Big AOL Is Watching You

AOL France menace d’exclusion certains utilisateurs de P2P : tel est le contenu de cet article du Journal du Net. La guerre contre les piratins continue toujours, mais gagne un nouveau champ de bataille : celui des providers.
En effet, cet article nous apprend que sous la pression d’éditeurs, AOL France demande à certains de ses clients de justifier des droits de partager certains de leurs fichiers sur des réseaux P2P. Sans justificatifs, AOL fermera purement et simplement leur compte.

Je me demande si tout ça est bien conforme à la loi informatique & libertés… Un beau bordel en perspective. Et à la clé, des abonnés pour les FAI qui sauront garder la confiance de leurs clients. A quoi bon vendre de la bande passante si c’est simplement pour browser ? Hum ?

Dans l’hypothese où je serais concerné (humm … bon), pour commencer je les attaquerais sur le terrain de l’atteinte à ma vie privée … En effet, s’ils interceptent et identifient le contenu de ce que je partage en P2P, qu’est-ce qui les empêche d’en faire autant avec mes mails par exemple ?

C’est un peu comme si mon facteur s’amusait à ouvrir mon courrier ou mes colis et qu’il me dénonce parce que j’ai fait venir des DVD zone 1 des USA par exemple. Mais bon, faut être gonflé quand même pour se présenter devant un juge sachant qu’on a fait quelque chose d’illégal et qu’on va devoir lui avouer … ça peut jouer les boomerangs ce genre de procès, non ? Y’a des juristes parmi nous ?

D’autre part, je me demandais si c’était pas du ressort de l’ART ou d’un organisme comme ça. Mais c’est pareil, AOL voudra se faire passer pour le gentil redresseur de torts …

Sinon, pour celui qui regrette d’avoir pris AOL comme FAI c’est le moment d’en profiter pour aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte !

Non ontent de violer la loi, il poussent leurs clients à aller voir ailleurs. Sont vraiments cons chez aol (même pas de majuscule tiens ! plus aucun respect pour eux (du tout)).

2ttes façon, 2day, qui est chez aol ? Je me demande pourquoi ils n’ont pas encore fermé.

On a enfin trouvé comment se desabonner rapidement de AOL !!! VICTOIRE !!!

j’ai lu la news au même moment que la pub à la télé…

j’adore quand ils disent : “je peux télécharger mes musiques plus rapidement”

gniark gniark gniark !!! rigolo non?

C’est exactement ce que j’ai pensé … lol

oui, justement ils disent bien MES musiques (celles que tu fais toi même donc … mdr)

Ah alalalal décidément les frasques d’AO-Hell, ça me fra toujours rire … oh cé pour se venger de tous les trillian users qui font ça au lieu de gentiment utiliser leur client pour neu² …

Le Monde le 28/2/03 :

AOL veut sanctionner ses clients suspects de “piratage”

La Commission nationale de l’informatique et des libertés estime “hors de tout cadre juridique” la démarche de la société.

Certains des clients du fournisseur d’accès à Internet AOL France reçoivent, depuis quelques semaines, une bien étrange missive.

"Nous avons été saisis d’une réclamation à propos d’un système d’échange de fichiers “peer to peer’’ que vous avez mis à disposition des internautes via AOL, explique le courrier. D’après les éléments en notre possession, vous avez mis à disposition d’internautes des fichiers protégés par le code la propriété intellectuelle sans autorisation préalable du titulaire de ces droits.”

Suivent la liste des fichiers visés, ainsi que la date à laquelle ceux-ci ont été indûment téléchargés ou mis à disposition des autres internautes.

AOL a-t-il mis en place un dispositif de surveillance de ses utilisateurs ?

Le fournisseur d’accès s’en défend, expliquant agir uniquement à la demande de sociétés plaignantes.

Celles-ci, à l’image de la RIAA (Recording Industry Association of America), scrutent les réseaux d’échange de fichiers (Kazaa, eDonkey, Grokster, etc.) et repèrent les internautes indélicats par leur adresse IP (Internet Protocol).

Cet identifiant unique, attribué au moment de la connexion, est transmis à AOL qui identifie les mis en cause et le somme ensuite de fournir “tous les documents attestant de la titularité de -leurs- droits sur les fichiers” en question.

A défaut de quoi le prestataire d’accès, conformément à ses conditions générales d’utilisation, peut être amené à fermer le compte des présumés contrevenants.

Sans jamais, précise-t-on toutefois chez AOL, que les “coordonnées des personnes mises en cause soient transmises à un tiers”.

Cette précaution ne suffit pas à la Commission nationale de l’informatique et des libertés

(CNIL), qui assure que la démarche d’AOL "s’effectue hors de tout cadre

légal".

"Nous considérons, poursuit un juriste de la CNIL, que les adresses IP sont des données à caractère personnel dont la collecte ne peut se faire sans que les internautes concernés en soient préalablement informés.

" Ce qui n’a pas été fait par les sociétés ayant saisi AOL."

En outre, remarque la CNIL, “tout traitement de données à caractère personnel doit nous être déclaré”. N’ayant pas notifié à la commission le traitement des adresses IP qu’elles ont mis en oeuvre, les sociétés plaignantes peuvent dès lors se trouver en infraction avec la loi française.

Le type de traitement effectué par ces sociétés peut également poser problème : "s’il s’agit d’un traitement d’infractions, alors seuls les

pouvoirs publics peuvent le mettre en oeuvre", précise la CNIL.

Lors de l’instruction d’une plainte, les prestataires techniques sont en effet tenus d’identifier, auprès des forces de l’ordre, les internautes suspectés de délit. Mais sans qu’une plainte soit formellement déposée et

donc sans intervention des pouvoirs publics, la même démarche pose problème.

Et si AOL ne communique pas l’identité des présumés contrevenants, la société envisage de sanctionner ces derniers, sur la seule foi d’une dénonciation.

Pour Jean-Christophe Le Toquin, délégué de l’Association des fournisseurs d’accès à Internet (AFA), rien dans la démarche d’AOL n’est répréhensible.

“Ce n’est pas AOL qui récupère ces données, précise-t-il. Le fournisseur d’accès ne sert ici que d’intermédiaire entre une société d’auteurs et un internaute.” De plus, ajoute M. Le Toquin, “en cas de contestation de l’utilisateur, il revient à la société plaignante de faire la preuve d’un éventuel téléchargement illicite”. Cette précision ne figure toutefois pas dans certaines des lettres adressées par AOL à ses clients suspects de “piratage”.

Une raison supplémentaire pour que la CNIL se saisisse du dossier, ce qu’elle vient de faire.

Elle doit adresser, “dans les prochains jours”, une demande d’explications au fournisseur d’accès.

Auteur de l’article : Stéphane Foucart