GPi Case 2 : douleur et plaisir

En dépit du bon sens et des pénuries, j’ai craqué pour un boîtier pour les Raspberry Pi Compute Module 4
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Ce boîtier corrige les défauts des boîtiers précédents : 6 boutons de bonne facture et une batterie intégrée.

Après quelques manipulations, la qualité du boîtier semble excellente. Mais le problème se situe ailleurs : la documentation. En effet, j’ai dit que ça utilise un Compute Module 4, la version embarquée du Raspberry Pi 4. Sauf que cet engin, c’est pas du tout ce que vous attendriez d’un Raspberry Pi et de son écosystème moderne. Bienvenue dans le monde de la doc lacunaire et de l’amateurisme. Le boîtier en question ne déroge d’ailleurs pas à cette règle.

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Premier point, le nerf de la guerre du raspi (Raspberry Pi) : l’accès à la carte micro SD. Ça va faire des années que les tutos Rasbperry Pi fleurissent sur le net et flasher une carte micro SD est devenu accessible à tous. Mais les Compute Module ont fréquemment de la mémoire eMMC embarquée et ça va transformer votre vie en souffrance. Naïf, j’ai juste flashé ma carte SD, rajouté les customisations spécifiques au boîtier. Jusque ici tout est normal. Mais l’engin ne démarre pas. Heureusement, le port HDMI permet de dépanner et de voir que la carte SD n’est pas détectée. Sauf qu’ici, carte SD pas détectée ne veut pas forcément dire qu’elle est pas détectée. Oui, eMMC embarquée ça veut dire que le port pour les cartes SD ne peut pas être utilisé. Meilleure blague parce que toutes les cartes qui servent de support à un Compute Module 4 ont un slot SD, qui sera donc fréquemment inutilisable à moins qu’il ne soit câblé en USB.
Mais alors comment flasher la mémoire eMMC ? Certaines PCB pour Compute Module 4 ont 2 ports machin-USB. Il faut connecter 1 port à l’alim, l’autre à un ordinateur, il faut en plus bricoler un pont entre 2 pins de la carte, et danser sur un pied pendant 2 heures en chantant à tue-tête. Oui, c’est de la merde, des bricolages du monde embarqué, la doc en moins. Pour en revenir au boîtier il a effectivement 2 ports USB, mais impossible de faire fonctionner le port qui se nomme « update ». C’est là que se finit mon aventure en attendant de recevoir une autre PCB pour essayer de flasher la eMMC et de confirmer qu’on m’a refilé un compute module avec de la eMMC.

[edit:]Après avoir fouiné sur les internets, j’ai pu confirmer que ma carte a un chip eMMC. J’ai mis à jour la photo

Conclusion : si vous êtes intéressés, attendez 6 mois que les gros nerds aient fini de débroussailler le terrain, pour l’instant c’est juste pas utilisable ce machin. À cause des pénuries, les seuls Compute Module 4 trouvables sont actuellement sur Ebay et les scalpers ne savent pas toujours ce qu’ils vendent.

La page du produit chez Retroflag indique bien « Recommend CM4 Lite with WiFi ». Les compute modules en version Lite sont ceux sans eMMC. Assure toi bien que ça soit la version que tu as prise et ça devrait déjà aller mieux :slight_smile: Bonne chance pour trouver un Raspberry en ce moment ceci dit, quelle que soit la version. Les délais de livraison sur certains modèles se situent aux alentours de 2023…

Ouais, j’ai vu et je trouve ça assez léger malgré tout. J’ai pas de problème avec le fait que ça soit le modèle conseillé, et à juste titre. Encore une fois, j’ai un problème avec le manque de doc officielle sur le CM4 et sur le GPi Case 2. Je rappelle encore une fois que pour le GPi Case 2 il y a un port micro-USB appelé « update » sans la moindre documentation.
Sur le modèle de CM4 que j’ai pris, la référence n’est pas indiquée sur la carte. J’ai juste noté l’absence de module wifi et j’attends un peu plus de matos pour vérifier la présence ou pas d’eMMC.

Encore une fois, mon point principal était de prévenir les gens de pas acheter ça à l’aveugle, c’est pas du plug’n play comme les autres raspi. Je pense qu’il est plus sage d’attendre les futurs packs de kubii.fr

Ca s’était bien passé sur mon GPi Case premier du nom mais effectivement, pour avoir quelques Raspberry de différentes versions à la maison: quand ça veut pas ça veut pas. Je serais curieux d’avoir un retour sur ta bestiole quand tu auras enfin réussi à la mettre en route !

J’ai réussi à flasher la eMMC du CM4 en combinant cette IO Board et ce tuto là. Il n’y a qu’un port USB-C sur l’IO-board mais il fonctionne aussi pour flasher.
Pas moyen de flasher directement avec la Gpi Case 2, malheureusement.

J’en dirai plus sur le boîtier après quelques jours/semaines de tests acharnés.

Quelques jours plus tard et heures de tests, voici le complément.
Pour le flash de l’eMMC, avec le GPi case 2, j’étais juste complètement débile. Avec le tuto rpiboot linké dans mon post précédent, ça marche direct. C’est chiant d’avoir besoin d’un driver et d’une appli, mais ça marche.
L’écran a des couleurs ok. Je n’ai pas perçu de retard à l’affichage. D’ailleurs, les écrans des Game Boy et même des GBA ont un retard à l’affichage bien sale, donc ça peut difficilement être pire. A noter que la conf par défaut de Recalbox est configurée sur un buffer énorme de 3 frames. Perso, je le mets à 1 frame. La résolution de l’écran étant faible, Recalbox est par défaut pas très lisible mais il paraît qu’on peut changer la taille des polices en éditant des fichiers texte.
Les boutons X, Y, A et B sont assez rigides. Ça fait un peu mal au doigts au bout d’une heure de jeu, mais j’imagine qu’ils vont se ramollir un peu avec le temps. Le boîtier est 10% plus petit qu’un(e) Game Boy frigo, mais c’est suffisant pour la rendre moins confortable. Ça reste malgré tout acceptable avec mes mains énormes. Les boutons L et R sont clairement pas très bons, ni bien placés, mais au moins ils sont là. Le boîtier est plus axé sur le design que sur le confort. La disposition des boutons est parfaite pour la Game Boy, la Game Gear, la Master System et plus inattendu, pour la Megadrive. Pour la SNES et la GBA, faut éviter les jeux où on utilise beaucoup les boutons L et R.

En ce qui concerne l’autonomie, je ne suis pas allé au delà de 4 heures d’utilisation, mais ça semble tenir la distance. Le seul reproche que j’aurais à faire est que rien n’indique le niveau de charge, mais rien n’existe pour ça dans les distros retrogaming, donc ça n’est pas vraiment la faute de Retroflag.
Les perfs sont celles d’un Raspberry Pi 4 non ventilé, donc bien mais pas le top. Ça chauffe, certes, mais la zone qui chauffe n’est pas là où on pose les mains.

Ma conclusion est que c’est un produit qui fait passer le design avant le confort, mais qui reste malgré tout de plutôt bonne facture. A ce tarif là, ce niveau de puissance et ce joli design il n’y a pas beaucoup de concurrence.
Mon reproche sur la doc spartiate de Retroflag sur la doc reste valide. Mais au moins ils répondent aux mails rapidement.
Les linkers ne sont même plus une option. Krikzz est (heureusement) parti de l’Ukraine vers l’Espagne avec sa famille, et il n’y a plus rien dispo en neuf. Les prix sont rapidement devenus stratosphériques.
Ma deuxième conclusion est que je vous conseille à nouveau d’attendre que des kits soient dispos sur Kubii, ça vous évitera mes galères.