Les éditeurs de jeux vidéo seraient-ils enfin en train de faire un pas dans le bon sens ?
Il y a un an, EA faisait enrager la plupart des joueurs PC en annonçant sa nouvelle politique anti-piratage qui allait commencer par Mass Effect. Au programme, un beau SecuROM autorisant au plus 3 installations, nécessitant pour l’activation du jeu une connexion internet et allant tous les dix jours réactiver le jeu sous peine de ne plus pouvoir y jouer. En échange, le joueur honnête avait royalement droit à ne plus avoir besoin du disque du jeu pour jouer… Un super programme qui allait ensuite s’appliquer à tous les jeux d’EA sortis sur PC.
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[/center]Quelques semaines et centaines de milliers de messages de fans de Bioware totalement outrés plus tard, grande reculade, ha pardon, petit compromis, en fait, une seule et unique activation au premier démarrage et éventuellement après lors de tout ajout de patch ou DLC. Dont acte et les possesseurs de Vista se rappelleront avec émotion de la sortie du patch/DLC courant août qui avait pour particularité dans sa première version de pourrir l’explorateur au point qu’un clic droit sur un exécutable le faisait planter. Ouais, donc plus de barre des tâches entre autres. Quand on sait qu’à l’époque le jeu devait tourner en mode administrateur pour s’activer… Encore un cadeau royal, la limite d’activations passait à 5.
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[/center]Il faut croire que le travail fait par Bioware sur le sujet a finalement porté ses fruits. Pour ceux qui ont la flemme de cliquer sur les liens ou n’ont pas la chance de parler anglais, en août dernier, suite à toutes les controverses suscitées par les DRM de Mass Effect, Bioware a demandé aux joueurs quelles étaient leurs propositions pour faire avancer le schmilblick de façon constructive et probablement pour avoir des propositions à faire à EA.
Remarquez, la foultitude de notes très mauvaises données à Spore sur Amazon a du largement aider aussi.
Lors de la sortie du jeu sur Steam, EA annonçait déjà que tous les jeux sur Steam se contenteraient du DRM intégré à ce dernier, c’est à dire de quelque chose de nettement moins remarquable et tout à fait discret. Peu après, une nouvelle page apparaissait sur le site d’EA avec de quoi télécharger un petit outil pour enlever une authentification de jeu SecuROMisé et ainsi préserver sans trop de limites les installations possibles en cas de changement de machine.
Et tout à l’heure, en lisant d’un œil distrait les dernières news sur CanardPC, j’apprends qu’en parlant à IndustryGamers, John Riccitiello, le PDG d’EA a décidé de faire encore mieux : une simple clé-CD en guise de protection. Ce qui a entraîne parait-il quelques fuites et piratages des Sims 3. Sauf qu’en grand Machiavel s’étant judicieusement inspiré de Valve dans sa politique, EA s’est arrangé pour ne mettre qu’une partie du jeu sur le disque et faire télécharger le reste lors de l’inscription du jeu par le joueur. Après quoi l’interview poursuit et détaille finalement ce qui est une copie de la politique de Steam avec Team Fortress 2.
Cela revient finalement à finir par accepter l’idée que les éditeurs ne pourront jamais lutter contre la gratuité d’un contenu piraté et qu’en conséquence, il faut augmenter l’intérêt du contenu légal. La première chose est de s’assurer que la version légale est bien supérieure à la version piratée, donc à ne pas l’encombrer de DRM trop restrictif qu’une version piratée n’aura pas forcément. La seconde est renforcer l’intérêt de cette version légale en l’enrichissant régulièrement avec du contenu ou donner accès à des petits suppléments exclusifs. (C’est beau, ça fait juste 12 ans que les visionnaires de Cavedog avaient inauguré la tendance en fournissant cartes et unités pour Total Annihilation de façon régulière.) Au final, cela rend le jeu acquis légalement beaucoup trop intéressant pour que les joueurs aient envie d’aller pirater.
Entre ça, les prises de risques pour se créer de nouvelles franchises comme Mirror’s Edge ou le plus classique mais efficace Dead Space et les mains laissées libres aux développeurs mangés comme Bioware pour vivre comme ils l’entendent, EA est bien parti pour être un éditeur à la politique nettement plus sympathique envers les joueurs.
Espérons que l’avenir des jeux sur PC suive cette voie-là.