Das Leben der Anderen

Un film allemand de Florian Henckel von Donnersmarck, 2006, avec Ulrich Mühe, Sebastian Koch et Martina Gedeck.

On savait le cinéma allemand et ses nouveaux représentants capables de faire d’excellentes choses (La Chute, Good Bye Lenin!), mais alors là… On est samedi soir, j’en rentre juste et je vous conseille de vous dépêcher pour assister à la dernière séance. Plus de détail? Pas de problème!

L’histoire est celle d’un couple et d’un homme, seul. Eux sont artistes, lui est agent de la Stasi, la StaatSicherheit de la RDA. Car oui, nous sommes à Berlin-Est en 1984 (le film ne manque pas de faire quelques références discrètes au bouquin éponyme) et le communisme n’est plus très loin de son apogée. Il reçoit donc pour mission de surveiller les activités de l’homme du couple, un dramaturge à la mode mais pas très subversif, mais aussi de sa compagne, une actrice également maîtresse du Camarade Ministre de la Culture. S’ensuit une intrigue originale, prenante et un rythme réellement parfait (chose tellement rare qu’il faut le signaler)…

Visuellement, le film est un petit joyau. On a de magnifiques plans, même si certains (mais cela reste très rare, environ 3 fois dans le film) se coupe de manière brusque, trop brusque. Le directeur de la photo s’en est donné à coeur joie, avec des couleurs (et même peut-être grain sur l’image) très années 80 dans l’Est. En ressort évidemment un cachet unique, à mi-chemin entre le documentaire un peu crado et le film HD. La musique n’est pas en reste, avec des pièces de musique classique sublimant des scènes émotionnellement intenses et des morceaux de rock de l’époque pour les quelques scènes plus animées.

Mais ce qui transcende le plus, ce sont les acteurs. Sebastian Koch est très bon dans le rôle d’un dramaturge qui devra faire son choix entre la facilité ou la vérité, Martina Gedeck excellente comme artiste torturée et un peu paumée, mais celui qui porte véritablement le film, c’est Ulrich Mühe, l’homme qui fait émouvoir une salle entière par un simple regard. Ce fonctionnaire obscur, ne vivant que pour son travail, et qui deviendra bien plus humain à force d’espionner par tout un réseau de micros les deux artistes, sonne si vrai, si juste, qu’il mériterait tous les prix jamais inventés pour un comédien, et je pèse mes mots!

Enfin bon, en résumé, le tout meilleur film de ce début d’année à mon avis, et j’espère qu’il vous bouleversera autant que moi!

Je l’ai vu aussi cette après-midi, j’ai beaucoup aimé. Une histoire bien menée, des acteurs fantastiques (Ulrich Mühe est juste génial), des dialogues qui sonnent juste… Un film dont on ne parle pas beaucoup, mais que je vous conseillle fortement. B)