Je voudrais rappeler aux parents et enfants de la zone que c’est un film adapté d’une nouvelle de Stephen King, dit le “roi” de l’angoisse (effroi, épouvante? je ne sais plus). Vous voyez ou je veux en venir. Oh oui!
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“i’ll eat your soul, dear reader.
oh and also, next time, i’ll dodge your f**king van.
yes i will.”[/center]
Bah oui, le film est sensé faire “bouh”. Le film est plein de monstres, certes mal insérés mais tout de même assez flippant. Des corps explosent, sont coupés en deux, ouverts, mangés de l’intérieur, bectés (de bec, on fait allusion à une sorte de volatile donc), il y a de la violence physique. Mais également morale. Des injures. L’alcoolisme, le tabagisme et le suicide sont subtilement suggérés. L’angoisse, ici intense, peut aller jusqu’à faire pleurer les plus jeunes et les plonger dans une panique puissante qui, pour les parents, sera assez désagréable à canaliser. On est dans une salle de cinéma après tout. La question passionnante de “la terreur s’émancipe-t-elle plus face à l’origine, ou face au mythe?” risque de pousser les familles à retarder le couché des enfants. Ce sont eux les plus aptes à nous éclaircir sur le sujet. Enfin, les mots “putain”, “salope”, ou “pute”, (oui, la VF) pourront revenir plusieurs fois. Donc encore une fois, watch the kids!
[quote]Antoine dit (00:40) :
Si demain vs vs reveillez et qu il y a de la brume
Antoine dit (00:40) :
Allez direct au supermarché[/quote]
Ce qui est sur, c’est qu’une fois le film terminé, le générique déroulé, les avis exaltés et frustrés ont fusé dans tous les sens, sans quitter son siège, sans même respecter les quelques trous du cul qui souhaitent quitter la salle “en silence”. Bon ok, je peux les comprendre. Ils ne sont peut-être pas venu ce lundi soir se mater un film d’angoisse / horreur pour ensuite se taper une version puérile et en direct des Cahiers Du Cinéma.
Je n’ai pas lu la nouvelle The Mist (La Brume en VF je crois) mais j’avais lu il y a plusieurs années quelques bouquins de Stephen King et j’ai bien apprécié retrouver ici, comme dans La Ligne Verte, la trace de l’écrivain, ses idées générales. C’est con mais c’est quand même la base. J’ai trouvé le film assez fidèle à ce que j’avais gardé en mémoire, assez fidèle quand aux grand thèmes et clés de l’auteur, ceux listés un peu plus haut, le rapport humain, très sombre, les portraits extrêmes et lourds en messages, l’ambiance générale, très sombre, l’absurde et “le scénario bad day” comme j’aime à l’appeler, le scénario où, bah c’est quand même chaud de d’appuyer encore plus sur le bouton “désespoir final”. Ca m’a aussi beaucoup fait penser au Fog de Carpenter (clin d’oeil à The Thing au début, pendant la scène de la peinture, y’a sûrement d’autres références peintes mais j’ai pas bien tout vu). Forcément.
La fin est bonne, déroutante. J’ai à un moment espérer une découverte par le petit groupe de cinq de la région, des alentours, une découverte allant crescendo, d’un monde envahit, en total anéantissement. Bon oui, c’est crescendo, des monstres, on passe d’abord dans le supermarché de tentacules, à des gros moustiques, puis à des sortes de gros vautours mutants, puis à des araignées géantes, puis à des monstres quadripèdes d’une dizaine de mètres de haut pour enfin aboutir à une sorte de mammouth cloverfieldien dinosauresque accouplé avec un poulpe géant (quelle scène!, quelle ambiance!, merci DCD) et… bah c’est tout. C’est déjà pas mal certes, mais j’attendais encore plus. L’épilogue n’est pas celui auquel je pensais - et espérais - (je me suis même demandé si les créatures n’allaient pas finir pas ignorer David tout bêtement, rendant son cauchemar pire que tout) mais c’est tout aussi savoureux. Encore plus même avec ce mauvais geste que le tout puissant aura bien du mal à pardonner à ce pauvre David. Enfin quoi David, tuer son propre gosse d’une balle dans la tête. Quand on a passé deux heures à le protéger à coup de couette et de comics. Bad day pour David, bad day.
Je ne suis pas tout à faire d’accord avec MordOrion quand au fait que le film soit en grande partie portée par une suggestion des monstres. Je sais pas pour toi mais moi, les gros moustiques, les araignées, je les ai bien vu. Souvent, pendant une bonne partie du film, ça pique, mort, mange, etc etc. Quand tu parles de simples “ombres”, je m’attendais vraiment pas à tant de confrontations directs (dont quelques unes sont particulièrement amusantes, notamment la séquence dans la pharmacie). L’horreur est dans ta face, les monstres plein cadre (et ajouté à ce petit supermarché, forcément je pense à Dawn of the Dead). Je rejoins ce que tu dis pourtant, ce n’est pas qu’un film de monstre et ces mêmes monstres servent l’angoisse par une autre utilisation, plus suggérée, saisissante de par ces monstres gargantuesques au déplacement lourd et lent dans le brouillard. Double emploi! (+250 gold)
Je ne suis également pas d’accord avec wackselwease quand il dit que ce n’est pas de l’épouvante “car il n’y a pas de sang”. Surtout qu’il y en a. Faut pas confondre gore et épouvante. L’épouvante c’est le film de fantôme, d’épouvantail, pas de zombie. Là on est entre les deux je trouve. Le film à de bons moments, de moins bon aussi, une deuxième partie prenante et une première difficilement appréciable.
Pourquoi? C’est super simple. Parce que c’est un huit-clos, dans une supermarché, la partie très “humaine” où la tension commence à monter et les protagonistes à se dévoiler aux autres et à nous même. En version française et avec un doublage disons-le clairement, digne des plus grandes soirées W9, bah forcément ça passe pas. Pas du tout, ça fait même beaucoup rire, rire façon “je me moque” comme pour Rambo IV. Pas façon “ah oué putain la je me tord le cul de par ta blague mec!”. Pendant la première moitié du film, je ramone dans ma barbe. Quel gâchis. Parce que je pouvais le sentir, le toucher, qu’avec une bonne VO, les répliques ne seraient pas forcément aussi douloureuses. Je vais donc faire l’effort de me remater le film, en VO, chez wouam.
Parce que c’est un film correct avec un épilogue original. Et que j’ai un peu vu Half Life sur grand écran, une terreur de solitude. Et merde quoi. The Host of the Seraphin! Qu’est ce que c’est funèbre.
PS: Oué au sujet de Half Life. Obligé de revenir. [spoiler]C’est bien marrant, en nous rendant au cinéma on parle d’une adaptation de Call of Duty (lol?) et on se dit “A quand Half Life!”, pour rire. Pour rire. Donc oui, gros gros parallèle là ! Surprise rigolote. Complexe militaire, ici pas dans le désert mais dans le Maine, une énorme tempête qui doit sûrement faire péter tout le système électrique de la base secrète militaire, ouverture d’une faille spatio-tempo-dimensionnelle (+pepperoni). Bon par contre là, le Gordon Freeman du Maine, il s’est un peu chié et les créatures se sont répandues dans la matinée.
Ca me fait aussi penser au trip dans les Méta-Barons d’invasion de l’univers par un autre univers grâce à une faille dimensionnelle, invasion de vers géants céphalophages.[/spoiler]