single issue, en plus…), il y a forcément des variations.

Mais si le comics a tenu 150 épisodes … c’est forcément que c’est bien ! Aucun comics ne peut continuer à se vendre tous les mois pendant 13 ans en étant mauvais.

(et c’est pour ça que je dis pas que The Walking Dead est mauvais, juste que perso j’accroche pas :))

La série est terminée ? Et est-ce qu’elle est découpée en plusieurs histoires ? (histoire d’acheter d’abord les x premiers volumes, puis x autres plus tard)

Oui terminée cet été. 21 pour les 149 premiers single issues. Le 150ème épisode fait la taille d’un volume complet et amène le total à 22.

Ah et il y a aussi « 1001 nights of snowfall » au milieu, un volume avec 10 histoires prequel à l’ensemble. On peut donc presque dire 23.

Globalement chaque volume est un arc (même si y’a des fils rouges sur l’ensemble) donc tu peux commencer par le premier et voir si ça te plait…

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J’avais chope plusieurs tomes sur Comixology vu qu’il y avait une promo, et donc ouais, c’est pas deplaisant, mais j’accroche pas forcement. Typiquement, Essex County, le rythme lent, ca colle tres bien. Et Trillium ca a l’air un peu plus verbeux, je vais essayer.

Au fait, y’a une promo Grant Morrisson sur Comixology en ce moment donc si vous voulez essayer The Invisibles (deja presenté dans ce thread), c’est le moment! Y’a aussi d’autres trucs tres bien qui pourraient figurer dans ici (The Filth, WE3), ainsi que d’autres qui n’y ont pas leur place (Doom Patrol, mais bizarrement pas de promo sur All Star Superman :frowning: ).