A voir ?
Après Collateral, Miami Vice est le nouveau film de Michael Mann. Il adapte librement la série des années 80 à qui il a donné ses lettres de noblesse.
Quels rapports entre Miami Vice version 2006 et la série connue en France sous le nom de Deux Flics à Miami ? Pas grand chose. Pas de Don Johnson, pas d’humour, pas de costumes kitshs ou de stars de la musique en guest-stars. Seul le concept original reste : deux flics font leur boulot dans le Miami qui leur est contemporain.
Si dans la série, c’était assez léger, l’ambiance change carrément avec le passage au grand écran. C’est noir, violent, avec des enjeux réels à la clef.
Selon moi, c’est du bon, du grand Michael Mann. Dans la parfaite lignée de Heat ou de Collateral. D’ailleurs, à ce propos de ce dernier, je me demandais comment son réalisateur allait pouvoir surpasser l’esthétique géniale qu’il avait donné au HD dans le film avec Tom Cruise. Mann n’y a visiblement pas réfléchi, il a juste fait son boulot et donné le meilleur de lui-même : l’image est magnifique. De nuit ou en plein jour, le grain de l’image, la photo, tout est impeccable.
ça m’aurait fait marré de revoir Don Johnson après toutes ces années… Mais je dois avouer que ça n’aurait pas vraiment été dans le ton du film. Il se veut réaliste. Les fusillades sont un exemple du genre, surtout la dernière, avec ses détonations sourdes et ses impacts de balle. Pas mal non plus, l’intervention dans les mobil-homes. Avec le type et son détonateur B) .
Le scénario en lui-même est malheureusement un peu basique. La psychologie des deux personnages principaux tourne exclusivement autour de leur boulot et des femmes qu’ils aiment. Je trouvais même les scènes de sexe un peu inutiles… Mais c’est pourtant la seule chose qui permet de comprendre la façon dont agissent Sonny Crockett et Ricardo Tubbs. C’est un peu dommage, parce que dans la mission en elle-même, l’infiltration des agents et le déroulement de l’opération, le film fait un sans faute.
La bande originale est très réussie. Elle mets dans l’ambiance dès le début du film (qui n’a d’ailleurs pas de pré-générique) et sert justement ce qui se passe à l’écran. Judicieux.
Du côté des acteurs, enfin, que dire ? Jamie Foxx et Colin Farrell donnent un peu l’impression de faire la gueule, avec une mention pour ce dernier qui perd un point de charisme entre Miami et le Nouveau Monde. Par contre, Gong Li s’en sort avec les honneurs.
A voir ? Oui. Classique, mais ça démonte bien.