Tiens, on pourrait en faire une chanson… La semaine dernière, la RIAA (Recording Industry Association of America) a renouvelé ses menaces de poursuites à l’égard des plus gros usagers de peer-to-peer (P2P). Rappelons que l’association de défense des intérêts de l’industrie du disque aux Etats-Unis avait, le mois dernier, dévoilé son intention de poursuivre en justice les internautes friands de fichiers MP3 soumis à copyrights, ce qui n’est pas le cas chez nous les Geeks de la Caf ! hein ? Hahaha des menaces ! des menaces ! Et ben merde, ils sont passés à l’acte.
Les premiers procès sont attendus pour août 2003. Pour identifier les utilisateurs suspects, la RIAA exploite les adresses IP utilisées par les logiciels de P2P, adresses derrière lesquelles se cache l’identité des internautes que seul connaît le FAI, qu’il soit commercial ou institutionnel (les universités, par exemple, comme quoi vous n’êtes pas à l’abri les étudiants ! hé hé hé). La semaine dernière, la RIAA a donc commencé à envoyer des citations à comparaître aux FAI afin d’obtenir les coordonnées des vilains internautes inculpés. Et, depuis qu’elle a gagné son procès contre Verizon (qui refusait de communiquer les coordonnées d’un internaute), elle a toutes les chances d’obtenir des prestataires techniques les informations en question.
Evidemment, les réactions n’ont pas tardé, notamment de la part des éditeurs d’applications P2P qui promettent des systèmes anonymes. Après Blubster, c’est au tour d’éditeurs plus connus d’adapter leurs outils, révélant ainsi leur souci de protéger leurs utilisateurs et clients (et donc leur modèle économique) aux dépends des droits d’auteurs. C’est le cas de la dernière version (la 3.2) de Morpheus qui s’appuie sur un réseau mondial de serveurs proxy publics. La version 2.4 de Kazaa Lite est censée bloquer les adresses provenant des serveurs de la RIAA. D’autres outils, comme Freenet, s’appuient sur des réseaux décentralisés ou bien utilisent le chiffrement des données pour les dissimuler aux yeux des indiscrets. Autant de méthodes qui compliquent considérablement l’identification finale d’un utilisateur mais ne garantissent pas l’anonymat total (raté !).
Aujourd’hui, ce sont les amateurs de P2P eux-mêmes qui se lancent dans une série de protestations publiques. Nombre de manifestions sont attendues cette semaine dans plusieurs villes des Etats-Unis au Texas, en Californie, en Géorgie, à Massy Palaiseau et au Nouveau-Mexique. Mais ces protestations ne visent pas tant la RIAA et ses menaces qu’un projet de loi. Le 16 juillet 2003, des membres du Congrès américain ont proposé l’Author, Consumer, and Computer Owner Protection and Security Act of 2003 (ACCOPS). Cette loi propose de criminaliser le partage illégal de fichiers licenciés, quel qu’en soit le nombre. “Mettre en prison les gens pour du partage de fichiers n’est pas la bonne réponse”, estime Fred von Lohmann, avocat à l’Electronic Frontier Fondation (EFF). Même Michael Jackson (l’“homme” qui a du nez) s’est exprimé sur le sujet, critiquant la méthode. D’autant que cela concerne environ 60 millions de personnes rien qu’aux Etats-Unis et que nombre d’entreprises sont impliquées, bien souvent à leur insu. Il n’en reste pas moins qu’entre ses actions de lobbying auprès du Congrès et la mise à exécution de ses menaces, la RIAA remporte petit à petit des points juridiques contre le phénomène du téléchargement illégal de fichiers. Mais il est difficile de dire si ses actions ont un impact concret sur les pratiques des utilisateurs (article de C. Lagane).
De toutes façons, je vois pas pourquoi j’en fait une news ici, on n’est pas des W4r3z de la mort ici ! on utilise juste le P2P pour s’échanger plus facilement des photos de Caribous !
Sources VNUNET
NdRaHaN : A noter que techtv.com a pu dégoter une liste de users de KaZaA qui ont été repérés par la décidément très Sainte RIAA, et qui vont donc être attaqués.