Comme ma deuxième paire de ER-6i est en train de mourir, j’ai finalement décidé de partir dans l’inconnu, à savoir les Shure, et notamment le SE420. Non parce que le ER-6i était une déception niveau écoute, mais parce que purée, qu’est ce qu’il est fragile : câble ultra fin qui casse, flanges qui se déforment avec le temps, filtres à changer régulièrement : la liste des problèmes en finit pas.
Le SE420 est un casque de type in-ear pour une isolation acoustique optimale, disposant de dual voix pour les basses/médiums - aigus. Pour le bla bla commercial, je vous laisse lire sur le site de Shure.
Matos de test
- Shure SE420
- ER-6i
- Sony CD2000 (casque classique)
- iPhone 3G
- M-audio audiophile
- Divers mp3 (192-320) et AAC (256)
- Arcam SE7
Commençons donc par le commencement, à savoir le déballage.
Déballage, contenu de la boîte
On va passer rapidement là dessus.
Belle boite en carton noir qui contient :
- les écouteurs (surprise !) et un coffre de protection
- plusieurs mousses de tailles différentes, et 2 flanges
- câble de rallonge
- une notice multilangue
- dongle abaisseur de volume
- adapteur vers jack 1/4’’
- adapteur pour avion
Voilà, c’était très intéressant. Passons maintenant dans le vive du sujet.
Qualité de fabrication
C’est plutôt du bon ici : câbles bien épais qui ne devraient pas casser en utilisation normale. Les connecteurs sont plaqués or pour éviter l’oxydation, ce qui est très habituel pour ce genre de produit. Globalement l’ensemble a une bonne gueule.
Confort
Shure conseille d’enrouler le câble autour des oreilles, ce qui permet un meilleur soutien d’une part et permet aussi d’éviter que du bruit acoustique remonte par le fil. Ca complexifie un peu le port, mais c’est pour la bonne cause : une écoute optimale. Pour ceux qui portent des lunettes, il faut clairement les enlever le temps de poser le fil ; une fois que c’est fait, ce n’est plus vraiment gênant de porter des lunettes.
Comme les ER-6i, la sensation assez bizarre pendant les premières minutes de port, mais assez rapidement on oublie qu’ils sont là, logés au fond de l’oreille et on peut profiter de sa musique.
Isolation phonique
Rien à redire ici : j’ai testé avec les flanges et ça fonctionne à merveille. J’avais des soucis de bruits de pas avec les ER-6i quand je marchais, que je n’ai plus avec les Shure. On n’entend pas non plus sa respiration, ce qui est un plus pour les sportifs qui écoutent de la musique à vélo ou roller (je sais, c’est mal o:-) ), ou encore en footing.
Qualité son
Evidemment, c’est la partie la plus importante, et c’est vraiment pas évident de qualifier les Shure, tellement qu’il y a du bien et du moins bien.
La première chose qui surprend c’est le manque évident de médiums hauts et d’aigus. Je sais pas pourquoi ils ont fait ça, mais vraiment, il manque d’aigus (et c’est un amateur d’amplis à tubes qui dit ça). Les Shure bénéficient d’une conception dual voix, c’est à dire qu’ils ont réussi à intégrer une « enceinte » de basses et un tweeter dans un tout petit module, et je soupçonne que la fréquence de crossover soit un peu haute, ce qui fait que le tweeter ne reproduit que les très hautes fréquences, et que la présence dans les médiums soit insuffisante du coup. Une perte de sensibilité dans les médiums/aigus, donc. Le grand perdant de cette histoire c’est le chant qui ressort souvent en retrait, même sur des productions récentes où ils ont soigné le placement du chant. La batterie et autres percussions sortent plutôt bien, même si c’est assez surprenant d’entendre ce petit « sheuh sheuh » super aigu du charleston, qui ne fait pas vraiment très naturel…
Pour continuer dans les reproches, le son est incroyablement dynamique. En général c’est plutôt considéré comme une bonne chose le son dynamique, mais de mon avis personnel à moi que j’ai, ils en ont fait trop sur le coup chez Shure. Alors, oui, clairement, ça permet de profiter à fond de la musique, mais si le but c’est de se réveiller en douceur dans le bus/tram/métro sur le trajet du taff, c’est un peu loupé du coup. Du coup, je me demande s’ils aient choisi de placer les aigus en retrait pour contrer un peu les dynamiques (trop) vitaminées. Dans tous les cas, on est très loin du son ultra smooth des ER-6i !
Passons maintenant aux bonnes choses. D’abord, il y a… les dynamiques ! Oui, je met aussi ça dans les points positifs si je veux. En fait, ça dépend clairement des morceaux et il y a des morceaux où ça marche vraiment bien, tout ce qui est morceau globalement calme avec occasionnellement des attaques de percus, par exemple.
Ensuite, l’emplacement des instruments dans l’espace est pas loin de bluffant, de même que la séparation des sons : on arrive à situer dans l’espace l’endroit précis où l’instrument semble émettre. Il y a moyen de redécouvrir des morceaux avec ce casque ; il fait ressortir des instruments qui étaient perdus dans une masse de sons : piano, guitare nylon et semiacoustique en sont de bons exemples. Je soupçonne le tweeter de jouer un rôle important dans la séparation des sons ; même si le résultat fait parfois un peu artificiel, dans l’ensemble c’est très impressionnant.
Le point où ce casque sort incontestable de tout ce que j’ai entendu en casques c’est la reproduction des basses, elles sont profondes, propres et nettes, sans en faire trop. Je pense que c’est ici (avec la séparation des sons) que le système dual voix se justifie le plus.
En résumé donc, les points faibles :
- les aigus en retrait
- les dynamiques trop dosées
Les points forts :
- les basses ultra précises
- la sensation de dynamiques (ça pète quoi !)
- la scène stéréo
Fin