[Je met ce thread dans Animezone parce que c’est un film très japonais, mais si un modo veut le mettre dans Trucs en Vrac, il fait comme il veut ]
Dolls
de Takeshi Kitano
Alors hier soir comme prévu, j’ai vu Dolls en VOST dans le cadre du Festival des Films du Sud.
Après quelques discours chiant et un type qui nous fait une présentation du Bunraku (bien intéressant) mais aussi un prémâchage de la morale du film (chose que j’apprécie pas trop), place au film.
Bon tout d’abord, faut rappeller que c’est un hommage au Bunraku, le théatre de marionnette. Le film commence par un spectacle de Bunraku et finalement tout le film présente des situations suivant les principes du Bunraku.
Ce film est monstrueusement symbolique, limite contemplatif. La manière de filmer est extrémement “japonaise”, entendez par là qu’il y a beaucoup de plans fixes très longs et qu’il faut avoir l’esprit ouvert.
Le film est rempli de longueurs. D’habitude je les supporte bien, ca apporte parfois quelquechose. Mais ici les longueurs sont une vraie épreuve. Le premier couple qu’on suit va marcher tout au long du film. Ben vers la fin il y a environ 15 minutes de marche consécutive, sans parole, sans musique. Alors faut supporter. Beaucoup de monde dans la salle ne l’a pas fait. De même pour un des types qui était avec nous.
C’est clairement un film absolument pas adapté au cinéma. Il requiert un silence total dans la salle, et c’est pas possible au cinéma.
La musique et les dialogues sont extrêmement rares, on assite presque à un film muet. Les acteurs sont fantastiques d’ailleurs, arriver à faire passer autant d’émotions sans paroles, c’est un très bon point.
Passé ces quelques reproches, il reste quand même un magnifique film sur l’amour.
Les symboles sont hyper présents. J’ai jamais vu une façon de montrer la mort si belle. Les histoires d’amours sont fabuleuses de tragédie, les sentiments sont bien présents.
Et les décors ! Rah mon dieu… Le film commence en avril, en plein Ohanami, avec les cerisiers en fleurs, passe par l’été puis l’automne (raaah ces arbres mon dieu) et finalement l’hiver. Les paysages montrés sont fabuleux. Certaines scènes sont vraiment très belles.
Mention très bien pour les costumes aussi. Créés par Yamamoto (d’après le présentateur du film), ils accompagnent les changements de saison.
Au final :
Un film extrêmement lent, quasiment muet, mais avec une force symbolique incroyable. L’attente provoquée par les longueurs force une réflexion intérieure, c’est presque un moment d’introspection ce film (en tout cas je l’ai ressenti comme ça). A voir, uniquement si vous êtes très ouvert sur la culture japonaise et patient.
Bande annonce chez Allocine
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Critique chez Cinemasie
Présentation chez Cineasie
Ce message a été édité par Azhag le 23/04/2003