Baudelaire + Internet = perte de temps


Derrière ce titre un poil provocateur, se cache une vérité.
Celle d’un magnifique site Web, illustrant à merveille un poème de Baudelaire. Tout y est parfaitement orchestré, et savamment dosé.
Tout commence par la première page : le mot ‘horloge’ à moitié effacé, le temps qui s’écoule lentement, une musique douce et stressante : magnifique.

Suis le tic- tac et le battement d’un coeur… tandis que s’inscrivent les premiers vers de “L’Horloge” :

Horloge! dieu sinistre, effrayant, impassible, [img]http://www.linternaute.com/0redac_images/0306_juin/baudelaire5.jpg[/img]Dont le doigt nous menace et nous dit : "Souviens-toi !" Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi Se planteront bientôt comme dans une cible;

[/quote]

Un clic sur la feuille, et tout disparaît lentement…
La musique se fait plus stridente, plus cristalline, le verre renversé laisse écoulé quelques gouttes, et laisse échappé quelques vaguelettes colorés le long du texte, dont la deuxième strophe apparaît :

Le plaisir vaporeux fuira vers l'horizon Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse; Chaque instant te dévore un morceau du délice A chaque homme accordé pour toute sa saison [/quote] Page suivante, tandis que le temps s'affère, tel un train lancé a grande vitesse, le moustique se gorge de sang et revit, avant de laisser échappé de sa trompe, une petite goutte de sang, le tout collant parfaitement aux vers :
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde [img]http://www.linternaute.com/0redac_images/0306_juin/baudelaire2.jpg[/img]Chuchote : Souviens-toi ! – Rapide, avec sa voix D’insecte , Maintenant dit : je suis Autrefois, Et j’ai pompé ta  vie avec ma trompe immonde ![/quote]

Puis, un agenda apparaît;tout est montré comme argent, affaires, et actions, alors que la musique se fait définitivement plus entraînante, montrant que le temps nous échappe …

Remember ! Souviens-toi ! prodigue ! Esto  memor ! (Mon gosier de métal parle toute les langues.) Les minutes, mortel folatre, sont des gangues Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !

Page suivante, un superbe mécanisme nous montre les rouages de la nature, et notamment du cycle jour/nuit, tandis que s’inscrivent sur une partition les vers suivants, alors que la musique, collant parfaitement à la scène redevient plus calme, plus mélodieuse :

[img]http://www.linternaute.com/0redac_images/0306_juin/baudelaire3.jpg[/img]Souviens toi que le temps est un joueur avide Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi, Le jour décroît ; la nuit augmente ; souviens-toi ! Le  gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
 

La musique, suivant la même ligne mélodique, redevient maintenant plus électronique, dévoilant un subtile jeu de carte, pour faire apparaître les derniers vers :

Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard, Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge, Où le Repentir même (oh ! la dernière auberge !), Où tout dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ![/quote]

Oh quel beau site ! je ne m’attends même plus à trouver des liens de qualité par ici. Quelle bonne initative de tenter ton prosélythisme baudelairien ici, en tout cas j’étais déjà conquis avant et je le reste.
Vive lui.

Baudelaire own you, et ce site c’est la consécration du ownage.

Merci Ben_J pour cette url…

Ca fait plaisir de voir que le net a encore des espaces créatifs, artistiques mais sans prétention.

Merci

[quote]Baudelaire own you, et ce site c’est la consécration du ownage.

 C'est du Rimbaud ça, non? .

Franchement impressionnant !
Et le site de la demoiselle est a decouvrir !
C’est beau le talent …dites si vous avez d’autres bricoles dans ce gout la n’hesitez pas !

Waow !
Un superbe site !
Merci pour cette découverte, ça fait du bien un peu d’URL de qualité (plutôt rare en ce moment non ?)

Je ne dirais qu’un mot : magique, cette demoiselle est une magicienne.
Il ne faut surtout pas hésiter à aller voir aussi son port-folio…
PS: Est-ce que ça aide, d’être canadien, pour être magicien ?