J’ai envie de vous présenter, faire découvrir, papoter d’un auteur que j’adore.
[u]Situons.
[/u]Le petit Chuck a une vie violente : son grand-père tue sa grand-mère, puis se suicide. Son père divorcé sera tué par le mari de sa nouvelle femme. Il décidera d’entreprendre des études de journalisme, mais sera garagiste et volontaire dans des hospices pour jeunes sidaïques et cancéreux en parallèle.
Pourquoi commencer la présentation de cet écrivain par ces anecdotes, et bien tout simplement pour permettre d’introduire la notion de violence sociale et humaine, pilier de l’oeuvre de Palahniuk. Vous devez normalement tous le connaitre, du moins sans le savoir : il est à l’origine du célèbre “Fight Club” adapté par Fincher. Adapté, car c’est Chuck qui a écrit le livre. Ça y est ! ça vous parle ! on situe tout de suite le style de l’écrivain si l’on a vu la bête (et oui, le livre est mieux, c’est dire) Vu sa vie, on peut désormais mieux envisager son oeuvre.
Prenons un livre en exemple.
Dès son premier roman (Monstres Invisibles) les bases sont posées : une mannequin riche et célèbre, jolie se prend une balle perdue et devient défigurée, laide. Donc pauvre, invisible, white-trash. Elle va donc plonger dans le nouveau monde, celui des gens “du bas” Au travers d’un road-book trash, la jeune femme va redécouvrir, reconstruire un nouvel univers, tentant de renier l’ancien. Détruire les mécanismes étatiques admis, scruter la réalité cachée, vaincre l’obscurantisme des puissants. Autant de sujets abordés dans un maelstrom de violence, de personnages secondaires iconiques.
Thèmes.
Tueurs en série, pouvoir des médias, pulsions animales, sectes, religions, capitalisme outrancié, sadisme, tréfonds de l’âme humaine, maladies mentales, psychiatrie … mais … on dirait du Bret Easton Ellis allez-vous me dire. Et bien seulement sur le fond. La forme est ici encore plus inventive et parfois surprenante : “Peste” est un récit entrecroisé de témoignages contradictoires quant à la vie d’un tueur en série dont le but est d’exterminer rapidement le plus de personnes possibles. On se plait à être promené à travers les indices qui diffèrent selon les témoins, le champ lexical change, le style, la réthorique … on voyage dans les mentalités.
Mise en garde.
Oui, une légère mise en garde car ses livres peuvent être très choquants. Pour résumer vite fait, en film ça serait du genre à faire se suicider toute la commission du CSA en 10mns. De nombreux thèmes violents et malsains sont toujours abordés dans tous ses livres. De surcroit, il enveloppe ça dans un humour noir des plus … noir, une ironie et un cynisme dantesque. (surtout dans “Choke”)
Bon, t’es gentil mordo’, mais pourquoi vouloir lire des trucs qui ont l’air si trash gratuitement ? Tout est dans le “ont l’air”. Laissez vous tenter par une de ses oeuvres, vous parviendrez à saisir toute la finesse et l’intelligence que je ne parviens pas à clairement expliquer ici. Ça fait réfléchir sur notre société, ça dérange, ça perturbe, ce n’est pas de tout repos mais on termine la dernière page avec le sentiment d’avoir appris des choses, au moins sur notre environnement.
Bon, j’espère en avoir motivé quelques uns.