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Il est 2 h du matin. Houston et ses spécialistes ont défini une fenêtre de tir. Aujourd’hui nous allons faire le livreur pour ISS. Je suis assis dans la cabine d’Atlantis, couché sur mon siège, le nez de la navette planté vers l’horizon. Un peu de pression. Malgré le nombre de fois où je me suis retrouvé dans cette situation, jamais je n’ai ressenti la routine s’installer.
Il fait chaud dans ma combinaison mais mon équipage est calme. Je peux vérifier que les pulsations cardiaques de tout ce beau monde est largement dans le vert, malgré une certaine excitation. Le Kennedy Space Center de Cap Canaveral me donne le “Ok”. A partir de maintenant, toutes les opérations sont menées depuis mon cockpit.
Étanchéité de la cabine, check…
Les niveaux d’oxygène, check…
Les paramètres d’atmosphère, tout est ok.
Je lance l’Auxiliary Power Unit, les différents voyants passent au vert. J’enclenche les source internes : 96 ampères sur les deux sources. Nickel. Je dégage l’APU, je deviens autonome en électricité, et démarre les pompes cryogéniques. Une fine couche de glace vient se former par condensation sur les parois de mon réservoir ventral et de mes booster. Température extérieure : 24°C, pression 1014 mbars, ça le fait. J’en profite pour recaler mon altimètre sur la pression actuel en connaissant l’altitude exacte du pas de tir.
J’enclenche le HUD en mode surface. Ce dernier m’affiche le cap, l’altitude et la vitesse. Il est très semblable à celui d’un chasseur. Sur un des tableau de bord, je vérifie la position des vannes de fuel. Mes réserves se divisent entre mon réservoir principal et le Reaction Control System. Tout est dans le vert, le flot de carburant est assuré. J’allume le MultiFunctionnal Display de navigation sur “Map”. Je sélectionne comme target ISS et son trajet orbital s’affiche. Sur un autre MFD je checke l’orbite relative angulaire de la station par rapport au Kennedy Space Center. Je rentre les données dans l’ordinateur de bord. Celui ci est de conception ancienne (un heritage des mission appolo), cela passe par une saisie mode texte : PRO94SPEC40. Des cartes Fortran tournent en fond. Pour minimiser ma dépense en fuel, je partirai non pas plein Est, mais Nord-Est au cap 40°.
Le module automatique d’ascension est paré.
Je programme l’allumage de turbo pompes à fuel à 1000m d’altitude, afin de ne pas carboniser le pas de tir, et surtout pour des raisons de sécurité. Je suis plein Est, les ailes dans l’axe Nord-Sud. 100 % de puissance au démarrage pendant 6 secondes, puis rotation à 45°/seconde pour afficher un cap à 40°. Je passerai sur le dos pour une inclinaison d’environ 45° au bout de mille mètres puis allumage des turbo pompes
Je dois franchir le Mach dans les 45 premières secondes. 11G de poussée ! Onze fois mon propre poids. Sur un des multiples ecran j’affiche le module “ORBIT”, qui me donne mon profil balistique centré sur le referentiel de la Terre, auquel je superpose l’orbite de ISS. Mon périgée et mon apogée sont égales et à 60 m, ça tient la route.
Atteindre les 100 km d’altitude dans un premier temps pour me retrouver à une orbite similaire de ISS. Puis je la circulariserai en diminuant mon excentrique de trajectoire et en égalant mon périgée et mon apogée. Une fois en place, il me restera à aligner mon plan d’évolution à celui d’ISS. Il devra être aux alentours de 5° relatifs. Je ferai les corrections nécessaire puis je rattraperai ISS (ou me laisserai rattraper par elle selon le cas).
Tout semble en ordre de mon cote. Je programme les moteurs et l’allumage, conformément au plan de vol. Démarrage dans 30 secondes en automatique. Je signale à la tour que tout est ok.
Je transpire un peu quand même…
5…4…3…2…1…IGNITION.
Gros coup de pied au derrière, et LIFTOFF !
6…5…4…3…2…1…ROTATION.
Tout est regle comme du papier a musique.
3…2…1…INCLINATION.
MACH 1 au bout de 30 secondes… 1000 mètres.
Allumage des turbo pompes ! 3.5 G dans la tête ! Je vole légèrement sur le dos cap au 40, on atteint MACH 6…
125 secondes, grosse secousse, séparation des boosters. Je continue sur mes moteurs et mon gros ventral.
30 km d’altitude, je vois la courbure terrestre. J’ai consommé 45% de mon carburant. MACH 11. La pression dynamique chute, mes gouvernes aérodynamiques ne servent plus à rien, je passe sur le RCS. Dorénavant je pilote ma navette sur de micro fusées. Je cherche à économiser les actions, chaque mouvement me consomme du carburant. J’en aurai besoin en orbite.
Mon nez plonge, et j’enclenche le programme “KILLROT” pour le maintenir. Sur mon MFD “MAP”, je calque les aérodromes de secours. Classiquement, Dakar est un bon candidat en cas de pépin; mais en partant à 40°, un dégagement sur l’Angleterre ou la Finlande sera plus probable. L’objectif est cependant de pouvoir faire au moins une orbite pour un dégagement sur Cap Canaveral, mais à priori tout se passe bien.
100Km, largage du ventral, arrêt des moteurs. Gravité Zero instantanée.
On a fait le plus facile…
Pour ceux qui veulent en savoir plus, et vivre la suite je vous recommande de foncer sur Orbiter.
Ce simulateur de Martin Schweiger est une pure merveille pour les aficionados de simulation pure, et possède plusieurs atouts :
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[li]une modélisation totale du système solaire[/li][li]une modélisation fidèle de la physique et de la mécanique spatiale[/li][li]des graphisme super pas dégueux[/li][li]un cockpit virtuel cliquable[/li][li]une architecture ouverte à la communauté, ce qui permet l’adjonction de nombreux mods tiers[/li][/ul]
Et pour ne rien gâcher, il est totalement gratuit.
La courbe d’apprentissage est un peu raide (un peu comme dans la vraie vie), mais pas de panique ! La communauté francophone a édité parmi les meilleurs guides qui soient. Il suffit d’aller sur le site de Dan Steph et de suivre les liens. Il dispose en plus d’une collection de tutoriels permettant d’appréhender un peu plus sereinement la manipulation des différents éléments du jeu. C’est clair, bien écrit et remarquablement expliqué.
Alors si vous trippez en voyant ceci, ce simulateur est fait pour vous.
edit : valeur de l’acceleration corrigé , Disclaimer : tout n’est pas forcement au poil dans le texte.