Mysterious Skin

Aprés un Splendor en demi teinte et jurant avec sa filmographie sex-trash exellente (Doom Generation et Nowhere) , le déjanté Gregg Araki a réalisé une oeuvre perturbante et percutante sur le théme de la pédophilie. Adaptation trés réussie du roman en partie autobiogrqphique de Scott Heim, film approuvé par l’auteur.

Pitch signé Arte-tv
Ce film aborde en coup de poing la question de la pédophilie et de ses conséquences les plus retorses. Le cadre en est encore une fois cette banlieue américaine carrée à l’apparence proprette peuplée par une classe moyenne qui cache ses névroses les plus redoutables et indicibles derrière des petits jardins au carré et des catalogues Walmart. Ici le mystère de l’enfance s’oppose à la réalité la plus brutale. Neil, petit garçon, est « séduit » par le sculptural coach de base-ball qui sort tout droit d’un dessin de Tom of Finland. Celui-ci l’emmène dans sa maison remplie de jeux vidéos, de jouets, aux placards pleins de chocolat et de céréales. Evidemment, l’après-midi de jeu dérape très vite et les images du générique prennent soudain un goût de sang.

Si Irreversible est le jusqu’au boutisme du film sur le viol, je considere que Mysterious Skin l’est pour la pédophilie : film aux scénes trés (trés trés même pour certain) choc. Aucun voyeurisme cependant, les scénes chocs sont surtout composées de gros plan des visages (hormis la scéne de viol ultra brutal à la fin, je ne spoile pas, ca ne gache rien du tout au film et je prefere prévenir de la présence d’une telle scéne, aussi choc que celle de Irreversible). Un certain lyrisme enveloppe le film : musique enivrante, plan féérique, autant d’éléments tranchant avec le theme du film mais qui permettent de s’evader quelque peu de la profonde noirceur du sujet, tout en l’emballant dans un malaise difficille à cerner. Ici point d’effet psychotrope/trip acide à la Doom Generation ni de couleurs flashy et décors hallucinés à la Nowhere, c’est la réalité brute.

Je vous encourage à regarder ce superbe film, avec avertissement comme vous l’aurez compris.

D’autres l’ont vu ?

Le livre , le film.