Bon, 4 jours et 11 films plus tard, je retrouve la douceur du Net…
Très bonne édition de mon point de vue, pas de déception (j’avais un peu trié aussi les films à voir).
Et let’s go pour une grosse review :
The Terminal : L’histoire d’un pauvre gars (Tom Hanks) qui par la force des choses, se retrouve coincé à JFK pour une durée indéterminée.
Spielberg rejour la carte de Catch Me If You Can avec ce film : une comédie légère, sans effets spéciaux ni surenchère, mais qui détend. On passe un bon moment à suivre ce pauvre gars apprendre l’anglais avec CNN, se nourrir de crackers au ketchup et jouer au poker avec les autres employés (les seconds rôles sont sobres, et on a même de la blague de Trekkie :P). La romance quasi-inévitable avec Zeta-Jones est bien traitée.Enfin, la fin spielbergienne va presque bien ce coup-ci (allez Steven, la prochaine fois, c’est la bonne).
En résumé, The Terminal, un film qu’il est sympa à voir, mais qui est pas le film de l’année.
The Blues : une collection de 7 films-docu sur le blues, commandée par Scorsese envers des réalisateurs gros mélomanes.
Je casse le suspense de suite : c’est superbe. Pas une fausse note (ahah, que je suis drôle). Très différents sur les sujets traités et sur la méthode, ils valent vraiment le coup si vous vous intéressez un petit peu à cette musique.
- Soul of a Man : le premier vu, de Wim Wenders, n’est pas son premier docu musical (Buena Vista Social Club). Il s’intéresse à la vie de 2-3 bluesmen des années 30-50, leur influence sur de nombreux artistes (le film est rempli de reprises par des groupes actuels) et en quoi ils ont fait avancer la société. Le plus beau des 6 que j’ai pu voir, très très émouvant.
- The Road to Memphis : là, on retrace les retrouvailles et les débuts d’un nouveau genre de blues, né dans le delta du Mississipi, avec B.B. King, Rosco Gordon et 2-3 autres. Ce film fait plus l’effet d’une réunion de vieux potes (la conversation entre Sam Phillips et Ike Turner est à se pisser dessus) et on en ressort heureux, juste pour le prochain.
- Du Mali au Mississipi : réalisé par Scorsese, celui-là repart aux origines ancestrales du blues, dans son Mali. Très proche de Soul of a Man dans le traitement humaniste de blues, il sait émouvoir sans lancer les larmes.
- Devil’s Fire : il raconte une histoire personnelle au réalisateur (son éveil au blues) en mélangeant images d’archives et nouvelles prises de vues (comme Wenders). Reprenant les grands axes déjà vus, il en rajoute toutefois un : celui des blueswomen, souvent oubliées.
- Red, White and Blues : grands galeries de stars (Tom Jones, Van Morrison, Eric Clapton…) pour expliquer comment le blues des années 50, peu connu, a été repris par les Anglais, pour refranchir l’océan de manière plus électrisée, via les Stones (dont le nom est tiré d’une chanson de Muddy Waters) ou Cream. Celui-là, je l’ai trouvé trop classique en réalisation malheureusement, et ressemblait trop à un film BBC, mais cela ne retire en rien de son excellente valeur.
- Godfathers and Sons : lui je le craignais ; la rencontre entre l’héritier du célèbre label Chess Records et Chuck D de Public Enemy (oui, ça doit rappeler de vieux souvenirs :P). Au final, un respect immense de ce rappeur au blues et de très bons moments se rapprochant de The Road to Memphis. La surprise du festival.
- Piano Blues, de Clint Eastwood : déception. Le dernier film, annoncé en fanfare par 24 heures comme un des meilleurs, avec de grands moments d’émotion et une interview du Genius Ray Charles, a été annulé pour cause de refus des droits. Monde de merde, ça m’a niqué mon dimanche matin.
Eternal Sunshine of the Spotless Mind : le nouveau Gondry est clairement le meilleur des 11, et je vois pas comment il aurait pu y couper. Mise en scème impeccable (les effets spéciaux utilisés à juste escient, pas « on va coller une grosse séquence FX là »), scénario en béton armé de Charlie Kaufman, acteurs très bons (Carrey reste bien sobre, Winslet se défoule) et seconds rôles sympathiques, sans parler du fond de cette histoire très belle et de la bande sonore efficace…
Je sais, ça fait fanboy, mais il est bon, là (je le conseillerai pas au quidam quelconque toutefois, pas mal de personnes semblaient perdues dans la salle, alors qu’on est loin d’un film compliqué).
Carnets de Voyage + Travelling with Che Guevara : le premier, de Walter Salles, est un road-movie classique au début (2 jeunes sur une moto, traversant l’Amérique latine) et plutôt réussi. Au fil du film, on suit ces jeunes gens, qui réalisent petit à petit les problèmes existants et cherchent à s’exprimer contre.
Pour la jeunesse du Che, c’est un excellent film, ne l’idolisant pas (c’était facile, et la toute-fin n’y coupe pas, faut pas rêver), mais le montrant plutôt humain et simple (Gael Garcia Bernal est vraiment un bon acteur, mais ça on commence à le savoir).
Le second film, lui, est un super-making-of du premier (2h contre les 1h20 du film) et montre le nouveau voyage d’Alberto, l’ami du Che, avec l’équipe du film, son émotion en revoyant la vieille Norton 500 qui commenca le voyage avec eux, et de nombreux témoignages sur le Che (ce film est plus engagé que le précédent).
En bref, Carnets de Voyage est un excellent film, qui ne révèle toute sa saveur qu’avec le doc l’accompagnant (comme la vinaigrette).
Si je dois en acheter en DVD : Terminal en petit prix à la Fnac, the Blues dès que j’ai fini ce post, Eternal en petit prix aussi (c’est pas un film que je reverrai souvent, à la Lost in Translation) et « Carnets de Voyage » si « Travelling… » est aussi dans le coffret.