Ce matin, le Conseil de la concurrence vient de rendre public la condamnation des trois opérateurs de mobile français. Une amende historique de 534 millions d’euros que Orange, SFR et Bouygues Télécom vont devoir régler pour “entente illicite”. Cette somme sera pondérée par la place des opérateurs sur le marché, ainsi, Orange versera 256 millions d’euros (47,3 % de parts de marché), SFR 220 millions (35,8 %), et Bouygues Télécom 58 millions (16,9 %).
L’affaire a débuté en août 2001 par une “autosaisine” (si si ça existe) du Conseil de la concurrence (vous savez : les tarifs des cartes prépayées, le décompte à la minute quasi identique chez les 3 opérateurs, les SMS à prix unique…). Suivie en février 2002 par une plainte déposée par l’UFC pour “entente illicite”.
Depuis 2002, c’est la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), qui, mandatée par le conseil de la concurrence à mené l’enquête auprès des opérateurs.
Sur près de 90 pages rendues mercredi, le conseil reproche deux choses aux opérateurs : [ul]
[li]L’échange d’informations confidentielles et stratégiques entre 1997 et 2003 concernant le nombre d’abonnement et de résiliation (on se surveille pour se mettre d’accord).[/li][/ul][ul]
[li]L’entente entre 2000 et 2002 pour geler leur parts de marché respectives (on se met d’accord).[/li][/ul] Pratiques jugées comme “particulièrement graves” et portant “un dommage à l’économie très important” par le conseil de la concurrence.
Avant de rêver sur ce qui pourrait vous revenir, sachez que l’amende sera reversée à l’Etat et non aux abonnés.
[ndlije : les opérateurs vont de toutes façons faire appel, comme ils en ont le droit, devant la Cour d’Appel de Paris. Selon Orange, c’est une “sanction infondée et gravement disproportionnée prise à l’encontre du secteur de la téléphonie mobile en France” … “Cette décision qui porte sur des faits anciens, est prise alors que se multiplient depuis des actions de toute nature qui visent à discréditer le secteur des télécommunications en France” (Source : NouvelObs). Notez également qu’une enquête va être menée sur la circulations d’infos concernant cette sanction dès hier. Fuites qui pourraient, selon certains, conduire à une annulation de la décision. D’autre part, quelques voix se font déja entendre, criant au scandale et réclamant un examen du dossier au pénal.]
Sources : NouvelObs, le Monde, Le Figaro, Boursier.com et RTL pour des explications audio.