Ce sont les détracteurs de Wikipédia qui vont être contents : l’alternative tant attendue de Google vient enfin de voir le jour ce 23 juillet : Knol (mot valise issu de Knowledge et mol) a l’ambition de devenir la première source consultée par les internautes en quête d’information sur un sujet particulier. Rien que ça.
Et pour y parvenir, Knol compte bien se différencier de son concurrent : pas d’anarchie collaborative, tous les articles seront chapeautés par une seule et unique personne, supposée experte en la matière. Qui définira ce degré d’expertise ? Mystère. Quoiqu’il en soit, les internautes pourront laisser des commentaires et suggérer des modifications mais c’est le responsable de l’article qui aura le dernier mot.
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Cédric Dupont, responsable du projet pour Google, explique que ce choix n’est pas juste une volonté de ne pas faire comme le voisin : “Nous pensons que ce mode permettra de résoudre en grande partie l’un des principaux problèmes rencontrés par Wikipedia : les interminables discussions entre utilisateurs pour valider ou non telle modification à un article.”
Et il a bien raison, l’ami Cédric : une bonne dictature, rien de tel pour s’affranchir des lourdeurs de la démocratie. Je force le trait, bien sûr, mais c’est un peu l’idée.
Sauf que… Le problème d’un tel système, c’est qu’il risque à terme d’avoir un effet pervers assez pénible : la multiplication des articles sur un même sujet. Car si le créateur de l’article reste maître chez lui, rien n’empêche un autre quidam de mettre en ligne sa version des faits. On pourrait par exemple voir cohabiter “Windows Vista, par Jean Microsoft” avec “Windows Vista, par Pierre Mac”, deux papiers sur un même sujet, mais avec des contenus sensiblement différent. À vous de choisir lequel vous allez prendre comme référence… Je vous laisse imaginer le joyeux bordel qui se prépare…
Dernier point, et non des moindres : on pourra aussi gagner un peu de sous en bardant son article de pubs. Si certains y voient une manière radicale d’attirer les “wikipédiens” avides d’arrondir leurs fins de mois, d’autres s’interrogent sur la pertinence de mélanger sans vergogne encyclopédie et brouzoufs.
En attendant, le projet de Google a au moins le mérite de venir titiller l’hégémonie de Wikipédia en proposant une alternative a priori viable. Bon, après, Cédric se la raconte un peu en déclarant, non sans une certaine arrogance : “Nous espérons, sur le long terme, que les encyclopédies telles que Wikipedia utiliseront nos articles comme références”. Mais c’est de bonne guerre : Jimmy Wales n’a pas vraiment la réputation d’être le garçon le plus humble de la planète non plus.
Source : knol.google.com.