La recherche, un problème franco-français

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La France pâtit du cloisonnement entre recherches civile et militaire
LE MONDE | 14.07.03 | 13h31  
Un rapprochement permettrait aux industriels de mieux exploiter les travaux des laboratoires bénéficiant des crédits accordés à la défense, comme cela se passe aux Etats-Unis. Des collaborations s'ébauchent, à l'initiative de la délégation générale pour l'armement.
L'innovation est désormais unanimement considérée comme un facteur majeur de la croissance économique. Pourtant, en France, elle n'est guère optimisée. Un cloisonnement presque étanche sépare en effet recherche civile d'une part et militaire d'autre part, alors que tous les experts s'accordent pour dire que la recherche de base est bien souvent commune aux deux univers.

Mais cette étanchéité pourrait être remise en question. Outre les déclarations dans ce sens de la délégation générale pour l’armement (DGA), Serge Lepeltier, sénateur UMP du Cher, auteur d’un rapport sur la France et la mondialisation, remis en juin au premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, recommande d’“encourager la “civilisation” des brevets militaires”. Et le ministère de la recherche vient de nommer au poste de directeur de la technologie Jean-Jacques Gagnepain, précédemment conseiller scientifique du délégué général. “Les lois fondamentales de la physique ne sont ni civiles ni militaires”, déclare-t-il aujourd’hui, tout comme il le faisait quand il était encore à la DGA.

L’environnement actuel, tant technologique qu’économique, pousse en effet plus que jamais à une convergence entre ces deux mondes. La nécessité de réduire les déficits publics oriente les budgets de recherche à la baisse. Celui du ministère de la recherche, mais aussi celui du ministère de la défense, dont le budget recherche et développement (R & D) a diminué de 30% entre 1995 et 2000, pour repartir néanmoins à la hausse depuis 2002 et atteindre 3,9 milliards d’€ en 2003. Ce dernier finance environ 65% de l’ensemble des aides publiques de recherche aux entreprises.

La baisse de ces dernières années a été ressentie par tous les industriels du secteur de la défense (EADS, Thales, Snecma, Dassault Aviation), qui perçoivent traditionnellement des contrats d’études importants du ministère. Elle le fut particulièrement pour les recherches qui ne relevaient pas exclusivement du domaine militaire. Car, confronté à cette diminution de ressources, le ministère de la défense a privilégié les travaux liés à son secteur d’activité, tandis que le ministère de la recherche, ou celui de l’industrie, faisait l’inverse. Conséquence : “Contrairement aux Etats-Unis, où les ministères civils et militaires se battent pour financer les technologies duales, c’est-à-dire ayant des usages tant civils que militaires, en France, celles-ci ne sont financées nulle part”, explique Dominique Vernay, directeur technique de Thales.

Ce cloisonnement se retrouve au niveau des laboratoires publics. Aux Etats-Unis, les équipes de recherche universitaires peuvent travailler tant pour le civil que pour le militaire et les agences militaires, comme la célèbre Defense Research Projects Agency (Darpa), qui est à l’origine d’Internet, peuvent confier des travaux au laboratoire le plus compétent. “En France, les laboratoires publics sont déjà orientés ; l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (Onera) travaille ainsi en priorité avec des entreprises du secteur de la défense”, affirme M. Vernay. Non seulement, le budget de R & D militaire américain est, selon les chiffres de l’OCDE, 17 fois supérieur au budget français, mais en plus il serait donc plus efficacement utilisé, car profitant mieux des compétences des uns et des autres. “Il favorise le brassage des hommes dans les laboratoires”, explique M. Vernay.

Ces différences profondes dans l’organisation du système de recherche entre la France et les Etats-Unis se sont exacerbées depuis le milieu des années 1990, avec la fin de la guerre froide. “Le fondement de la politique de R & D militaire américaine reste politique et stratégique”, explique Valérie Merindol, enseignant-chercheur à l’Ecole de l’air et coauteur de La Recherche et la Technologie, Enjeux de puissance (éditions Economica), un ouvrage sur l’économie de l’innovation dans le secteur de la défense. “Même après la guerre froide, la justification principale du soutien fédéral à la recherche fondamentale reste la sécurité et la santé”, poursuit-elle. Ce qui permet de toucher un vaste champ d’activités… et “d’échapper aux règles de l’Organisation mondiale du commerce”, ajoute Denis Randet, délégué général de l’Association nationale de la recherche technique (ANRT), polytechnicien, ingénieur de l’armement et bon connaisseur du sujet pour avoir longtemps dirigé le Leti, laboratoire du Commissariat à l’énergie atomique spécialisé dans les composants électroniques. “La défense américaine finance des recherches en biotechnologies pour lutter contre le bioterrorisme, en espérant que les grands groupes pharmaceutiques américains continueront d’être les maîtres du monde”, explique-t-il.

En France, le mouvement inverse s’est produit. "En 1995, les militaires ont cassé leur outil. Jusque-là, la DGA payait des ingénieurs compétents, qui avaient une vision stratégique sur la durée. On appréciait cette continuité, qui est la clef de la mise au point de techniques nouvelles et lourdes. Mais le Japon est devenu le modèle mondial. On a voulu imiter leur système de production de masse de produits grand public. Au nom de cette réalité et de la baisse des budgets militaires, on s’est concocté un concept maison de component on the shelf, selon lequel les militaires, pour concevoir leurs systèmes, devaient s’approvisionner en produits et composants standards. Cette vision de la dualité a été une escroquerie. On a refusé de voir les effets bénéfiques de ce que l’on perdait", s’insurge Denis Randet.

Mais, depuis deux ans, la DGA essaie de recréer des ponts. La remontée des budgets R & D dans le domaine de la défense, à partir de 2002, aurait accentué cette tendance : "Le monde de la défense est moins crispé, observe M. Vernay, et le civil voit un intérêt à se rapprocher du militaire. Dans mon domaine -l’électronique-, on ne note plus de jalousie affichée, mais plutôt une volonté de coopérer."

Des scientifiques de la DGA participent en effet désormais aux réseaux de recherche et d’innovation technologique mis en place par le ministère de la recherche. “L’effort d’intégration de la DGA dans les réseaux liés à la communauté nationale de recherche sera intensifié”, affirme Yves Gleizes, délégué général pour l’armement, dans Les Cahiers de mars.

De son côté, une entreprise comme Thales a aussi revu son organisation. Une direction de la recherche, créée il y a deux ans et demi, identifie les besoins communs aux scientifiques des pôles militaires et civils. “Les deux sont considérés au même niveau, alors qu’avant, la recherche centrale servait essentiellement la défense et le civil était un dérivatif”, explique M. Vernay.

Autant de changements organisationnels et culturels dont les résultats n’apparaîtront sans doute que dans quelques années. “Le danger serait que, dans un an, on dise qu’il faut arrêter ce mouvement parce que les résultats ne sont pas au rendez-vous”, redoute Mme Mérindol.

Annie Kahn

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Les PME sont ignorées[/b]

“Les PME-PMI sont plus à même que les grands groupes de développer des innovations de rupture.” Dans son bulletin Ecodef de mai 2003 consacré aux industries franciliennes de défense, le ministère de la défense reconnaît le rôle crucial des petites entreprises dans l’économie de l’innovation.

Pourtant, une note en date du 18 juin publiée par l’Observatoire économique du même ministère indique que les PME ne reçoivent que 2% des financements publics de recherche et développement militaire. Aux Etats-Unis, la Small Business Administration (SBA), l’agence américaine chargée de l’aide aux PME, s’assure que 23% des contrats gouvernementaux (de recherche en particulier) sont passés avec des PME.

Cela explique que, parmi les vingt-cinq plus grandes entreprises américaines actuelles, dix-neuf (dont Microsoft, Intel ou Cisco) ont été créées depuis 1960, souligne Emmanuel Leprince, délégué général du Comité Richelieu, association de PME technologiques. Un plan pluriannuel de soutien aux PME lancé par la délégation générale pour l’armement (DGA) pour la période 2002-2004 permettra peut-être de réduire ce fossé. Il prévoit de “faciliter l’accès des PME aux contrats de défense”.

[b]•[/b] ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 15.07.03
[/quote]Ben voilà, je suis totalement d'accord avec cet [url="http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3234--327726-,00.html"]article[/url] donc je lui ai mis 3 étoiles (alors que je ne vote quasiment jamais). J'ai pensé qu'il méritait un peu plus qu'un passage éclair dans PdG, donc j'aimerais savoir ce que vous en pensiez.

Ce message a été édité par xentyr le 14/07/2003

Pour être (débutant certes mais en fréquentant le milieu on commence à en connaître certains aspects) dans un domaine où la question de la recherche est un véritable problème même si on n’est pas exactement dans la même veine que l’article de Xentyr.

Je veux bien évidemment parler comme vous ne l’avez certainement pas deviné de l’histoire. C’est un grave problème que les crédits associés à la recherche en général déclinent chaque année et qu’aucune politique majeure n’ait vue le jour dans le but de coordonner un peu tout cela…
Quand on voit les efforts consentis et les crédits réservés (et les résultats obtenus d’ailleurs) par des pays comme les USA et le Japon en matière de R&D ca fait peur à voir.
Ce qui me fait dire qu’en France, on a l’esprit de la recherche mais ni les structures ni les fonds nécessaires à son aboutissement réel sur le terrain.
D’où la colère de certains dont les historiens, archéologues and co dont les budgets réduits à peu de chagrin ne permettent plus de maintenir une politique cohérente au niveau de la recherche. Ce qui a fait que de nombreux personnes de ce secteur (dont moi par solidarité même si je ne suis qu’étudiant) se sont symboliquement levées pour témoigner de la situation bien désastreuse dans laquelle la France se trouve sur ce point précis.
En histoire si la recherche meurt, c’est la discipline qui meurt faure de réactualisation des connaissances et il en malheureusement ainsi pour bon nombre de disciplines et c’est bien dommage…

Et l’allergie totalle par ideologie d’une association public/prive pour financer certains secteurs de la recherche ou c’est faisable, en France, n’aide en rien le schmilblick…

Tout à fait d’accord avec GloP. Le problème, c’est quand on met de l’idéologie dedans, et que du coup, on devient intégriste. On pourrait tout à fait réserver un secteur à la recherche fondamentale à intérêt purement scientifique et ouvrir enfin tous les autres secteurs aux investissements privés, genre un système hybride 80% USA et 20% France (chiffres à vue de nez hein). En gros, prendre le meilleur des 2 mondes (pour schématiser, recherches pure ET applicative, ou encore théorie ET pratique)… Heureusement, on commence enfin à se rendre compte des limites des schémas extrêmes !
Ce message a été édité par xentyr le 14/07/2003

On doit peut-être pas parler de la même chose, mais pour avoir cuisiné
quelques-uns des profs de ma fac sur leur boulot de chercheur, j’ai
appris qu’une bonne partie d’entre eux faisait des recherches pour et
cofinancées par des boîtes privées. Les labos ne peuvent pas fonctionner avec des fonds uniquement publics, et les boîtes ne peuvent pas se passer de ces derniers pour des raisons également économiques (besoin ponctuel de gens pointus dans un domaine particulier)

Le problème, c’est que ça se fait plus ou moins en cachette (d’où le fait que nos profs en parlent pas de suite, contrairement à l’Amérique où le prof te parle de ça sans complexe), sur des projets ponctuels et non sur des projets d’envergure par exemple (ou alors c’est exceptionnel).
Ce message a été édité par xentyr le 14/07/2003

[quote]Le problème, c’est que ça se fait plus ou moins en cachette (d’où le fait que nos profs en parlent pas de suite, contrairement à l’Amérique où le prof te parle de ça sans complexe), sur des projets ponctuels et non sur des projets d’envergure par exemple (ou alors c’est exceptionnel).
Ce message a été édité par xentyr le 14/07/2003[/quote]
Sauf qu’il ne faudrait pas non plus en faire porter tout le poids aux
chercheurs et à une hypothétique “haine du privé”…
Les
entreprises françaises sont extrêmement frileuses et refusent de
financer des recherches qui ne sont pas rentables à court terme.
D’autre part lorsqu’on constate que la recherche est coûteuse et pas
assez efficace, on préfère couper dans les budgets plutot que se
demander pourquoi ça marche mieux ailleurs… aux Etats-unis la
recherche privée bénéficie d’avantages directs ou d’abattements
fiscaux, du coup il paraît naturel aux entreprises de “renvoyer
l’ascenseur” en cofinançant des travaux universitaires de recherche
fondamentale, qui ne sont pas assurés de donner des résultats rapides.

Je n’ai JAMAIS dit que c’était les chercheurs. C’est l’administration qui traîne des pieds. Du coup, les chercheurs ne savent pas s’ils doivent le dire Et il n’y a pas de haine du privé, mais une peur irrationnelle, c’est pas pareil. Ensuite, si les investisseurs sont frileux en France, c’est surtout car la politique économique n’est pas visible à moyen terme dans notre pays… Il faut vraiment revoir le tout, avec pourquoi pas des aides à l’américaine ciblées sur les entreprises dont les investissements R&D vont dans les universités.

[quote]Je
n’ai JAMAIS dit que c’était les chercheurs.

J'ai JAMAIS dit que tu l'avais dit [img]style_emoticons/<#EMO_DIR#>/wink.gif[/img] trop de gens le pensent, c'est tout.

[quote]C’est l’administration qui
traîne des pieds. Du coup, les chercheurs ne savent pas s’ils doivent
le dire Et il n’y a pas de
haine du privé, mais une peur irrationnelle, c’est pas pareil.
irrationnelle ? vu la vision caricaturale qu’ont de nombreuses
entreprises des chercheurs, on comprend que ceux-ci se lassent
rapidement de jouer les exécutants R et D bon marché…
Au passage je ne sais pas qui cache ses financements privés et
pourquoi, mais tous les chercheurs que je connais en parlent sans
détour lorsqu’on pose la question. Je ne vois pas en quoi ce serait
infâmant ?

[quote]Ensuite,
si les investisseurs sont frileux en France, c’est surtout car la
politique économique n’est pas visible à moyen terme dans notre pays…
La conjoncture a beaucoup plus d’incidence sur les investissements que
la politique économique, et elle n’est pas bien meilleure aux
Etats-Unis qu’en France. Pourquoi faut-il toujours qu’il
y ait une exception française intolérable au niveau des pouvoirs
publics, mais que les entreprises ne puissent pas être mises en cause ?
parce que leur statut traditionnel de “victimes” des charges
et autres lois de protection sociale leur donne le droit de ne prendre aucun risque, même quand elle peuvent se le permettre ?

[quote]Il faut vraiment revoir le tout, avec pourquoi pas des aides à
l’américaine ciblées sur les entreprises dont les investissements
R&D vont dans les universités. [/quote]Yep.
Ca serait beaucoup plus malin en effet que de se contenter d’un “ça
coûte trop cher pour ce que ça rapporte, on coupe les vivres”, qui
est un peu le raisonnement de base de tous les gouvernements à l’heure actuelle

[quote]

[quote]C’est l’administration qui traîne des pieds. Du coup, les chercheurs ne savent pas s’ils doivent le dire Et il n’y a pas de haine du privé, mais une peur irrationnelle, c’est pas pareil.
irrationnelle ? vu la vision caricaturale qu’ont de nombreuses entreprises des chercheurs, on comprend que ceux-ci se lassent rapidement de jouer les exécutants R et D bon marché… Au passage je ne sais pas qui cache ses financements privés et pourquoi, mais tous les chercheurs que je connais en parlent sans détour lorsqu’on pose la question. Je ne vois pas en quoi ce serait infâmant ?
[/quote]Rhhhha encore une fois “irrationnelle” pour les hauts-fonctionnaires qui décident là-haut, PAS pour les chercheurs. Et si, la hiérarchie des chercheurs n’apprécie pas du tout que les chercheurs parlent des fonds privés car elle est obnubilée par l’idéologie du tout-public. Ensuite, je n’ai pas dit que les chercheurs mentaient, juste qu’il fallait forcément amener la discussion dessus, alors qu’ailleurs, ils sont limite fiers (== sans complexe) de dire qu’ils sponsorisés par une grande entreprise, là où le préjugé français voit un vendu à la cause des capitalistes, sissi.
 

[quote]

[quote]Ensuite, si les investisseurs sont frileux en France, c’est surtout car la politique économique n’est pas visible à moyen terme dans notre pays…[/quote]La conjoncture a beaucoup plus d’incidence sur les investissements que la politique économique, et elle n’est pas bien meilleure aux Etats-Unis qu’en France. Pourquoi faut-il toujours qu’il y ait une exception française intolérable au niveau des pouvoirs publics, mais que les entreprises ne puissent pas être mises en cause ? parce que leur statut traditionnel de “victimes” des charges et autres lois de protection sociale leur donne le droit de ne prendre aucun risque, même quand elle peuvent se le permettre ? [/quote]Ouaip, pourtant, compare la frilosité américaine et la frilosité française quand tu leur amènes un projet. Y’a pas photo, comme diraient 2 crétins… Le problème du capital-risque en France, c’est que comme toute réforme est plus difficile à mener qu’ailleurs (difficulté à licencier, flexibiliser, mais surtout surtout surtout nos syndicats basés sur une opposition systématique), quand il y a échec potentiel, en France on doit continuer jusqu’au bout et perdre tout avant de pouvoir recommencer, avec toutes les lourdeurs que ça implique alors qu’en Amérique, tu peux sauver quelques billes quasi-immédiatement, la flexibilité accrue du monde du travail (au niveau licenciement, certes, mais aussi administratif, paperasserie…) aidant beaucoup à cela. En France quand ça sent le roussi, t’es baisé et tu attends patiemment un RJ. Donc, oui, il y a une dérive de victimisation du côté des entreprises, mais non, elles peuvent moins se permettre des risques qu’en Amérique, d’autant plus que la conjoncture européenne dépend de la conjoncture américaine, et non l’inverse, ce qui est loin d’être négligeable.

Quant à la ligne politique économique de la France, regarde donc l’histoire de Daewoo par exemple. Les investisseurs étrangers ne sont pas attirés par la France car le modèle économique fluctue entre un interventionnisme de l’État fort et un libéralisme contrôlé. Donc plus qu’une histoire de charges élevées, ils ne savent pas ce qui va se passer, à court, moyen ou long terme. Et l’inconnu en économie, il n’y a rien de pire. Tant que la France n’aura pas effectué des réformes claires (dans un sens comme dans l’autre), il restera du flou. Pour en revenir à Daewoo, on en est arrivé à donner une carotte aux investisseurs étrangers pour qu’ils viennent s’installer ici. Mais le sentiment paternaliste est passé de mode depuis longtemps. Donc quand la compagnie se rend compte que cette carotte est pourrie, elle va tout simplement chercher une autre carotte ailleurs, sans état d’âme aucun.

En économie, tout est une question de ROI. Quand on n’est pas sûr de ce qu’il sera, on ne s’aventure pas…
Ce message a été édité par xentyr le 15/07/2003

Hop, fils de chercheur qui parle…

Mes parents travaille dans le public. Pourquoi ? D’abord pour l’étique : la recherche et ses fruits sont pour l’humanité et non pas pour une entreprise X. Bon, ok, il y autre chose aussi
Ce message a été édité par Sheme_One le 15/07/2003

[quote]Ensuite, il y a des trucs qui font bondir dans les résolutions du gouvernement français, et qui est d’ailleurs le propre de ce gouvernement : on ne s’occupe que de ce qui est primairement vitale et a cour terme. De ce fait, cette année c’est presque 50% de crédits en moins pour chaque projet, après le vote du budget de cette année

[quote]Quant à la ligne
politique économique de la France, regarde donc l’histoire de Daewoo
par exemple. Les investisseurs étrangers ne sont pas attirés par la
France car le modèle économique fluctue entre un interventionnisme de
l’État fort et un libéralisme contrôlé. Donc plus qu’une histoire de
charges élevées, ils ne savent pas ce qui va se passer, à court, moyen
ou long terme. Et l’inconnu en économie, il n’y a rien de pire. Tant
que la France n’aura pas effectué des réformes claires (dans un sens
comme dans l’autre), il restera du flou. Pour en revenir à Daewoo,
on en est arrivé à donner une carotte aux investisseurs étrangers
pour qu’ils viennent s’installer ici. Mais le sentiment paternaliste
est passé de mode depuis longtemps. Donc quand la compagnie se rend
compte que cette carotte est pourrie, elle va tout simplement
chercher une autre carotte ailleurs, sans état d’âme aucun.[/quote]
L’exemple de Daewoo n’est peut-être pas le plus approprié, tu ne crois
pas ? ce que Juppé voulait surtout, c’était se débarasser des dettes de Thomson (14 milliards quand même). En plus Daewoo est reparti la queue entre les jambes, et leur “cadeau” se porte
bien mieux qu’eux aujourd’hui, ce qui est un comble pour une entreprise qui valait un franc à l’époque.
A part ça, un article intéressant à lire.

Quand je parlais de Daewoo, je parlais de ça en fait
(la carotte, c’est les 40 000 000 € d’aide publique )
Ce message a été édité par xentyr le 15/07/2003

Oups désolé, j’étais à côté de la plaque

Sinon, l’article est intéressant. Je note donc l’évolution, mais j’ai une grosse objection : l’enquête courait pendant le mois de mars. Je doute qu’une même enquête faite en mai dernier ou en septembre prochain rencontre le même écho auprès des entreprises.
Ce message a été édité par xentyr le 15/07/2003