NOTE A L'ATTENTION DES INTERNAUTES CHEVRONNES
Depuis lundi 7 juillet, cette page n'est plus accessible depuis la page des "chroniques" de France Inter. SI vous êtes parvenus jusqu'ici, c'est que vous avez enregistré l'adresse de cette page dans votre navigateur. Merci donc de la diffuser aux auditeurs qui ne l'auraient pas, et pourraient croire qu'elle a disparu.
Amitiés
Martin W.
PS : Le 11 juillet, à l'heure d'Odyssée, France Inter a passé un communiqué intéressant. J'en ai reproduit le contenu à la fin de cette page.
« Odyssée » c’est fini.
Je pensais assurer ma chronique jusqu’au 11 juillet, mais vendredi dernier l’assistante de JL Hees (lui-même était beaucoup trop occupé pour me parler…) m’a annoncé assez brutalement que la chronique faite le matin même était la dernière. (Motif invoqué par le directeur de France Inter : “Je ne voulais pas de chronique médicale”…)
Je n’ai donc pas pu traiter les sujets annoncés ces derniers jours sur le site, et je ne pourrai pas saluer les auditeurs. Vous aurez noté que personne n’a fait de chronique à ma place ; en passant du Gainsbourg, on a signifié délicatement aux auditeurs que j’avais purement et simplement été viré de l’antenne…
C’est donc à vous, les internautes, que je confie le soin de diffuser ce message, en particulier à celles et à ceux qui appréciaient Odyssée mais n’ont pas accès au net. Je ne voulais pas vous quitter sans vous dire que pendant ces neuf mois, j’ai pris beaucoup de plaisir à vous retrouver en esprit chaque matin, et que, surtout, j’ai beaucoup appris.
Et puis, ayant pu m’exprimer avec une totale liberté pendant ces trois minutes quotidiennes, et donner dans la mesure du possible la parole à des citoyens qui ne l’avaient pas, je reste convaincu que la liberté de parole dépasse - et de très loin - n’importe quelle fonction hiérarchique. Neuf mois de parole sans entrave, ce n’est pas rien. Et je souris en particulier à la pensée des migraines que j’ai dû provoquer chaque fois que j’étrillais l’industrie pharmaceutique entre deux messages triomphants des entreprises du médicament.
Merci aux maisons d’édition, revues et associations qui m’ont envoyé leurs publications et leurs bulletins d’information. Je suis heureux d’avoir pu contribuer à faire connaître certaines de leurs productions. Merci, évidemment à tous ceux - des archéologues aux praticiens de Linux en passant par les personnes concernées par la surdité, la dyslexie et bien d’autres situations humaines - qui m’ont écrit pour m’envoyer des réflexions, des informations que je n’aurais pas pu trouver seul, ou simplement des encouragements - ils m’ont été d’un grand réconfort et justifient pleinement le travail accompli au cours de l’année écoulée.
Toutes les chroniques (y compris les inédites) seront publiées - accompagnées de compléments d’information et de contributions d’auditeurs - en octobre ou novembre prochain, par les éditions du Cherche-Midi.
Et pour conclure ce voyage, une dernière petite histoire :
Dans un ghetto, il y a longtemps, le rabbin va voir la guérisseuse et lui dit : « J’ai besoin d’une potion pour soulager mes rhumatismes. »
La guérisseuse écrit quelques lignes sur un morceau de papier ; le rabbin la lit, il hoche la tête et dit : « Il y a des ingrédients qui ne sont pas kasher, là-dedans. J’ai besoin d’une potion que je puisse prendre le jour du shabbat. »
La guérisseuse lui répond : « Non, ça je ne peux pas te le donner. C’est interdit. » Le rabbin insiste : « Mais moi, le jour du shabbat, je fais l’office, je m’occupe des malades et des mourants, je ne le ferai pas bien si je souffre. Donne-moi la formule d’une potion que je puisse prendre ce jour-là sans offenser Dieu. »
Et, comme il insiste, la guérisseuse lui dit : « D’accord, mais tu dois me jurer devant Dieu que tu ne la révèleras à personne. » Le rabbin réfléchit une seconde, puis il jure solennellement. Le samedi suivant, il monte sur l’estrade et, à haute voix, lit la formule à tous les fidèles.
Pourquoi ? Parce qu’il pense que c’est un moins grand péché de se parjurer que de garder pour soi un secret pareil.
Quand on a accès à un savoir qui peut soulager ou libérer les autres, on n’a que deux choix possibles :
ou bien on veut garder le pouvoir, et on se tait.
Ou bien on partage.
Au revoir tout le monde, et portez-vous bien.
martinwinckler@compuserve.com
mw@audiable.com