Le Kobo de Rakuten: sortir des Galapagos* pour remonter l'Amazon

Pour revenir sur la question du rpix des ebooks: je vous conseille d’aller lire l’excellente série d’articles de Charles Stross Common misconceptions about publishing, en particulier How books are made

Il y explique que le support physique du livre (le papier, la distribution, etc.) ne représente qu’une part marginale du coût d’un livre (de l’ordre de 10%, si mes souvenirs sont bons, mais j’ai la flemme de tout relire). L’énorme majorité du coût provient de tout le travail fait sur le texte en lui-même (écriture, relecture, re-relecture, mise en page) ou le marketing (artowrk, promotion, etc.), qui restent les même que le support soit physique ou non.

Donc espérer des ebooks pour 10% du prix du livre papier, pour de nouvelles publications en tout cas, c’est un peu comme espèrer qu’un patch rende Duke Nukem Forever intéressant: un voeu pieux…

Personne n’a parlé de 10% du prix du livre papier. Et surtout pas moi. J’ai dit « au pire le prix du livre poche » : dans l’idéal j’espère qu’on peut même atteindre des prix plus bas, par économies d’échelle, ou par amélioration des procédés de fabrication. Car qui dit numérique dit procédés informatiques encore plus automatisables que des procédés mécaniques, et diffusion à grande échelle.

Par exemple pour l’écriture :[ul]
[li]le format numérique peut provoquer un changement du standard d’écriture, comme un retour vers un format « nouvelle » ou le développements de nouveaux formats qu’on imagine peut-être pas encore aujourd’hui, notamment à base de multimédia / interactivité (cf. les SMS-books que lisent les japonais depuis des années sur leurs téléphones : Cell phone novel - Wikipedia ou le retour des « Livres dont vous êtes le héros » sur iPhone/iPad récemment)[/li][li]l’amélioration continue des outils d’assistance à l’écriture et à la scénarisation, en partie issue du monde du jeu vidéo et du cinéma[/li][li]dès aujourd’hui l’amélioration de l’accès aux sources documentaires pour l’écrivain via Internet[/li][/ul]
Idem pour la lecture/relecture :[ul]
[li]amélioration des algorithmes de vérification orthographique (pour pré-traitement)[/li][li]relecture collaborative (chose qui se fait déjà : http://www.wikimedia.fr/wikimédia-france-signe-un-partenariat-avec-la-bnf)[/li][/ul]
Pour la publication / diffusion et le marketing :[ul]
[li]diffuser le premier chapitre n’a jamais été aussi simple que via le Web (cf. le « lisez les premières pages » sur beaucoup de sites, tel Amazon ou O’Reilly).[/li][li]création de réseaux sociaux orientés lecture (cf. Manga Sanctuary, ou iBookDB)[/li][/ul]

J’ai vraiment le sentiment qu’écrire un livre n’a jamais été aussi facile dans toute l’histoire de l’écriture. Je pense aussi qu’il n’a jamais été aussi facile de le diffuser. Reste qu’il est peut-être plus difficile que jamais de le vendre et d’en vivre, mais c’est la nature fortement concurrentielle du domaine qui veut ça.

Oui mais non, les points d’optimisation que tu cites ne concernent que des postes de coût marginaux.

Tu oublies un peu vite l’économie d’échelle.

Quelle échelle ? Une bonne vente pour un bouquin de SF c’est quelques milliers d’exemplaires.

Et encore une fois, faire des économies sur des coûts qui représentent 10% du total (chiffre faux, c’est un exemple) ça ne te permet d’économiser que 10% au maximum.
Ce qui fait la qualité d’un livre, et qui coûte le plus cher, c’est le temps humain passé dessus. Le temps de l’auteur, le temps de l’éditeur, le temps du traducteur. Et ça ça ne s’optimise pas avec du Intel Inside.

Livre papier :[ul]
[li]en entendre parler[/li][li]aller l’acheter[/li][li]l’avoir sur soi pour le lire[/li][/ul]
Livre numérique :[ul]
[li]en entendre parler dans le métro en rentrant du taf[/li][li]cliquer sur l’application qui va bien[/li][li]le télécharger[/li][li]le lire tous les matins dans les transports pendant une semaine sans craindre de l’abimer et sans être encombré[/li][/ul]
Moi je vois pourquoi Intel Inside pourrait redonner à la lecture une place plus importante que ce qu’elle a aujourd’hui, et par conséquent plus de ventes.

Moi ce que je vois surtout, c’est qu’à 15/20€ le bouquin, on va voir arriver (si ça existe pas déjà) l’équivalent des repository d’app pirates. Et vu le peu de place que prend un livre (5Mo pour un gros bouquin), ça risque d’être sanglant. Entre 5 et 9 € je suis convaincu que le marché exploserait.

Tout pareil, mais ca resoudrait pas le souci qu’il y a actuellement avec l’appstore et ses apps au rabais (qui fait qu’apple se gave bien comme il faut, mais que pour le reste 10 devs se partagent 90% du gateau).

Salut Twin,
Tu ne mentionnes pas le Nook Touch de barnes and nobles (cf ici), dont pas mal de sites parlent pourtant régulièrement en bien, est ce que c’est parce que tu ne l’as pas testé ou parce qu’il est pas si terrible que ça finalement ?

thks @+ doumdoum

Je ne l’ai pas testé, mais surtout à ma connaissance il n’est pas dispo en France.

Ok merci, je viens de tester un envoi par barnes&nobles, ça dit:

[quote]In compliance with shipping regulations, some item(s) in your order cannot be sent to Nice in France.
Please provide another address below or edit your shopping bag to remove the following item(s):
NOOK Simple Touch[/quote]

C’est moche <_<
Et ils n’en disent pas plus sur les ‹ shipping regulations ›

edit: je n’ai pas remercié Nexus5 pour le post originel qui s’est averé très interessant, donc merci.

En même temps, vu les readers de qualité dispo à la vente en France, pourquoi s’embêter à essayer de récupérer un Nook ?
De ce que j’ai lu il est pas mal, mais pas spécialement meilleurs que les autres.

Pour Damos (surtout): un auteur s’est vu refusé l’édition de son livre par plusieurs grandes maisons. Il a décidé de l’éditer soi-même (ou via Amazon publie-toi-toi-même :slight_smile: ), en moins d’un an, il me semble, il s’est fait plus de 100 000 dollars et son livre figure dans le peloton de tête (bon maintenant il faut que je retrouve ma référence!! :slight_smile: ).

Je pense que pour comprendre le prix d’un livre, il faudrait avoir une vue d’ensemble de la chaine de valeurs et de la repartition du prix de vente d’un ouvrage de bout en bout entre les acteurs (auteur, editeur, distributeur, promoteur etc.).
Se limiter a regarder les couts du support physique (impression papier et logistique), c’est comme si l’industrie du disque disait “qu’on presse un CD ou qu’on compile un MP3, la dematerialisation ne change pas grand chose car les couts de production de l’artiste sont les memes pour nous”. On voit ou l’industrie de la musique en est aujourd’hui…
Les editeurs devraient faire ce travail d’analyse de la chaine de valeur, et se poser deux question. Premiere question : “qu’est-ce qui peut changer dans cette chaine avec le numerique ?”. Deuxieme question, “si tel ou tel changement arrive, alors quel serait notre nouvelle position dans la chaine de valeurs ?”. Apres l’etablissement d’un standard du livre numerique, peut-etre que les editeurs ne pourrot plus fonctionner exactement comme ils fonctionnent depuis un ou deux siecles.
Il est encore temps pour les editeurs d’anticiper les changements pour faire evoluer l’industrie dans le sens de leurs interets. Si les editeurs laissent les fabriquants d’electronique et les distributeurs tout faire a leur place, comme Apple l’a fait pour la musique, alors dans quelques annees ils devront peut-etre repondre a une troisieme question, pas tres agreable pour eux : “a quoi sert un editeur ?”.

Oui Amazon fait beaucoup pour supporter les auteurs qui veulent faire du self publishing que ca soit online uniquement ou physique. Ils ont aussi une vraie maison de publication (ou le nom que ca a en francais), mais ils font face a beaucoup d’opposition des publishers avec lesquels ils sont en competition qui font beaucoup d’opposition (genre B&N a juré que jamais ils vendraient un bouquin publié par Amazon dans leur chaine de magasins…).

T’es quand meme super corporate Glop , ca m’epate presque à tous les coups :slight_smile:

Bah j’aime bien parler des trucs qui sont pas forcement connus dans la boite ou je bosse et que j’apprecie qu’on fasse. Y a des trucs que j’apprecie moins (la maniere dont on traite les employes des centres de distribution par exemple), mais c’est bien eloigné du sujet :slight_smile:

Pour le prix des livres, je n’ai qu’un exemple: mon prof a écrit un livre de A à Z avec un autre collègue. L’éditeur vendait le livre dans les 60 Euros. Les profs recevaient 1 Euro chacun par livre vendu. Ils n’ont pas été payés pour écrire le livre…

Coldo devait en faire un pendant un temps, avant de faire sa couille molle et de fear.

Pour la répartition des coûts de fabrication d’un livre numérique en France, un étude détaillée est disponible ici.