Sur le choix thermique, électrique, le dimensionnement de l’appareil, le poids, avec le recul je me rends compte qu’il y a plusieurs choses à prendre en compte. Je vous jette tout ça en vrac, en me limitant aux outils de jardin et en omettant volontairement le filaire (j’ai eu une tondeuse filaire que j’utilise encore, je suis devenu international grand master en maniement du lasso et c’est assez gavant) mais dans le cas de Fukyvin, pour une petite surface je crois que je n’hésiterais pas, les machines à batterie actuelles feront bien le taf à mon avis.
Pour la puissance : l’électrique à batterie reste quand même limité. Encore actuellement, on aura plus de puissance avec du thermique.
Pour le poids : le thermique est plus lourd et ce poids ne peut pas être réparti. Il existe des modèles de débroussailleuses électriques avec des packs de batteries, donc assez lourds, mais ils sont dans un sac à dos. La débroussailleuse thermique nécessite un vrai effort pour la manier en utilisation et pour sa manutention (ça se pend au mur, moteur en haut : à une main avec l’électrique, à deux mains et la sensation de faire un numéro de cirque d’assiettes chinoises avec la thermique).
Pour l’allumage : les thermiques avec démarreur électronique, à part pour les tondeuses, c’est le haut de gamme. En général il faut se taper le démarrage au câble, vous savez, le truc où on tire comme un con, on s’arrache l’épaule, on trébuche, le moteur part au 3ème essai mais tousse et s’éteint pendant qu’on se relève après la chute (j’en rajoute à peine). Si vous avez quelques douleurs articulaires, c’est un critère.
Pour la sécurité d’emploi : corollaire du précédent, le thermique est plus sécure. Un enfant peut arriver à démarrer une tronçonneuse électrique (deux gâchettes à presser en même temps), mais il ne démarrera pas une thermique. Et le thermique peut avoir un ralenti qui le fait tourner tout seul.
Pour l’autonomie : sauf les cas particuliers comme la débroussailleuse à sac à dos, le thermique tient plus longtemps. D’où l’intérêt d’avoir plusieurs batteries si on a des travaux longs (ou si on doit enchainer les travaux avec différents appareils, faut y penser aussi).
Pour le carburant : ça ne me stresse ni de le transporter, ni de le stocker. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde et je reconnais qu’il y a des petites bombes dans mon garage (24 litres d’essence, 10 litres de mélange 2 temps ; et 24 litres de gasoil de secours pour la voiture) et que ça nécessite une petite logistique et un minimum de rigueur (est-ce qu’un membre de ma famille a déjà mis le gasoil dans la tondeuse essence : oui). Avec l’électrique, ça n’existe pas. On peut rajouter qu’il y a des périodes où transporter les jerricans d’essence est interdit (pénurie, ou proximité du 14 juillet).
Pour l’entretien : le thermique pendant un certain temps, ça marche tout seul et l’entretien reste quand même minimal. Mais un moteur qui vieillit vraiment, c’est chiant, les joints lâchent, le métal lâche, j’ai même eu un trou dans un piston. Avec mon ancienne tondeuse, chaque tonte débutait par une séance surprise de mécanique. Alors j’en ai appris des choses, jusqu’à savoir démonter et remonter un carburateur ou même le carter moteur. Mais sur les temps de repos, on n’a déjà pas forcément envie de faire les travaux de jardin, alors quand il faut faire ça d’abord, ça gave. Avec l’électrique je ne sais pas comment ça vieillira, c’est intrinsèquement plus fiable mais peut-être aussi moins réparable. Et tout cas, le rapport temps de fonctionnement utile / temps d’emmerdement est dans mon expérience bien meilleur avec l’électrique.
Pour la maturité des techno : l’électrique n’est pas encore au top. J’ai une grosse tondeuse autoportée thermique depuis 4 ans, en 3-4 heures je peux faire tout mon jardin, avec 1 plein au milieu. Son équivalent électrique, sorti il y a 2 ans donc plus récent, tient 90 minutes mais met 4 heures à charger !!! C’est pas mature pour les gros matériels, il me faudrait plusieurs jours pour tout faire.