Why can’t people enjoy Superman anymore ???
C’est la question que posait une fan de ce Returns en commentaire d’IMDB. J’aurais bien du mal à y répondre, et pourtant, je fais partie de ceux qui ne s’amuse plus avec Superman.
Bryan Singer, mondialement connu pour avoir réalisé Usual Suspect, a laissé tombé la franchise X-men à l’orée de son 3e épisode pour s’atteler à ce dont il avait toujours rêvé : Superman. Refaire un film. Il ne l’a jamais caché, il est un grand fan de l’original (réalisé par Richard Donner, avec Christopher Reeves, Gen Hackman et Marlon Brando). Là où certains ne diraient ça que pour rassurer les vrais fans, Bryan Singer ne mentait pas.
Son Superman Returns est plus qu’un hommage au Superman original. L’histoire y fait suite, mais invariablement, reprends la même forme, les mêmes élements, comme si plus que tout, Singer n’avait pas voulu faire un nouveau film, mais reprendre l’ancien.
Ainsi, on retrouve le thème composé en 79 par John Williams himself, un peu passé aujourd’hui puisqu’un peu grandiloquent. On retrouve aussi Christopher Reeve, dans la ressemblance étonnante qui le lie à Brandon Routh. Et même Marlon Brando, dont des rushes inutilisés on été modifié numériquement pour être inséré dans le film.
Mais voilà, Superman n’est ni Batman, ni Spiderman. Il n’est pas humain, avec ses travers. Il est juste pur, grand, honnête, romantique… C’est un personnage sortit d’une autre époque, avec son costume rouge et bleu impeccable, les cheveux gominés… Est-ce que l’image du Superhéros a changé dans notre société de telle manière à rendre Superman moins apte à y faire rêver les foules ? Un type en collant qui se change dans l’ascenseur, que personne ne reconnaît à cause de ses lunettes… C’est ce par quoi j’explique que le film ne m’ai que moyennement convaincu. Mais ça ne peut pas être seulement ça. J’ai regardé Superman lorsqu’il est passé à M6, récemment, et j’ai apprécié. Un peu kitsch, mais avec de l’humour et ce qu’il fallait de bons sentiments. Ce Superman Returns, lui, a comme un goût de déjà-vu, et tous les ajouts pour remettre le mythe au goût du jour ne font que paraître artificiels.
Pourtant, le film a des bons points indéniables. Les références continuelles qu’il fait au premier épisode, pour quelqu’un qui en est familier, sont sympa. Kevin Spacey, en Lex Luthor, est tout simplement génial (du coup, on voudrait le voir plus). L’histoire en Kate Bosworth et James Marsden est plutôt bien posée…
Mais le scénario a de grosses limites. Outre sa durée (2h30!), il passe par quelques clichés (pas méchants, juste naïfs) et tombe dans le ravin… je parle bien sûr de l’histoire avec le fils. Wow, le fils de Superman, fallait oser le ridicule. J’aurais préféré une fin ouverte, où rien n’indiquait que le fils de Lois était celui de Clark, rien à part ce truc avec le piano, dont on ne pouvait être sûr puisque n’ayant rien vu… Mais non, avec le dialogue sur le père, impossible d’espérer autre chose. Singer a mis les pieds dans le plat, et c’est trop gros pour passer. Terminer le film avec ça, c’est une grosse erreur selon moi, puisqu’on en sort avec une mauvaise impression.
Voilà, seulement un avis mitigé pour un film qui devait être un carton de l’été. Ce qui me pousse à dire que le monde n’a plus besoin de Superman. Alors que, pourtant, la suite de ce Returns est déjà en pré-production…