Je reviens du ciné, où j’ai visionné Les fantômes de Goya de Milos Forman.
Assez peu emballé par la bande annonce passée en salle, je me suis laissé convaincre par la critique de Télérama, qui a su faire vibre ma corde sensible, à savoir ma faiblesse pour Nathalie Portman.
Au final, un film juste, parfois dur, déserté par tout espoir en une justice divine, humaine ou sociale. La détresse ne trouve un répit fragile que pour basculer finalement en une cruelle absurdité.
Du jeu des acteurs, je ne retiendrai pas l’interprète de Francisco Goya (Stellan Skarsgard), tout en retenue presqu’en retrait, ni même le sulfureux et charismatique Père Lorenzo (Javier Bardem). Non. Mes applaudissements vont sans réserve à une Nathalie Portman transfigurée, habitée par son personnage de jeune femme broyée par l’indifférente valse des pouvoirs (l’Inquisition, la monarchie bonapartiste, puis le nouveau roi d’Espagne). Elle me fait penser par moment à Nicole Kidman incarnant magistralement Virginia Woolf dans “The Hours”, le compliment n’étant pas mince.
Un bon film, donc, mais pas un chef d’oeuvre, somme toute. Forman peine à donner un souffle porteur à son oeuvre, à voir par intérêt pour l’histoire, à peine effleurée du peintre et surtout en hommage ô combien mérité au talent sans cesse confirmé de Nathalie Portman, sublime.