Les petits gars de chez Intel avaient réussi l’année dernière à refaire du buzz autour d’un processeur. Le Core 2 Duo, tout ça, vous connaissez la chanson. Un trait tiré sur le Netburst du Pentium 4 qui n’a pas marché dans la durée comme ils l’espéraient, les puces de portables à la rescousse du desktop et des serveurs, la consécration pour Mooly Eden et sa vision. Bref, tout ça, on connaît. Ce qui importe c’est la suite.
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Petit extrait de ma collection perso. Je sais, je sais…[/center]
À court terme, c’est la baisse de prix des Core 2 prévue pour le 23 avril. Des coupes franches qui s’accompagnent d’un petit chamboulement de gamme. Les E4300 et E4400 sont les modèles “à pas cher” qui ne dispose que de 2 Mo de cache et d’un castrateur bus à 800 MHz. La bonne nouvelle est qu’en un coup de bios ils se transforment en E6600/E6700 du pauvre. Les E6300 et E6400 disparaissent par contre, remplacés par les E6320 et E6420. Seule différence avec les anciens modèles, ils passent de 2 à 4 Mo de cache. Du coup on se dit que E6340 et E6440 aurait été plus logique, mais non, c’est encore autre chose. Bref. Au mois de juin, on va voir arriver d’autres puces, qui ne se terminent pas par 20 mais par 50 (E6750, E6850). Là, c’est encore la fréquence de bus qui change puisqu’on passe à 1333 MHz. C’est sympa, même si ça ne va pas changer le monde. Des puces qui marcheront sur les cartes mères actuelles, et de nouveaux chipsets seront lancés pour l’occasion. Sympa, certes.
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Les prochains chipsets gèreront la DDR3. Ouais ![/center]
On pourrait se dire qu’Intel a mis le temps à baisser ses prix ou à modifier sa gamme. Parce qu’ils n’avaient pas vraiment de concurrence sur le plan des performances ou de la consommation. Mais là, ça devrait changer puisque les petits gars d’AMD vont lancer leur Athlon X4. Ha ça, c’est du teasing. Qui dure depuis une bonne année et qui va encore durer puisque les modèles desktop n’arriveront pas avant la fin de l’été. Pour les très lents, X4 veut dire quad core, un terrain qu’Intel occupe aussi depuis quelque temps avec des puces certes sympathiques, mais légèrement sous-exploitées dans les jeux. Et dans plein d’autres trucs. Bref, le quad core c’est l’avenir, et pas uniquement parce qu’il en faut un pour ne pas faire ramer Supreme Commander. Toute la fin de l’année sera placée sous le signe du quad avec une démocratisation des prix bien violente. Mais ça, on s’en moque un peu.
Parce que l’arme secrète d’Intel tient dans les procédés de fabrication. Des investissements très lourds dans le domaine font qu’ils ont lancé leurs puces en 65 nanomètres une grosse bonne année avant AMD qui peine un peu à tirer un réel profit de cette finesse. Là où les choses deviennent sympathiques, c’est que le 45 nanomètres va, comme le diraient des jeunes des années 80, tout déchirer. Avec des portes en métal et d’autres trucs sympas que les plus curieux peuvent retrouver ici. Avec une photo de Christina Aguilera.
Dans la théorie, nous n’aurions pas dû voir de 45 nanomètres avant l’année prochaine, mais la “menace” Athlon X4 fait que Monsieur Paul a décidé de pousser ses ingénieurs à coup de fouets pour qu’ils sortent des puces avant la fin de l’année. Et ces puces s’appellent Penryn. C’est à la fois le nom de code de la famille et celui de la puce pour portable. Ils aiment bien confusionner les esprits. Alors un simple “die shrink” des Core 2 Duo ? Nan, pas seulement. Globalement la puce reste la même mais on a droit à un tas de petites nouveautés. Vu qu’on passe de 290 à 410 millions de transistors, c’est un peu un minimum. On trouvera 6 Mo de cache par couple de cœurs (au lieu de 4 actuellement, vous suivez ?). En interne, un tas de petits changements comme des divisions entières bien plus rapides. Ça vous émeut, je sais. L’autre grosse nouveauté, c’est le SSE4 qui intègre un gros tas d’instructions sympathiques. Pour rappel, le principe du SSE (et du MMX avant lui) est d’utiliser une instruction pour traiter plusieurs données à la fois (SIMD, Single Instruction Multiple Data). Le CRC32 (sympa, mais c’est souvent le disque dur qui rame sur ces traitements), et d’autres choses plus particulières pour la 3D comme des instructions censées accélérer HLSL. Oui, le langage utilisé pour les shaders de cartes graphiques. Et oui, je fais semblant de ne pas savoir pourquoi. Côté fréquences, on s’attend à un peu plus de 3 GHz, ce qui semble totalement faisable vu le potentiel d’overclocking actuel des puces en 65 nanomètres. Débarquement prévu en fin d’année, le tout avec un bus 1333, et peut être même 1600 sur les versions Extreme. Enfin ça c’est ce que m’a raconté mon coiffeur.
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Plus bleu, que le bleu de tes yeux…[/center]
Mais en fait, tout ça, c’est juste pour l’échauffement. Intel l’avait annoncé il y a un ou deux IDF, ils souhaitent désormais lancer une nouvelle architecture tous les 2 ans. Du coup, 2008 sera l’année du Nehalem. Un nom de code qui a déjà servi un bon paquet de fois pour des projets parfois fumeux, parfois trop ambitieux. Cette fois-ci, c’est la bonne et on va avoir droit à un bon paquet de changements. Sur les cartes mères déjà puisqu’en gros, le northbridge va disparaître. Ça vous rappelle un truc chez un constructeur concurrent ? Oui, voilà, tout pareil. Nehalem pourra intégrer son propre contrôleur mémoire afin de diminuer la latence de la DDR3 (ou de la FB-DIMM pour les serveurs). Nehalem pourra même intégrer une solution vidéo “bureautique” histoire de remplacer les séries de chipsets G. Une sorte de Fusion avant l’heure même s’il n’est pas question de grosses performances (pour ça, on attendra la semaine prochaine l’annonce de Larrabee à Pékin lors du prochain IDF qui m’aura poussé à faire un tas de vaccins).
Pour s’interfacer à la carte mère, Intel tue son FSB qu’il remplace par le CSI. Rien à voir avec les pseudos scientifiques capables de restaurer des détails dans des images totalement floues, c’est le Common System Interface, un bus série qui rappelle l’HyperTransport d’AMD. Si, c’est tout pareil. Pour le reste, 8 cores “ou plus” (moins pour la version portable) et le retour de notre ami l’HyperThreading. Enfin il faut dire SMT pour ne pas laisser penser que Nehalem est un retour au Pentium 4. On va donc se retrouver avec seize cores virtuels, ce qui devrait ravir nos amis développeurs. Ils en rêvaient… Ha, et quid des fréquences ? Apprenez à compter jusqu’à quatre. Tout ceci devrait envoyer du bois courant 2008, en attendant l’excitant Larrabee. Le rapport avec le titre de la news ? C’est la séquence auto promo, réponse dans le prochain numéro d’un mag avec des loutres, où vous trouverez l’interview d’un Vice Président d’Intel. Rien que ça.