Scénariste de série : un métier, une passion

Oui mais bon… La quote exacte si je me souviens bien parle de « Little miss muffin’ » (pas de soeur donc) et même si Whedon déclare avoir planifié tout cela bien en avance, il faut être vraiment très très fort pour imaginer à ce moment là qu’on va avoir droit à une soeur sortie (a priori) de nulle part. (Il y a d’ailleurs une autre référence, quand Tara dit à Buffy dans le tout dernier épisode de la saison 4 : « Be home before D(d)awn ». Une fois encore, bien malin qui aurait pu deviner. Je crois que très sincèrement, personne n’a rien compris à l’issue du générique finale du pilote de la saison 5, quand on voit débarquer la soeur pour la première fois. Et moi je dis, fallait oser, risquer de s’alliéner une bonne partie de son public et le faire poireauter encore 3 épisodes avant de lui donner la moindre indication que peut-être en fait c’est pas aussi « gros » que ça… Wow ! B)

ma mémoire etant ce qu’elle est, j’ai attrapé le dvd en question et je me suis repassé la scene.

Buffy - I whish I could stay, but…
Faith - No, you have to go.
Buffy - It’s just with…
Faith - Lil sis coming. I know.

Oui, la ressurection de Buffy était un des trucs les plus risqués et j’étais persuadé qu’ils allaient se louper sur ce coup-là, mais c’est super bien amené, et c’est en fait ce qui sous-tend toute la saison 6, donc bien ouej. Par contre, je ne trouve pas sa mort dans la saison 5 mal amenée. Au contraire, c’est le point culminant de la saison où, après son passage en catatonie, tu sens qu’elle a juste envie d’en finir et qu’elle se rend compte que, ne voulant pas sacrifier Dawn, ce sera l’occasion parfaite de le faire (ce qui, une fois encore, amène toute la trame de la Saison 6 avec le fait qu’elle en chie d’être de retour dans ce qu’elle considère comme « l’Enfer »). Donc, voilà, pour moi, le tryptique S5/S6/S7 est la pierre angulaire de la série et la mort de Buffy à la fin de la S5 (et son retour en S6) est juste un élément primordial de toute la saga. Je ne peux donc pas trouver ça « facile » ou « gratuit ». Mais bon, tous les points de vue se défendent. B)

Il ne faut pas oublier qu’à la base, la Saison 1 de Buffy a été tournée d’une traite avant d’être diffusée, avec des moyens ridicules et qu’il était impératif pour la production de se fixer ce genre de limite. C’est ça aussi le boulot de scénariste : s’affranchir des limites financières et réalistes d’un tournage en aménageant son histoire pour qu’elle réponde à ces limitations. Donc, non, ça ne me choque pas. C’est un parti pris, et je ne pense pas qu’il soit mauvais.

Adam, c’est la saison 4 et tu vois, de l’avis général des gens qui m’entourent et qui ont vraiment bien aimé Buffy, la saison 4 est la plus mauvaise des 7 (de l’avis de Whedon aussi, très absent des tournages pour cause de Saison 1 d’Angel). Donc, tous les goûts etc… B)

Ah mais j’irais même plus loin : je pense que la série n’a pratiquement aucun intérêt sans une compréhension réelle des sous-entendus culturels et double sens. D’où ma remarque en début de thread sur la VF.

Moi je comprends du coup pourquoi tu n’as pas plus accroché que ça… Et c’est normal. L’univers de Whedon est particulier. On adhère ou on adhère pas. Mais si on adhère, c’est extrêmement jouissif. D’où mon enthousiasme débridé pour tout ce qu’il a produit.

[quote=“Rabban, post:22, topic: 44338”]ma mémoire etant ce qu’elle est, j’ai attrapé le dvd en question et je me suis repassé la scene.

Buffy - I whish I could stay, but…
Faith - No, you have to go.
Buffy - It’s just with…
Faith - Lil sis coming. I know.[/quote]

Autant pour moi, tu as tout à fait raison. Mais y’avait une histoire de “Miss muffin’” aussi. Ca fait longtemps que je ne les ai pas matés. Ma remarque reste cependant valide : tu avoueras que ce n’est pas avec ça qu’on peut comprendre “what the fuck is going on” (comme dirait Clad) au début de la saison 5 B)

Le problème c’est qu’on va droit à une Whedonisation d’un thread B) Thread qui a besoin de comparaisons : nous suivons tous des séries, pas forcément les mêmes (j’ai vu tout Six Feet Under, et là on peut discuter évolution des personnages). Je suis sûr que Buffy évolue , mais je n’ai pas de quoi en parler parce que je ne l’ai pas vu. Par là, je veux dire que le peu que je connais de Spike et sa relation avec “Dark Buffy” rend le personnage risible à mes yeux, car son retournement n’est pas crédible pour un mec qui suit la série de loin.

Mais ça n’a rien à voir avec l’écriture. Et ça ne répond pas aux questions de Sherlock51 non plus. Tiens, j’essaye en partant du bureau :
[i]

  • qu’est ce qui fait qu’une série est bien écrite ?[/i]
    Pfff, beaucoup de critères… Ouais, j’aide pas.
    - qu’est ce qui permet de faire tenir une intrigue sur plus d’une saison sans looser ?
    AMHA, principalement la préparation sur plusieurs saisons. Le travail, quoi. Aux US, c’est plutôt différent de la France, dans la mesure où pour commencer un projet de série, il faut un pitch, quelques personnages brièvement décrits et un Showrunner : un mec qui va être en charge de la cohérence et de la qualité de toute la série sur le long terme (une sorte de “directeur de collection” TV).
    - quels sont les ficelles scénaristiques les plus courantes et qu’est ce qu’elles permettent ?
    Trahisons familiales ? Naan, sérieusement, ça dépend tellement. B5 et Golden Ladies ont-elles vraiment des points communs ?
    - pourquoi certaines séries finissent trèèèès mal, d’autres ne finissent pas, peu entrent dans la légende ?
    D’un point de vue économique, j’ai des réponses aux terminaisons abruptes (ahh, Jarod…) Pour la légende, le mystère reste entier B)
    - quelles qualités d’écriture doit avoir une série pour durer ?
    Hélas, ce n’est pas le seul critère une fois la série lancée. Mais au tout début, une forte personnalité des protagonistes, si possible opposées ainsi qu’un objectif récurrent qui créé le thème, que ce soit dans la forme de la production (CSI), la forme du récit (Code Quantum), le ton avec lequel on aborde le thème (Derrick ou Mike Hammer ?) etc.

Bon, cette fois je pars.

Un peu déçu du contenu du thread, je suis. B)
Bref, je ne regarde pas ces séries, mais je suis venu vous dire un truc:

Si l’écriture de séries vous branche, lisez-moi “Saga” de Tonino Benacquista (dispo en Folio). Je viens de le finir, et c’est très très bien.

(çà parle précisément de scénaristes d’une série française: Saga. Leur série va vite changer le monde…)

ça c’est la saison 4.

soit dit en passant, elle est généralement considérée par les fans comme la plus mauvaise (suivie de près par la 7), mais personnellement j’aime beaucoup. Pas pour la trame avec Adam, que je ne trouve franchement pas terrible, mais bien parce que cette saison contient parmi les meilleurs épisodes indépendants de la série: Hush, Restless, Living Conditions, Fear itself, Pangs, Something Blue, Superstar…

et c’est également dans cette saison que sont posées beaucoup de bases de ce qui fera la seconde moitié de la série.

[quote=“piaz, post:25, topic: 44338”]Le problème c’est qu’on va droit à une Whedonisation d’un thread B) Thread qui a besoin de comparaisons : nous suivons tous des séries, pas forcément les mêmes (j’ai vu tout Six Feet Under, et là on peut discuter évolution des personnages). Je suis sûr que Buffy évolue , mais je n’ai pas de quoi en parler parce que je ne l’ai pas vu. Par là, je veux dire que le peu que je connais de Spike et sa relation avec “Dark Buffy” rend le personnage risible à mes yeux, car son retournement n’est pas crédible pour un mec qui suit la série de loin.

Mais ça n’a rien à voir avec l’écriture.[/quote]
Ah ben si, moi je trouve que ça a à voir avec l’écriture. Justement la relation Spike/Buffy s’explique de plusieurs manières, qu’on ne peut appréhender qu’en ayant tout suivi depuis le début (le côté “obscur” de Buffy, lié à sa nature et explicité à plusieurs reprises, le fait que comme Spike elle soit “revenue de la tombe”, son côté “auto-destructeur” dans la Saison 6, le fait que Spike soit le seul au courant de son véritable état d’esprit, etc.).

J’aurais eu la même réaction par rapport à Nate, si j’avais skippé plusieurs saisons de SFU.

Je voulais dire que l’écriture n’était pas le facteur qui rendait Spike pas crédible pour moi, c’était mon manque d’assiduité pour la série. Maintenant, peut être que je ne le trouverais toujours pas crédible même en ayant tout suivi, et là on pourrait discuter du scénario.

Piaz - officiellement toujours à la bourre.

[quote=« Ilford, post:26, topic: 44338 »]Un peu déçu du contenu du thread, je suis. B)
Bref, je ne regarde pas ces séries, mais je suis venu vous dire un truc:

Si l’écriture de séries vous branche, lisez-moi « Saga » de Tonino Benacquista (dispo en Folio). Je viens de le finir, et c’est très très bien.

(çà parle précisément de scénaristes d’une série française: Saga. Leur série va vite changer le monde…)[/quote]

Huhu, Saga c’est un peu tout le contraire de ce dont on parle ici B) Aucune contrainte si ce n’est l’argent, contexte du quota de production française, grosse dérive en nawak sur la fin du bouquin absolument pas réaliste, enfin des tas de choses qui font de ce bouquin quelque chose à ne pas lire pour qui veut un jour écrire une série, à part peut-être pour la dimension de liberté… Mais j’ai quand même adoré ce livre, qui se dévore très vite et avec énormément de plaisir, pour des tas d’autres raisons :smiley:

Pourquoi j’ai aimé Buffy/Angel/Firefly…? Difficile comme question, ca compte si je dis que c’est crée par Joss Whedon B) ?

J’ai commencé a regardé Buffy comme beaucoup sur M6, j’ai commencé a accroché à partir d’Angelus (j’adore ce type B) ) mais bon diffusion chaotique et surtout ce retrouver tout les samedis devant la télé c’est pas toujours possible, donc j’ai zapé la majeur partie de la saison 1-4-5-6, mais j’ai assisté joyeux à la saison 7. Mais j’ai pris la claque dans la gueule quand j’ai tout rematé en VO, c’est simple j’ai directe acheté l’Integrale en DVD, puis j’ai tout rematé parce que j’me suis rendu compte que j’adorais ça ! Ok j’ai toujours pas donner de raison mais ça va semblait bête de dire que j’aime tout, les personnages, les musiques, les scenarios, le fait d’avoir chialé non stop devant “The Body” etc… Puis Angel m’a intrigé et je me suis dit “hmm c’est Joss Whedon, tu devrais accroché et puis y’a Spike dans la saison 5 :D”, alors j’ai trouvé ça un cran en dessous mais les qualités sont les mêmes et je suis un fan, j’ai acheté l’Integrales en DVD, et j’ai tout rematé, et moi j’ai aimé la fin (putain pourquoi Wesley :’() !!! Puis je suis tellement un fan de Whedon que je me suis acheté des comics qu’il a écrit “Tales of The Vampires”, “Tales of the Slayers” et “Serenity”, “Fray” devrait pas tardé et j’attends avec impatience la saison 8 de Buffy en comics (/bave).
Bon mon post aura sûrement servit à rien, fallait que ça sorte désolé.

Fray, c’est excellent. Et j’attends aussi la S8 là, déjà précommandée. Et sinon, pour répondre à ce que tu disais, c’est marrant mais je suis entrain de me refaire la S2 et j’en parlais avec yavin tout à l’heure : c’est vraiment à partir du moment où Angel bascule en Angelus que la série démarre, milieu de S2 donc. Avant, c’est déjà bien, mais ça manque d’une trame générale et d’un côté un peu plus “épique”. Quand Angel passe du côté obscur, ça démarre tout à coup en un quart de seconde. B)

Es-tu absolument sûr de ton affirmation ? Il me semble pourtant que M6 a toujours été saluée pour son traitement de Buffy, suivant bien l’ordre des épisodes et ce sur toutes les saisons. Maintenant par « chaotique » tu entends peut-être une diffusion du dernier épisode en date suivi d’épisodes marquants d’anciennes saisons et donc là ce n’est pas chaotique, c’est un classique de la diffusion aux Etats-Unis.

Par opposition TF1 a royalement massacré Angel, diffusant les épisodes n’importe comment, coupant des scènes violentes pour permettre une diffusion l’après-midi et une redif de la saison 2 assez récente à… 3h du matin.

C’est d’ailleurs mis en avant dans le livre : Les Miroirs Obscurs.

[quote=“Faskil, post:28, topic: 44338”]Ah ben si, moi je trouve que ça a à voir avec l’écriture. Justement la relation Spike/Buffy s’explique de plusieurs manières, qu’on ne peut appréhender qu’en ayant tout suivi depuis le début (le côté “obscur” de Buffy, lié à sa nature et explicité à plusieurs reprises, le fait que comme Spike elle soit “revenue de la tombe”, son côté “auto-destructeur” dans la Saison 6, le fait que Spike soit le seul au courant de son véritable état d’esprit, etc.).

J’aurais eu la même réaction par rapport à Nate, si j’avais skippé plusieurs saisons de SFU.[/quote]
moi je vois la dedans une fille qui finalement devient une femme, elle a passé le stade de la bimbo pour etre une femme accomplie avec ses certitudes et ses faiblesses assumées… c’est sa capacité a traiter des problemes humains avec des images d’epinales… pour moi c’est ça du Josh Whedon…mais je peux me gourer B)

J’hésite un peu à m’immiscer dans le débat vu que vous parlez exclusivement de Buffy/Angel, séries que je n’ai absolument pas suivies (je ne crois pas avoir vu un seul épisode en entier). Par contre je suis devenu (grace à la zone, merci!) un grand, grand fan de Firefly, série que je qualifierais de culte puisqu’elle a immédiatement su me plonger dans son univers, et qu’elle est morte de manière foudroyante en laissant d’amers regrets sur ce qu’elle promettait de devenir.

Alors pour moi la principale qualité d’une série (ou d’un film), ce sont les dialogues. Avec des dialogues bien construits, c’est tout de suite plus facile de s’attacher aux personnages, à leurs aventures, à leurs galères. Et Firelfly pour moi, c’est un peu le summum en la matière. Que ce soit le slang, les gros mots en chinois non traduits (B))… non vraiment si c’est pas la trouvaille du siècle pour rendre son univers cohérent… enfin bref. Les dialogues de cette série donnent vraiment une dimension supérieure à l’histoire (sachez par exemple que j’ai tenté BSG, mais sans succès).

J’ai un autre exemple qui illustre ma vision des choses, c’est Friends. Ma série fétiche, vue, revue, décortiquée, apprise par coeur. Tout tient sur la qualité d’écriture des dialogues, c’est clair.

Et si je suis aussi sensible à la qualité des dialogues, ça implique bien sûr de mater l’oeuvre en version originale (que ce soit anglais, jap’ ou autre). Les traductions sont souvent très pauvres, éliminent tout ce qui est contextuel, culturel, émotionnel et sont parfois (et ça c’est le pire) adaptées aux références du pays où est diffusée la série/le film. Question dénaturation de l’oeuvre, je vois pas comment faire mieux.

Tu devrais tenter Buffy & Angel dans ce cas. Si tu es réceptif à la patte Whedon et que tu es séduit par des dialogues incisifs et bourrés de second degré, tu t’y retrouveras.

Plein de choses dans ce thread, et en particulier deux sur lesquelles j’aimerais revenir :

Et c’est le problème de l’adaptation francaise : Elle n’a été concue que dans cette optique de « affalé dans le canap », en laissant de coté tout les aspects plus « subtils ». Ce qui fait que si buffy à plutot pas mal marché en france, c’est surtout resté « une série d’ados » (et on se fait regarder de travers quand on avoue être fan).

Sinon, pour la soeur de buffy (excelent choix d’actrice, d’ailleurs), elle est comme il à été dit au moins « annoncée » par 3 références.

  • Dernier ep de la saison 3, ou effectivement, on a la référence à « Little Miss Muffet counting down from 730 »
  • Ep 15 de la même saison, toujours en rève, de la bouche de faith.
  • Dernier épisode de la saison 4, « à 7h30 » dans le rève de buffy , de la bouche de tara « be back before dawn », (et l’on appercoit dawn, de dos, dans le rève de xander)…

C’est un exemple de « pré-référence » parmis pas mal d’autre, qui pour moi, est un signe de ce qui une qualité d’écriture : Les scénaristes savent où ils vont, ont une idée de la trame du scénario. C’est ce qui fait la différence entre une série comme Lost et une série comme Heroes.

Ce qui me permet d’enchainer sur Heroes, tiens. Heroes, apporte en effet son lot de questions à chaque épisode. Mais aussi des réponses aux questions posées par les épisodes précédents. Le téléspectateur est pas completement étouffé par une masse de questions a se poser, questions dont il se souviendra a peine quand on lui présentera la réponse. L’attente du téléspecateur est plus sur « c’est quoi la suite ? », que « pourquoi, comment ? » ?

Heroes est effectivement un excellent exemple d’écriture maitrisée. Sans savoir vraiment où ils vont à 100% (de l’aveu même des scénaristes), ils arrivent à maintenir un univers cohérent, avec ses propres règles, sans trahir l’esprit des personnages d’un épisode à l’autre (grief d’un grand nombre de séries, Veronica Mars en tête, désolé pour les fans). Le seul reproche que je pourrais lui faire, c’est le manque de charisme de certains personnages principaux (DL, Claire ou encore Mohinder) mais cette carence est largement compensée par une mise en scène très efficace et une photographie absolument fabuleuse. Comme quoi, l’écriture n’est pas tout, même si je reste convaincu qu’une série bien écrite mais mal réalisée (4400) a nettement plus d’intérêt qu’une série mal écrite mais bien réalisée (Lost).

Non je peux sûrement me tromper, car il est vrai que j’ai suivit sans problème la saison 7, mes escuses à M6 B).

Ouais, mais je crois que tu prends les extremes, là B).

On a pas encore trop parlé de Studio60, série d’un tout autre genre, mais je pense que l’on garde certains des principes de base : trame cohérente, et personnages charismatiques qui savent évoluer. Bizarrement, c’est ma série du moment (avec heroes, ok), mais c’est celle pour laquelle j’aurais sans doute plus de mal à dire pourquoi je suis totalement accroc.