C’était le Super Bowl dimanche dernier. Le Super Bowl c’est comme pour nous en France le meeting d’athlétisme de Talence, à la différence que c’est pas du tout la même chose en fait. Le super Bowl c’est le plus grand évènement sportif de tous les temps de l’année des états unis d’amérique de la terre, les plus grosses recettes de snack et goodies au monde en minimum de temps, les pubs les plus chers de l’histoire de la télévision, un stade qui aura coûter la somme rondouillarde voir grassouillette de 450 millions de dollorz verts pour accueillir plus de 70 000 personnes, sous AC. Le Super Bowl c’est du Football Américain.
All right gentlemen, this is serious. We’re going slot right 28 gun-sling on one.
Pardon?
Oui, c’est normal, on ne comprend rien. C’est fait exprès, c’est de la tactique codée super secrète. Le Football Americain ce n’est pas que des gros boeufs casqués qui hurlent des mots bizarre, fringués comme des femmes, des pantalons moulants collés aux fesses. C’est aussi de la tactique. Et du drama. Oh the drama.
La série Friday Night Lights m’a récemment été louée par yavin qui me disait “j’adore ce truc, c’est vraiment over abusé comment c’est génial, j’en dors plus et je n’arrive plus à faire l’amour à ma compagne, j’ai commencé la musculation pour intégrer l’équipe des Pigeons de Marmande, je mange des cornflakes aux stéroïdes”. Etc, etc, etc. Carrément. Je n’exagère rien dans les propos. Intrigué et quelque peu confus face à une telle débauche de superlatifs, je m’y suis mis récemment, profitant donc de ce Super Bowl et du fait qu’en ce moment, bah j’ai pas grand chose à mater, faut bien l’avouer. En attendant le lancement du premier épisode (légalement acheté par VOD sur une chaîne secrète) je me rends sur imdb, où je m’aperçois que la série est en fait l’adaptation pour la télévision d’un film, Friday Night Lights (c’est le même titre que la série en fait, c’est marrant) sortit en 2004 et qui, toujours selon imdb est “The Best Sports movie ever made”. Ok, d’accord, pas selon imdb, selon un ancien joueur raté de football US, basé à Dallas, qui a ouvert un compte sur imbd trois minutes après le générique du dit film.
Le truc c’est que ce même type trouve la série, adaptée du film donc, complètement à chier, ou plutôt, pour le citer “An Apotheosis of Unwatchable Bad Travesty Television”. Je crois savoir où se trouveton problème TomBrady54. Friday Night Lights ne parle pas vraiment de football américain. Ce n’est que la façade. Pour chaque épisode d’un running time de 42 minutes, juste une poignée est dédiée au match de la semaine (qui a lieu le vendredi), les 35-40 minutes restantes font la lumière sur les aléas de jeunes lycéens perdus et de leurs parents, coincés dans une petite ville paumée du Texas qui, certes, ne vit que pour son équipe de football, mais reste un vivier humain, aux maux et traumatismes simple de la vie.
Les créateurs de la série aiment leur pays, leur région. Ca se voit, au travers des images de bord de route, de champs pauvres, des puits de pétroles et de pilonnes électriques, c’est contemplatif. Simple. On est dans le sud des états unis, au Texas, dans une petite ville, Dieu est bien là, avec eux. Le big white guy est présent, souvent, et pourra en rebuté plus d’un, mais c’est comme ça là-bas. Ils prient. Etant moi-même pas super fan de cet aspect, je l’ai trouvé ici assez bien utilisé. Beaucoup de reproches sont fait quand à la façon de filmer tout ça (les match en tout cas, les moments d’action aussi), enchaînant trop rapidement des plans à la seconde, qui plus est des plans pas fixes, pouvant ainsi foutre la gerbe aux plus sensibles. Le truc c’est que je suis pas sensible, donc j’en ai rien à foutre. Mais c’est vrai que ça peut-être fatiguant quand on mate 10 épisodes d’un coup. Aoutch, guilty.
Les personnages! Commençons par l’une des têtes de la ville, le coach de l’équipe forcément, Coach Taylor. J’adore le coach Taylor. Je suis pas amoureux mais presque. Je ne suis pas gay. Eric Taylor (Kyle Chandler que toute la terre entière connaît pour Early Edition (Demain à la Une)) entraîne l’équipe des Dillon Panthers (les équipes de sports aux états unis aiment se donner des noms d’animaux, les panthères, les faucons, les singes. Les pingouins aussi. Oui je sais…) et c’est pas une mince affaire. Vraiment pas. Ce mec passe 12h de ses journées sur le terrain, à l’entrainement, et l’autre douzaine dans son canapé, à visionner des enregistrements des matchs. Pour la tactique. Sa femme est vraiment super cool et ils forment tout les deux un couple serein et plutôt équilibré. Julie, leur fille est canon. Mais très jeune. Je suis confus.
Il y a Buddy, le propriétaire de l’équipe, un trou du cul pas si méchant que ça finalement, juste passionné, un peu trop et pas pour les bonnes choses peut-être. Sa fille, Lyla, est level 70 cheerleader et évidemment elle se tape le “qiubee”, le quaterback de l’équipe, Jason Street. Ils sont complètement amoureux et projettent de se marier et faire treize gosses et demi. Aux côtés de Jason, dans l’équipe il y a THE SMASH, running back de talent qui se la pète beaucoup ce qui ne plaît pas beaucoup à Ridding, le trash boy alcoolo de l’équipe dont j’ai oublié le poste (en gros il pète des gueules avec casque ou pas). Tim Ridding sort (je sais pas vraiment si on peut dire ça) avec Tyra, la blonde bimbo qui s’occupe de sa mère et dont la soeur bosse dans un bar striptease pour payer le loyer. Sad.
Et il y en a d’autres, Matt Saracen, la doublure QB la plus pourrie de l’univers, spécialité : deux mots à la minute tout en bégayant. Mais il est cool, il s’occupe de sa mamie. Il se rêve la fille du coach (mauvaise idée). Le reste du temps il traîne avec Landry que tout le monde appelle Lance car personne ne le connaît. Il a un groupe de musique bizarre. Il est assez cool aussi.
Voilà tout ce beau monde tombe dans la désillusion, dans quelques moments de bonheur, de doute et d’échec, de drames, ce qui fait la vie quoi. Certains se voient en star de football à vie, d’autres errent sans futurs puisque hors football, d’autres refusent et s’en sortent bien. C’est trop larmoyant de temps en temps, quelques épisodes sont ratés (le premier épisode abordant le racisme est tellement maladroit, hoalala) mais l’ensemble est addictif, les personnages plaisants pour la plus part, certains vraiment très bien construits, et les meufs ultra sex.
Oh et il y a beaucoup de très bons morceaux pour accompagner la série. Spoon, Explosion In The Sky, Cinematic Orchestra, Iron & Wine, Gustavo Santaollala, Yeah Yeah Yeahs, etc
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- What do you mean she’s bipolar?
- I just means that she got issues, like everybody else in this town.[/i]