Le contrôle parental est au cœur de discutions depuis de nombreuses années. La protection de l’enfance face aux risques générés par Internet, tant sur la violence orale, écrite, les messages vidéos à caractère racistes, fascistes, xénophobes, violents, la pornographie voir la pédo-pornographie sont mis en exergues pour marquer les esprits. Depuis quelques semaines, vous n’êtes certainement pas sans avoir vu cette publicité :
http://www.youtube.com/watch?v=cE6fQwWggVM…tal/2008/12/15/
Je dois bien avouer que cette publicité me dérange. Certes, je reconnais en son contenu beaucoup de messages que nous retrouvons sur les sites susvisés. Ce n’est pas tant l’intégralité de la publicité qui m’ennuie, mais c’est un passage bref, dans lequel un lézard armé d’une mitrailleuse lourde, détruit le salon et demande où est Arthur. Par ce simple passage, une image de violence systématique vient se greffer sur le dos des jeux vidéos. 10 secondes qui nous font revenir 10 ans en arrière où la très sinistre association Familles de France (représentative d’une certaine catégorie de Familles je le rappel) faisait procès sur procès aux éditeurs de jeux et qui lança les premières croisades contre le divertissement vidéo ludique.
Ce passage me paraît incohérent. Je me suis posé la question de savoir comment un enfant mineur pouvait avoir accès à un jeu aussi violent ? trois réponses se sont imposées :
- soit ses parents lui ont acheté,
- soit un camarade lui a prêté,
- soit par le téléchargement illégal.
Et là, c’est toute l’ambiguïté du problème. Ce n’est pas le contrôle parental qui empêchera un enfant de jouer à un jeu violent, mais bien la vigilance des parents. J’ai eu un instant cette horrible sensation que les autorités publiques déresponsabilisaient encore un peu plus les parents de leur travail d’éducation par l’utilisation d’un outil censé protéger les enfants. Hors, installer un logiciel de jeu n’est pas considéré par un OCP (outil de contrôle parental) comme une action à interdire. Tout comme l’exécution de ce programme ou bien encore son téléchargement.
Dans gameblog, l’un des animateurs à eu un commentaire particulièrement juste qui disait en gros et de mémoire : que le jeu vidéo s’est racheté une conduite aux yeux des utilisateurs, notamment par l’arrivée de la Wii et de ses nombreux jeux ouvert à tous. Cela contribuait à dédiaboliser le jeu vidéo. Angel par la suite me semble t’il a rectifié le commentaire en disant que : d’une part il y avait les jeux wii et d’autre par les autres jeux. Mais tout deux s’accordaient à dire que le jeu, dans sa globalité, souffrait moins de la vindicte populaire depuis quelques années.
Hors, les préjugés ont la vie dur et apparemment, le travail réalisé durant de nombreuses années n’ont pas permis de véhiculer autres choses que des stéréotypes basés sur le jugement de moralité de certains bien pensant. Je regrette que cette publicité, aussi bonne soit elle sur le fond et sur la forme, ait exploité la carte du jeu vidéo violent, car certes, ces jeux existent, mais c’est cette approche qui est des plus subjectives.
Comme je l’ai dis précédemment, un enfant à divers moyens à sa disposition pour obtenir des jeux vidéos violents. Ce que j’en déduis dans tous les cas, c’est que se sont les parents les premiers à blâmer. Où font ils leur travail de parents “responsables” (uniquement sur ce domaine du jeu violent) dans chacune des situations ? Apparemment ils ne le font pas. Et là je pointe d’un doigt accusateur le mensonge suivant véhiculé dans la publicité “votre enfant n’aura pas accès aux jeux violents si vous installez un logiciel de contrôle parental”.
Pour synthétiser, je trouve que cette publicité excellente au demeurant, au delà de mettre en avant les risques réels liés à Internet, diabolise le jeu vidéo. Le problème est que les griefs fréquemment retenus contre les jeux vidéos sont : la pornographie, la violence, l’alcool, la drogue… Le risque est que les gens vont faire des amalgames entre toutes les situations pour ne se focaliser que sur une seule vraiment connue, qui le jeu et à laquelle beaucoup de familles sont exposées.
1998 nous revoilà.