God Hand

Personne n’en parlant dans cet antre du bon goût ludonumérique qu’est Geekzone, je me lance.
Raclements de gorges
Oyez, oyez geeks et geekettes.
Ce message est d’importance pour tous les vieux gamers qui se respectent, ceux-ci se doivent de se pencher sur la sortie du surprenant God Hand sur PS2 dans notre beau pays. Combien de fois, ceux-ci ont-ils versé une larme sur la disparition prématurée du beat them all à l’ancienne, un soir d’hiver pluvieux en écoutant de la jpop toute triste ?


(Ha, on me fait signe qu’il n’y a que moi…hum…)

A quel point regrettent-ils les Streets of Rage et les Final Fight partis trop vite rejoindre le cimetière des “jeux qui n’ont pas passé brillament le cap de la 3d” avec les shoot-them-up et heu…Castlevania?

Heureusement tout cela est fini. Bon, c’est de fini de manière très ponctuelle puisque la seule exception qui nous intéresse c’est donc God Hand.

“I’m not huuuuuuuuuuuuuurt”

God Hand a du être initié par un stagiaire de Clover qui croyait faire une bonne blague. Déjà faire un beat them all avec des vrais punks moches et méchants aujourd’hui, il fallait oser, mais arroser chaque dialogue à coup d’humour lourd et gras, ça s’appelle un suicide commercial.

Tout aurait pu en rester là si au cours de la réunion pendant laquelle il présenta son projet, tout Capcom n’était pas complètement ivre et défoncé à la colle. De ce brain-bituring va naître un jeu assez barré comme on n’en a pas beaucoup vu sortir du Japon. Un hommage aux grandes références citées plus haut, et surtout la constatation que quel qu’ait été le genre des jeux, Clover faisait du bon boulot.

“He really gave it to me…”

Le héros, Gene a hérité d’un bras qui contient des pouvoirs magique (d’où le titre) avec lequel il va botter lourdement l’arrière train d’une bande de skins tout droit sorti d’un jeu des années 80 aux ordres d’une organisation controlée par des démons. Enfin des démons…une dominatrice qui aime le cuir, une copie d’Elvis (modèle “fin de carrière”) à la sauce mexicaine, ce genre de démons quoi…

Mais le scénario, on s’en contrebat l’entrejambe.

Car God Hand c’est le retour triomphal de la tatane en pack de 32, le come-back fracassant de la ouiche à la mornifle, et, pour la première fois chez vous, la reconnaissance de la toute puissance du coup de pied dans les parties. Un divertissement complètement décomplexé pour les joueurs déviants qui, comme moi, avait pris un pied pas possible à faire exploser la tête des affreux de Hokuto no Ken sur Psone. Un plaisir simple aussi pur et innocent qu’une soirée “nanard-pizza-bière” avec des potes.
Tout ça grâce à un gameplay ultra-simple et une difficulté qui ne pardonne pas le matraquage du bouton carré.

“Woman!”

Customisation complètement libre des enchaînements grâce aux coups que vous débloquez pendant le jeu, esquives salvatrices posées sur le stick droit (comme God of War, et ça devrait être obligatoire pour ce type de jeu) et brise garde sont vos meilleurs atouts pour vous en sortir indemnes. La négligence d’un seul de ses aspects se soldera par une belle rouste, suivie d’un écran “game over”. Ma première partie en normal ayant duré moins de 4 minutes.

En ce qui concerne les coups, il y en a une tripotée à acquérir (au total : une centaine et des poussières), et pour tous les goûts : poseurs à la Matrix, technique de l’ivrogne, karate, box thaï, coups humiliants et j’en passe. Le tout est astucieusement classé dans votre écran de stat’ : pied, poing, brise garde, coups chargeables, ceux qui font valdinguer…pour mapper avec aisance votre manette et casser du genoux selon vos envies B)

Evidemment plus on joue bien, plus on fait progresser une barre qui, une fois pleine, vous fait changer de niveau (avec applaudissements à l’appui). Plus le niveau est haut, plus vous gagnez de l’argent à la fin du level pour acheter des upgrades, ou des nouveaux coups, mais plus vous prenez cher quand les affreux vous refont le portrait, c’est ça la version hardcore de la difficulté adaptative.

Impossible de s’endormir sur une technique : bourrinez une adversaire en garde et vous vous prendrez un contre, placez un brise garde au mauvais moment et l’ennemi l’esquivera pour vous faire avaler les dents qu’il vous reste.
Saupoudrez le tout des super coups accessibles via une roulette (transformer vos ennemis en feu d’artifice, les envoyer au ciel à coup de batte, ou leur mettre un coup de pied dans les c…) et d’une invincibilité temporaire, tous deux limités. Mais aussi, de la joie simple de lancer des barils d’explosifs, de donner des coups avec des poutres ou des parasols, et de mettre des fessées divines aux vilaines filles qui aiment les fouets, et vous obtenez un défouloir qu’on se surprend à lancer avec plaisir pour se marrer un bon coup.

"What a pain in the behind"

Car, s’il est vraiment fun, le jeu possède aussi pas mal de défauts, et pas des moindres. Techniquement juste acceptable, et artistiquement affreux, God Hand fait passer les bureaux de F.E.A.R. pour de l’art moderne. La musique (complètement ringarde) qui tourne en boucle finit invariablement par agacer quand on perd à répétitions. D’autre part, la caméra est vissée dans le dos du joueur, la visibilité est donc très réduite, obligeant le joueur à esquiver constamment pour garder ses ennemis devant lui jusqu’à avoir une ouverture. Il faut également accrocher au coté complètement débile et super lourd du titre. Et puis c’est quand même un jeu de bourrin, tout crétin, et répétitif.

Alors certes, il y a tout ceux qui, atteints par le besoin insatiable d’incarner un poseur (dont je fais partie), feront l’impasse sans réfléchir sur ce jeu, sachez juste que parmis eux certains pourraient passer à coté d’une agréable surprise. God Hand est considérablement plus divertissant que des bouses à grosses licences comme Dirge of Cerberus, Devil May Cry 2 et Dawn of Mana (et je sais de quoi je parle). Comptez un peu plus d’une dizaine d’heures pour finir le titre.

Geeks et Geekettes, merci de votre attention.

sympa le test de jeu, tu devrais faire çà plus souvent. moi je me suis bien marré.

par contre, ca fait un peu blog. quel est l’interet du texte à part nous faire découvrir un jeu ?
a fout’ j’ai bien rigolé

Doud

Je confirme et plussoie, God Hand c’est exactement ça. Défoulant comme un God of War, stupide comme un épisode de Sam & Max et moche un peu. Les persos sont correctement modélisés mais les décors sont misérables.
C’est vrai qu’il est dur mais l’idée de difficulté adaptative via une jauge est tout simplement géniale.

Merci B)
Ouais j’ai pondu un roman c’est vrai…
En voulant être le plus clair possible je me suis laissé un peu emporter.