Anthologie poêtique

A la base c’était un petit truc à faire en cours de français, une anthologie poétique. Soit J’adore ce genre de trucs
Hop, un petit rappel :

ANTHOLOGIE - n. f. :
· 1. Vx. Choix, collection de fleurs.[i]
· 2. Mod. Recueil* de pièces de vers choisis, de morceaux choisis en prose ou en vers. L’anthologie grecque. Anthologie des poètes et prosateurs du XVIe siècle. Anthologie des écrivains du XIXe siècle. > Analecta, florilège. Pièce, morceau d’anthologie : page brillante digne de figurer dans une anthologie.
Ethymologie : 1574, au sens 2, fig.; du grec anthologia, de anthos «fleur», et logia (— Antho-, et -logie); repris au sens étym. en 1755.

[/i]Mon boulot était donc d’extraire ce que je pense être la “fine fleur” de la poésie… Bon, évidemment de la poésie française (j’ai élargie à francophone ). Voilà une première ébauche de ma sélection :

Ballade des pendus – Villon
Mignonne allons voir si la rose – Ronsard
Récit de Rodrigue (Acte IV, scène 3) – Corneille
Demains dès l’aube – Hugo
Les conquérants - Heredia
La prière – Jammes
Le pont Mirabeau – Apollinaire
Liberté – Eluard
Il n’y a pas d’amour heureux – Aragon
Pater Noster – Prévert
Barbara – Prévert

Bon, c’est pas finis, je me suis pris au jeu et je relit donc tous mes recueils en ce moment . Mais vous, geeks, quelle serait la votre ?

Je ferais, plus tard, une version HTML avec un commentaire sur l’auteur et ce qui m’a poussé à prendre celui ci ou celui là…

Ce message a été édité par Sheme_One le 29/05/2003

Extrait du saut du tremplin,Banville,qui serait dans mon anthologie :

enfin,de son vil échafaud,
le clown sauta si haut,si haut
qu’il creva le plafond de toiles
au son du cor et du tambour,
et,le coeur dévoré d’amour,
alla rouler dans les étoiles.

Il est trop puissant Théodore !
sinon Heredia aussi est pas mal.

Sheme One tu me donnes une idée surpuissante là! Vu qu’un bon nombre de Geeks s’apprete à passer le BAC de français dans pas longtemps ton histoire de poèsie tombe à point nommé! En fait je vais essayer de consulter ta petite selection histoire d’étoffer mon savoir en vu d’un dissert’ le jour de l’épreuve!
En tout cas si vous pouviez poster qq citations “cultes” ou théorique concernant la poésie ça serait assez intéressant.
Pour revenir à la petite anthologie j’ai pas encore creusé la question mais il y’aurait pour moi 3 incoutournables:
Le Dormeur du Val (Rimbaud évidemment)
Spleen (je sais plus quel numéro mais je l’ai posté dans un thread : “Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle…”
Complainte du pauvre corps humain (Lafforgue, génialissime!)

Mais quel intello ce garuffo !!! j’y crois pas ;…

Reviser le Francais … j’aurais tout entendu …

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D’une vaste prison imite les barreaux,
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

  • Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
    Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir,
    Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
    Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
    Ce message a été édité par Sheme_One le 29/05/2003

Hop, je viens de terminer un petit bout d’ébauche de quelque chose… Bref, allez voir ici (.doc, avec mise en page ) ou [url=“http://shemeone.free.fr/stuff/anthologie_poetique.html”]là /url

En gros ce sont tous les poèmes cités dans le premier post. Lisez les, je les aime

Excellente idée de thread, même pour ceux qui ont le bac français loiiiiiin derrière eux

Je rajoute celui ci que j’aime beaucoup :

Les Djinns

Murs, ville
Et port,
Asile
De mort,
Mer grise
Où brise
La brise
Tout dort.

Dans la plaine
Naît un bruit.
C’est l’haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu’une flamme
Toujours suit.

La voix plus haute
Semble un grelot.
D’un nain qui saute
C’est le galop.
Il fuit, s’élance,
Puis en cadence
Sur un pied danse
Au bout d’un flot.

La rumeur approche,
L’écho la redit.
C’est comme la cloche
D’un couvent maudit,
Comme un bruit de foule
Qui tonne et qui roule
Et tantôt s’écroule
Et tantôt grandit.

Dieu! La voix sépulcrale
Des Djinns!.. - Quel bruit ils font!
Fuyons sous la spirale
De l’escalier profond!
Déjà s’éteint ma lampe,
Et l’ombre de la rampe…
Qui le long du mur rampe,
Monte jusqu’au plafond.

C’est l’essaim des Djinns qui passe,
Et tourbillonne en sifflant.
Les ifs, que leur vol fracasse,
Craquent comme un pin brûlant.
Leur troupeau lourd et rapide,
Volant dans l’espace vide,
Semble un nuage livide
Qui porte un éclair au flanc.

Ils sont tout près! - Tenons fermée
Cette salle ou nous les narguons
Quel bruit dehors! Hideuse armée
De vampires et de dragons!
La poutre du toit descellée
Ploie ainsi qu’une herbe mouillée,
Et la vieille porte rouillée,
Tremble, à déraciner ses gonds.

Cris de l’enfer! voix qui hurle et qui pleure!
L’horrible essaim, poussé par l’aquillon,
Sans doute, o ciel! s’abat sur ma demeure.
Le mur fléchit sous le noir bataillon.
La maison crie et chancelle penchée,
Et l’on dirait que, du sol arrachée,
Ainsi qu’il chasse une feuille séchée,
Le vent la roule avec leur tourbillon!

Prophète! Si ta main me sauve
De ces impurs démons des soirs,
J’irai prosterner mon front chauve
Devant tes sacrés encensoirs!
Fais que sur ces portes fidèles
Meure leur souffle d’étincelles,
Et qu’en vain l’ongle de leurs ailes
Grince et crie à ces vitraux noirs!

Ils sont passés! - Leur cohorte
S’envole et fuit, et leurs pieds
Cessent de battre ma porte
De leurs coups multipliés.
L’air est plein d’un bruit de chaînes,
Et dans les forêts prochaines
Frissonnent tous les grands chênes,
Sous leur vol de feu pliés!

De leurs ailes lointaines
Le battement décroît.
Si confus dans les plaines,
Si faible, que l’on croit
Ouïr la sauterelle
Crier d’une voix grêle
Ou pétiller la grêle
Sur le plomb d’un vieux toit.

D’étranges syllabes
Nous viennent encor.
Ainsi, des Arabes
Quand sonne le cor,
Un chant sur la grève
Par instants s’élève,
Et l’enfant qui rêve
Fait des rêves d’or.

Les Djinns funèbres,
Fils du trépas,
Dans les ténèbres
Pressent leur pas;
Leur essaim gronde;
Ainsi, profonde,
Murmure une onde
Qu’on ne voit pas.

Ce bruit vague
Qui s’endort,
C’est la vague
Sur le bord;
C’est la plainte
Presque éteinte
D’une sainte
Pour un mort.

On doute
La nuit…
J’écoute: -
Tout fuit,
Tout passe;
L’espace
Efface
Le bruit.

Victor Hugo

[quote]Mais quel intello ce garuffo !!! j’y crois pas ;…

Reviser le Francais … j’aurais tout entendu …[/quote]Mouarf mouarf mouarf! Et oui je suis super serieux moi dès que j’approche des exams! En fait c’est un peu pour rattraper tous les moments de glandage pur et simple de l’année! Et puis bon vu la fin de trimestre déastreuse que j’ai fait il faut que je m’arrache au BAC de français sous pein de suppression de vacances…