Ceci est une allégorie que vous pouvez vous éviter de lire si vous êtes pressé.
[spoiler]Je commande ma nouvelle voiture : soyons folles, je vais draguer la gueuse cet été, je me prends la nouvelle Ferrari, et donc suis sur la liste d’attente très select des clients ayant passé commande.
Comme vous le savez tous, il faut passer commande un voire deux ans à l’avance. Je m’exécute.
J’attends bien, je ronge mon frein, limite je me caresse… la panse à table entre un suprême à la volaille et un fondant au chocolat en pensant à la superbe voiture que je vais enfin bientôt avoir, Ferrari, symbole, classe, prestige, ne pas oublier de protéger les sièges quand je les baptiserai avec les blondes que j’aurai attrapé.
Arrive enfin le jour de la commande, je suis sensé aller chercher le monstre chez un concessionnaire… Ah, on m’appelle le jour même d’Italie pour m’annoncer qu’il y a un petit problème… Non non la voiture est bien partie, mais le concessionnaire n’est pas là, je dois aller la chercher moi-même… Ok, pas de problème, où donc ? Ah, à Marseille sur la Canebière, au port… Non non, j’habite dans le Pas-De-Calais, j’ai toujours rêvé traversé la France en Ferrari, ça ne me pose donc pas de souci… J’attrape mes clés et je fonce, je me fais inévitablement flasher à 3 radars à 180 à l’heure, sans compter les frais de péage, je suis déjà bien énervé en arrivant, 11h après, à destination sans m’être arrêté… Ah, le port est fermé, je vais devoir attendre le lendemain… Problème il est très tard là, tous est pris et plein puisque la pleine saison estivale… Je me retrouve en extrême banlieue dans un truc miteux que même mon chien refuserait de dormir dedans, mais courage la lumière est au bout du tunnel… Je m’endors du sommeil du juste à 7h du matin après m’être tourné et retourné sur le matelas de pierres et de clous, c’est pas possible autrement, qui m’a accueilli, pour me faire réveiller à 8 par le bouledogue de la concierge qui s’est mis à me lécher consciencieusement le visage après être passé par la porte défoncée… Je me mets enfin en route vers le port, après avoir casqué 50 euros pour la nuit, me pointe… Je dois déclarer les frais de douanes et j’en passe, signer le reçu… Ah désolé, un problème il manque un tampon, le transporteur de Naples a omis un truc… Ca appelle, ça palabre, ça ne comprends pas l’italien, ça cherche un traducteur, ça me fait encore poireauter 4h en plein soleil dans une cahute miteuse alors que la bagnole est là, sur ses câles, à chatoyer au soleil… Enfin tout est réglé, on me remercie, on me félicite, on me remet enfin les clés, j’ouvre et m’installe enfin et me prends une vieille bouffée de chaleur de la caisse qui a cuit pendant toute la matinée, je me crâme au cuir du siège et me brûle avec le volant, j’arrive enfin à dompter la bête et sortir du port pour constater que je n’ai pas assez d’essence pour aller jusqu’à la première station service du coin…
Je sors et je me tire une balle.[/spoiler]
Par-delà cette allégorie, qui n’arrive pas, malgré ma tentative, au niveau du marketing suintant recouvrant le noyau HL², je pense comme de rares petits camarades qui refusent de cautionner ce genre de système. Que HL² soit un bon jeu ou pas ne fait à la limite même plus partie du débat.
Je suis consommateur, je suis visiblement pris pour un con, voire un terroriste, on me vend un jeu dans un boitier vide de merde en me faisant payer plein pot ce qui fait que je suis en droit d’attendre un packaging digne de EverQuest de base, je ne parle même plus de Steam (le vrai pb) et je devrais me dire une fois le menu du jeu lancé « heureusement que j’avais de la vaseline » ?
Non.
Celà dit nous sommes en démocratie, si par votre action vous donnez votre assentiment et montrez votre résolution à vous faire enfiler dorénavant et jusqu’à désormais par la suite, libre à vous, je me contenterai de rester en spectateur
(et non, je ne le chopperai pas par de vils moyens).