Call of Juarez. La seule série de jeux vidéo sur le far west sur PC depuis Outlaws de (RIP) Lucasart. Mais ses jeux ont souvent déçu, notamment avec un dernier épisode plus que moyen et complètement hors-sujet puisque se passant à notre époque. Call of Juarez : Gunslinger réussit-il à redresser la barre ?
Poor lonesome cowboy…
Pour ce nouvel opus, tourné dans un cell-shading Borderlandien (oui j’invente des mots si je veux) plutôt plaisant, retour au bon vieux Far West. Et qui dit Ouest lointain dit Fieve… Euh non pardon, chasseur de prime ! Car c’est bien entendu le métier de notre alter égo vidéoludique, Silas Greaves. Ce vieux briscard que l’on incarne raconte sa life à la table d’un saloon, le cerveau imbibé de whisky et c’est donc à travers ses souvenirs que nous revivons sa vie. Dans un mélange entre Bastion et le dernier DLC de Borderlands 2, la voix profonde de Silas conte et commente nos faits et gestes, fusillades et poursuites avec forces hésitations, imprécisions et erreurs qui modifient terrain ou ennemis à la volée. Si le mécanisme est agréable, il a tout de même deux défauts : il est au final trop peu exploité et il est réellement difficile de se concentrer sur ce que dit le narrateur lorsque l’on est en train de massacrer un village entier de bandits. De même l’histoire est très (trop ?) classique, une série de vengeances qui réécrit les plus célèbres épisodes de la mythologie du Far West. C’est certes assez agréable mais au final ce n’est surtout qu’un prétexte à faire parler la poudre et exploser la dynamite.
L’homme qui tirait plus vite que son ombre
Car Call of Juarez : Gunslinger est surtout un FPS arcade, très dirigiste (après tout pourquoi pas vu qu’on navigue dans les souvenirs du vieil homme) et qui fait la part belle aux fusillades assez violentes. Il y a trois types d’armes : les pistolets (akimbo powaa), le fusil (snipe) et les carabines (shotgun) (oui je traduis en langage moderne afin que tout le monde comprenne). Toutes sont assez bien rendues, surtout au niveau des sensations de tir. On retrouve également le désormais classique bullet time mâtiné d’un mode exécution à la Splinter Cell ou la possibilité d’éviter une balle mortelle. La progression du personnage est assez bien faite puisqu’il y a toute une série de compétences à débloquer en gagnant de l’expérience pour devenir le parfait tueur de masse.
Mais je parlais d’un FPS arcade avant tout car il existe un système de scoring à base de combo (un peu dans le genre de Bulletstorm) et de leaderboards. Score que l’on peut améliorer en refaisant les missions à volonté. Idem pour les duels. Evidemment, qui dit Far West dit duel voyons ! Chaque fin d’épisode est conclue par un face à face en bonne et due forme ce qui donne lieu à une nouvelle phase de gameplay, selon moi plus ennuyeuse et tordue qu’autre chose mais bon les goûts et les couleurs…
The Wild West Show
Les péripéties de Silas Greaves nous feront traverser tous les poncifs de l’imaginaire du Far West : mines, attaques de train, fusillades dans un saloon, Daltons, indiens… Dans des décors souvent bien rendus et assez charmants, malgré les faiblesses du moteur 3D (clipping, textures crados). Le tout enrobé d’une bande son digne du meilleur western spaghetti et accompagné de cinématiques types BD plutôt agréables. On peut juste reprocher la redondance des vilains, qui ne changent guère que par la couleur de leur foulard ainsi que quelques situations qui se répètent elles aussi un peu trop (par exemple les affrontements avec les Gatling).
Pour quelques dollars de plus
Quelques dollars, c’est le prix que coûte Gunslinger (15€). Pourtant son contenu est généreux. Au mode histoire s’ajoutent le mode duel qui permet de refaire à la suite tous ceux de l’aventure, le mode arcade qui propose des niveaux dédiés au scoring et au meurtre de masse ainsi qu’une mini encyclopédie du Far West déblocable avec la recherche de « pépites de vérité » cachées dans les niveaux. Idéal pour en apprendre un peu plus sur cette époque de manière assez ludique (pour les plus curieux je vous conseille Go West ! de Philippe Jacquin et Daniel Royost, très complet et trouvable en poche)
Si le récit de Silas se boucle en 6h, la présence d’un mode de difficulté « authentique » en NG+ sans HUD permet de refaire le jeu pour un peu plus de plaisir et voir les deux épilogues possibles.
Call of Juarez : Gunslinger a tout de la très bonne surprise. Un jeu sans prétentions qui pourtant en remontre à pas mal de grosses productions tant au niveau du contenu que du gameplay nerveux et plaisant. Le petit côté encyclopédique est un véritable atout pour ceux qui souhaitent en découvrir un peu plus sur ce monde fantasmé qu’est le Far West. A 15€ c’est sans aucun doute une très bonne affaire.
