Alien Isolation: dans votre casque, personne ne vous entendra crier

Bip… Bip… Bip… Il est là. Je l’entend dans le couloir à côté. Son ombre passe devant la vitre. Ca y est il remonte dans son conduit! Vite il faut que je rallume ce foutu générateur! Pompe putain, POMPE!!!! Le courant revient! Merde ça l’a attiré! Il est dans la salle! Sous la table! … Il s’éloigne… Je peux sortir… AH NON TROP TOT! NOON! ARGHHHlllll

Depuis le fiasco d’Aliens: Colonial Marines, peu de joueurs sur cette planète osaient espérer une adaptation juste correcte de la franchise Alien. On se disait que finalement cétait bien mieux avant, à l’époque d’AvP 1 & 2, et que rien ne pourrait leur arriver à la cheville. Et bien fin du suspens, la reine est de retour, et avec elle toute la SF made in 70’s, encore plus fringante que Scharwzie dans le prochain Terminator.

 

 

Des couloirs, des couloirs, des couloiiirs

 

C'est l'histoire d'une fille...

Mais j’oublie tout, faisons les présentations. Amanda, voici Alien. Vous vous connaissez déjà, c’est même une histoire de famille je dirais. Car Amanda est la fille d’Ellen Ripley. Aussi badass que sa mère et avec le même penchant (inavoué) pour les rencontres … exotiques, elle part à la recherche de la boite noire du Nostromo (le vaisseau dans lequel se passe le premier Alien),  14 ans après sa disparition inexpliquée. Cette fameuse boite s’est retrouvé on ne sait pas comment sur la station spatiale Sébastopol, sorte de cousine low tech de l’USS Ishimura. On en conviendra tous, l’histoire est moyenne, voire bateau (on y retrouve tous les poncifs des films). Mais finalement elle est assez secondaire et sert surtout de pretexte à l’arrivée sur la station et la mise en place de l’ambiance magistrale du jeu et à la montée du stress pendant les deux heures (!) d’introduction.

Car c’est un véritable tour de force qu’ont réussit les développeurs de Creative Assembly, le studio à l’origine d’Alien Isolation. Ils ont pris le design intégrale du film Le huitième passager et l’ont respecté à la lettre pour construire la station de Sébastopol et le jeu dans son ensemble. On se retrouve à évoluer dans un environnement exclusivement lowtech, à base de gros boutons, leviers, claviers et tubes cathodique qui grésillent; où les distorsions vidéo et audio, les bips et les sons sont ceux d’un univers où l’analogique avait encore toute sa place. C’est tout simplement superbe, servi en plus par un moteur maison qui se paie le luxe de tourner sur toutes les machines et de proposer des graphismes parfois magnifiques (il faut certes aimer les couloirs et autres coursives dignes d’une station spatiale).  Le tout est sublimé par une bande son parfaite, minimaliste et prenante, mêlant des morceaux issus des films et des créations qui s’intègrent parfaitement et rythment les coups de stress comme les moments de bref répit. Pour parfaire le fan service, Sigourney Weaver prête sa voix aux quelques textes d'Ellen Ripley et le DLC de préco "last survivor" permet de carrément la jouer lors la fin du Nostromo. Bref, Alien Isolation pourrait sans conteste être un nouvel opus de la quadrilogie. Et ce ne serait pas le plus mauvais, loin de là.

 

Bonjour, est-ce que vous avez un moment pour parler de notre sauveur, Chtullu?

 

 

Here kitty, kitty, kitty.

Mais tout cet univers n’est au final qu’un écrin pour la véritable star du jeu: l’Alien. Si on tarde à le croiser, on est tout de suite mis dans le bain par une cutscene qui rappelera de bons souvenirs à tous les fans. Pour une fois, le xénomorphe est à sa place: ultra prédateur, machine de mort invincible qui vous traquera dans les niveau comme le plus vicieux des chats peut le faire avec une souris. A partir de sa rencontre, l’angoisse ne vous quittera quasiment plus pendant le reste du jeu, avec des pics réguliers lors des épisodes de chasse. Car je peux vous garantir une chose, que vous aimiez ou pas AI, vous allez mourir. Beaucoup. Dans un casier, sous une table, en passant sous une bouche d’aération, en attirant l’Alien vers des humains, en essayant de l’effrayer avec le lance flamme, en courant  etc etc … Et à chaque mort il faudra, à l’ancienne, reprendre au dernier point de sauvegarde que vous aurez activé, suscitant de très longues minutes de stress à avancer accroupi en murmurant une prière muette jusqu’à entendre le bipbip salvateur de la borne de sauvegarde.  Mais si le huitième passager vous pouchassera régulièrement, ce n’est pas le seul à vivre dans la station et vouloir votre peau. Si les humains sont au final assez innofensifs, les androïdes quant à eux sont de vrais teignes. Lents mais implacables, pugnaces et terrifiants, ce sont les vrais monstres du jeu et plus d’une fois vous ne pourrez pas contenir un frisson de dégout en en achevant un à grands coups de clé dans sa face de plastique cireuse. Oui, si l’Alien est invincible, vous disposez quand même d’un arsenal à même de vous débarrasser des autres nuisances ainsi qu’un système de craft assez basique permettant de fabriquer au choix medkits, bombes et autres leurres afin de vous frayer un chemin vers la sortie de cette putain de station.

 

Deckard?

 

This is Ripley. Signing off.

Putain de station. C’est un peu le sentiment que vous aurez à la fin du jeu. Si, on l’a dit, AI excelle en de nombreux points, il se casse méchamment la gueule sur un qui laisse un léger goût d’inachevé. Comme on dit le mieux est l’ennemi du bien, et ça les développeurs l’ont oublié. Car si la durée de vie est très conséquente (une vingtaine d’heure en hard), le rythme en pâtit énormément. En gros, un bon tiers du jeu est inutile et redondant. En plus, AI souffre du syndrome Isaac Clark: Amanda doit se balader dans la station pour redémarrer, réamorcer, réparer générateurs et autres mécanismes en passant et repassant dans des lieux déjà explorés jusqu’à l’absurde. Pour finir, à force de vouloir complexifier les situations, la réussite de certains passages à la fin du jeu se résume au point aléatoire de spawn de l’Alien, transformant le jeu en bête roulette russe. De quoi éclater allégrement toute suspension d’incrédulité. Dommage.

 

SURPRIIIIIISE!!

 

Alien Isolation est LE jeu à faire pour tout fan de la série. Pour les autres, c’est pareil, ne serait-ce que pour l’univers recréé et pour le travail des développeurs. Seuls quelques soucis comme l’histoire ou le rythme viennent ternir un tableau proche du chef d’oeuvre.

Tu n’as pas oublié un mot dans : … l’IA excelle mais se casse méchamment la gueule sur un … qui laisse…

Sinon un petit truc que mon neveu a fait à propos d’Alien Isolation:

Nope c’est une mauvaise tournure de phrase plutôt: AI (Alien Isolation) excelle sur de nombreux points, mais il y en a un sur lequel il se casse méchamment la gueule