Bonjour à tous,
pour revenir un peu sur le cynisme et la décision que l’on pourrait prendre d’imposer une offre de qualité, je pense que les gens réclameraient quand même leurs émissions stupides : comme dit dans les premières minutes de la video, quand on leur demande ils disent adorer le grand cinema et les docus d’ARTE. Et ça ne se retrouve pas en terme d’audience. Il y a donc quand même une offre que l’ont pourrait estimer positive ( le premier exemple qui me vient en tête c’est “le dessous des cartes” : je ne suis ni géographe ni politologue, et j’ai toujours été franchement bluffé par le travail de vulgarisation que cette émission réalisait dans un format assez court), mais cette offre ne rencontre pas son audimat.
Alors oui il y a la prise en compte de la plage de diffusion etc etc, mais quand un prime time “des racines et des ailes” qui est quand même une émission grand publique de par sa rédaction, son format, sa réalisation ; se fait bouffer par un " ce soir on apprendra que pamela est secrètement un chien ayant été opéré au brésil ", je pense que plus qu’un problème de cynisme il y a un problème de responsabilité.
C’est bien plus large que la simple problématique de la tv et des média de masse : la notion de responsabilité n’existe quasiment plus dans notre société (je suis conscient que je suis hors sujet ici). J’ai de multiples exemples en tête autant au niveau éducation que civisme, ou autre. La grande différence avec les lumières c’est qu’en leur temps les penseurs prônaient la victoire de l’éveil des conscience sur une société d’apparat vivant de privilèges, l’éducation était ce qui maintenait l’élite en place et éveiller la masse changeait l’équilibre. Le but était de remplacer cette élite.Mais on parle là d’une époque où les savants étaient admirés (ou brûlés quelques années plus tôt), mais où le savoir était une richesse en tant que telle.
De nos jours les gens veulent faire partie de l’élite d’apparat, et non plus la remplacer, c’est la grande différence : on cultive l’apparence comme une vertu, non seulement dans une certaine élite (jet set, politique/communication (volontairement ensembles car soyons francs l’époque des grands penseurs à la tête de l’Etat est révolue quelque soit leur tendance, nous n’avons aujourd’hui que des communiquant qui d’ailleurs disent d’eux même quand une réforme ne passe pas “c’est une erreur de communication” ) et autres), mais aussi dans notre quotidien : “On passe notre temps à faire des trucs que l’on aime pas pour s’en venter auprès de gens que l’on aime pas non plus” (" " car ce n’es pas de moi, mais je ne sais plus où je l’ai entendu). Pour moi le cynisme est là, quoi de plus cynique que le “t’as FAIT le dernier bar à soupes ? … Non? … c’était Géééénial!” Passons sur l’emploi du verbe faire “t’as fait l’Espagne… cet été on fait l’Italie” qui personnellement me rend fou. Et on se retrouve face au problème suivant (là j’essaye de retomber dans le sujet tant bien que mal) : même les gens qui ont accès à la culture la consomme non pas pour un éveil personnel, un ajout à l’ensemble de leurs savoirs, mais pour se la jouer en dîners. Si une part de l’élite fonctionne comme ça, il est tout de suite moins étonnant d’envisager qu’une part de la population ne veuille pas de ce modèle et se dise que cette culture là n’est pas pour eux, voir que la culture n’apporte rien, que ce n’est que du vent.
C’est là qu’entre en jeu la responsabilité : proposer du contenu accessible, réaliser une vrai vulgarisation c’est une chose, difficile qui plus est. Mais redonner une valeur, une reconnaissance sociale au savoir en est une autre. La victoire ce sera quand les gamins rêveront (j’ose le “à nouveau”) d’être prix nobel/astronautes etc etc plutôt que de faire la une de jeune et jolie
Je pense que le vrai pouvoir de la majorité est finalement assez simple : une sorte de grève : franchement collez deux primes à 2% d’audimat sur une émission stupide et c’est gagné, la simplicité de la mise en oeuvre de la réponse rend les gens responsable de l’offre qu’on leur propose : regarder autre chose ou éteindre sa tv 2 soirs dans une vie, c’est un sacrifice minime,si je ne suis pas capable de le faire, j’ai ce que je mérite. C’est dur, sans doute cynique, mais c’est vrai. Seulement voilà, je ne suis pas responsable, ce n’est pas de ma faute si on me propose de la merde, ce sont les méchants de la tv.
Bref c’est encore le bordel et surement bourré de fautes, mais après 2 nuits blanches j’en appelle à votre indulgence. Je ne pense pas que l’on puisse imposer une offre de qualité sur l’intégralité du PAF de façon à élever les conscience, ne serait ce que pour des problèmes éthiques (qui choisi, sur quels critères etc) : le pire c’est que si c’était faisable et sans risques, je serai presque partisant d’un tel modèle.
Pour moi le seul moyen de reprendre la main, se déroule en deux étapes (et rien de nouveau là dedans, ça fait plusieurs siècles que ça fonctionne comme ça) : la masse se rend compte du pouvoir qu’elle a (comprendre je consomme une offre, si l’offre ne me convient pas je ne consomme pas et l’offre change ==> modèle applicable à la tv qui n’est pas un bien de première nécessité), et que dans un deuxième temps elle use de ce pouvoir de façon responsable (je consomme = je cautionne). Mais le point de départ sera d’être honnête avec soit même : si les gens disent regarder ARTE alors qu’ils consomment de la merde c’est qu’ils sont capables de faire la différence, à partir de là je ne pense pas qu’il soit cynique de les abandonner car ils ont fait un choix, qu’ils en assument la responsabilité et les conséquences.
PS, je suis à titre personnel totalement cynique, mais sur d’autres points (ici je ne pense pas), et j’ai des raisons que j’estime assez valables.