Les DRM c’est cool. Tellement cool, que petit à petit, les différents sites de vente en ligne ferment leurs plateformes de validation de DRM. Après (entre autres) Microsoft et Sony, c’est au tour de Yahoo ! Music d’annoncer la fin de sa plateforme de musique « verrouillée ».
[center]
Rihanna, l’interprète de « Don’t Stop The Music » en homepage du site. Vous aussi, vous la sentez l’ironie ?
[/center]
Censés empêcher l’hémorragie de la musique sur le net, les DRM peinent à convaincre réellement. D’autant que le revers principal de la médaille est l’absence d’interopérabilité entre les différentes plateformes. Votre compil’ Crazy Frog achetée sur Yahoo! Music ? N’espérez pas la mettre sur votre iPod pour l’écouter dans le bus. Un comble quand les morceaux sans DRM fonctionnent sans problème, quelle que soit la machine ou le lecteur.
Mais haut les cœurs ! Bientôt, vous pourrez écouter Crazy Frog dans le bus. En effet, Yahoo! Music recommande aux acheteurs, dans le mail qui les prévient de l’arrêt de la plateforme, de graver la musique DRMisée sur CD, pour éventuellement la ré-encoder derrière, sans DRM cette fois. Parce que passé le 30 Septembre 2008, aucune nouvelle licence d’activation ne sera délivrée. Pouf. Apu musique. Fini.
[center]
KKTHXBYE!
[/center]
Ce retournement de veste tend à montrer une fois de plus que la présence de DRM n’est finalement une gène que pour les acheteurs de contenus protégés. Pourtant, à en croire l’interview de Pascal Nègre en janvier dernier (qui s’est pour une fois abstenu de toute métaphore aussi originale qu’inadaptée), dans le cadre de l’offre actuelle en matière de musique numérique, « les DRM ne sont pas le vrai problème », quand on « peut se procurer la musique gratuitement à coté ».
La preuve est cependant faite qu’ils représentent en l’état une contrainte réelle pour les utilisateurs finaux respectueux de la loi, des artistes, et des labels.
Il est d’ailleurs intéressant de se poser la question des DRM dans d’autres domaines, comme par exemple dans le jeu vidéo (au pif là, comme ça, hop), notamment avec l’utilisation grandissante des activations online (comme on a pu le voir avec BioShock, procédé abandonné depuis, ou celles encore utilisées par EA pour Mass Effect sur PC), ou dans les solutions « tout numérique » comme Steam, où l’acheteur est totalement dépendant de la stabilité et de la pérennité de la plateforme. Qu’adviendra-t-il de vos jeux si Steam ferme demain ? En tout cas je connais des joueurs de Team Fortress 2 qui feront la gueule.
Pour ce qui est du service Music Unlimited (un forfait par mois qui donne accès au catalogue complet en streaming, et à une réduction en cas d’achat de titres), Yahoo ! a décidé de transférer ses abonnés à Rhapsody, la plateforme issue d’un partenariat entre Real Network et MTV Network. Les anciens clients du Big Purple pourront ainsi continuer à profiter d’un service avec abonnement. Au moins jusqu’à la fermeture de Rhapsody.
Pour conclure sur une note totalement alarmiste, je me contenterai de citer Engadget : « Now imagine what would happen if iTunes shuttered its store - Steve won’t be around forever you know. »