Le Kobo de Rakuten: sortir des Galapagos* pour remonter l'Amazon

Je suis allé chez un pote ce week-end qui est l’auteur de 3 romans de SF. Evidemment c’est pas des best seller mais j’ai été édifié par le pourcentage de rémunération (livre papier) : il touche 10% du prix hors taxe. Donc même si on se base sur le prix de vente (donc TTC) pour un broché à 17€, ça fait du 1,7€ par livre. Autant dire qu’il est pas près d’en vivre. La plus grosse part venant de l’éditeur.

Après je sais pas comment ça se passe pour le numérique mais si un jour on passe au « tout ebook », je suis pas sûr qu’un editeur sera toujours utile donc ça devrait faire baisser le prix des livres. Après je rêve sûrement. Mais je vois bien le cas où t’achètes des ebook et où tu vas dans une boutique spécialisé pour faire imprimer ton livre :slight_smile:

Justement hier soir sur M6 dans Capital (peut-on leur faire confiance?), ils ont donné cet ordre de grandeur pour les parts qui reviennent aux auteurs:
pour un livre classique: 10%
pour un ebook: 17%

Part pour la fabrication papier: 10 ou 17%
Part pour la fabrication papier dans le cadre de l’ebook: 0% :slight_smile:

Part pour l’éditeur: je crois (de mémoire hein)
pour un livre classique: 10 ou 17%
pour un ebook: bah la part pour la fabrication papier + la part de l’éditeur pour un livre classique, donc dans le pire des cas: 20% ou dans le meilleur des cas: 34%

La personne qui a interrogé la responsable « ebook » chez Robert Laffont lui a demandé: « mais vous trouvez normal qu’un poche est moins cher que la version ebook ? Pourquoi ? » l’autre, de lui répondre, gênée: « désolé je ne peux pas répondre »

Et pour Amazon, en tant qu’auteur « auto-publié », l’auteur a 70% (du HT hein) et Amazon 30% de comission.

Edit: et pendant que j’y pense, pour un roman, le coût de l’édition (i.e. du manuscrit à la version finale par un opérateur autre que l’auteur: 1600 Euros par roman, la version électronique est faite en même temps).

Clairement, les éditeurs français ne jouent pas le jeu, la gêne de la madame était très clair. Je ne sais pas s’ils ont peur de détruire de la valeur en baissant les prix, si les éditeurs de livres de poche (qui ne sont pas forcément les mêmes que ceux du livre broché) ont décidé de faire un gros doight au client, ou s’il y a entente comme le laissait entendre Capital…

En tout cas, je suis super content de voir que comme d’habitude, c’est des petits éditeurs que viendra le changement de mentalité.

Le pire dans tout ça c’est que justement le public semble s’accorder sur un prix de 7EUR / eBook et de 70EUR / liseuse (cf. le lien publié par Twin il y a peu sur le fil). Or pour 7EUR le livre électronique, c’est à dire approximativement le même prix qu’un livre poche papier, je suis tout à fait conscient que je rémunèrerais bien mieux l’auteur. Je serais donc content de les payer en sachant que ça permet de soutenir un auteur, et pas une machinerie d’intermédiaires comme aujourd’hui. J’ai le même sentiment pour l’Humble Bundle, ou pour certains jeux vidéos (Penumbra que j’ai acheté en direct par exemple).

Bien sur qu’il y a entente…

Oui[sup][Citation needed][/sup]

Etant sur le point d’acheter un modèle de liseuse, je soumets une question à propos d’une fonctionnalié m’intéressant particulièrement.

Au-delà de la simple lecture de livres bien de chez nous, je cherche surtout à pouvoir lire des ouvrages anglais tout en ayant un dictionnaire anglais-français (ou seulement anglais à la limite) sous la main permettant une manip’ rapide : je sélectionne à la main tel mot, je lis la définition, je reprends la lecture.

C’est susceptible de m’arriver toutes les 30 secondes donc le côté intuitif et léger de la manip’ m’importe beaucoup. Du coup je cherche surtout à savoir si le choix du modèle est décisif en terme de feeling et en terme de liberté d’installation de dictionnaires linguistiques.

Des expériences là-dessus ?

Je fais ça en permanence sur mon Sony PRS-650 et ma femme fait de même sur son PRS-T1. Tu double-cliques le mot et une définition apparait en bas de l’écran. �?a ne couvre qu’un quart de l’écran donc ne te fait pas perdre ta ligne. Tu peux cliquer sur la définition pour accéder au dico en pleine page.

Ok merci pour l’info.
Je sors de Virgin qui a seulement pu me dire que pour le Cybook le dico anglais étais en bêta test depuis janvier, mais pas de Sony sous la main pour tester la concurrence. Idem pour Fnac qui n’a que son exemplaire… Obligé de sortir de la ville pour tester les autres produits en grande surface, les lourds :pinch:

Ah ben voilà, je viens de retrouver le lien qui attendait sâgement dans Firefox…

http://jakonrath.blogspot.com/2012/01/100000.html

Amazon WIN! :slight_smile: C’est comme ca qu’on change une industrie! (Oui Patryn, je suis corpo mais ce genre de truc, ca me fait TRES plaisir (en plus de payer mon salaire)).

Donc ici tout le monde pense vraiment qu’un éditeur est juste un intermédiaire parasite qui n’apporte pas de valeur ajoutée ?

C’est pas le premier.

Il apporte certainement une valeur ajoutée. De la même manière qu’une boutique place Vendôme a plus de chance d’attirer le regard qu’une boutique dans les ruelles de Barbès. Mais à quel prix ? Et pourquoi n’y avait-il pas le choix ? Désormais c’est chose faite. Il y aura toujours les Prix Goncourt avec leur bande rouge qui se vendront via un grand éditeur, et il y aura mille et une nouvelles / romans / biographies qui pourront se vendre plus simplement, parce qu’ils n’ont pas besoin de cette valeur ajoutée dont tu parles, qui est parfois inexistante pour eux (car noyé dans la masse, un bouquin chez un gros éditeur ou pas ça ne change plus rien).

Le gros éditeur c’est le marketing par la notoriété de l’éditeur, par la « chasse » à de nouvelles oeuvres par des personnes dont les goûts ne sont pas forcément les miens.

L’autoédition c’est le marketing par le bouche-à-oreille. J’ai toujours été plutôt satisfait de cette méthode.

Oui aucune valeur ajoutée, aucune. Jamais. :rolleyes:. Ce sont clairement des parasites, des tiques accroché au scrotum creatif des auteurs. Eux qui ne demandent qu’a s’exprimer si ce n’etait pour le baillon meprisant de l’editeur etouffant le forcat decharné de l’art litteraire. ROI, bonus, à-valoir, profit! Rapt sournois des euros qui se dessinent dans leur regard glauque a chaque nouveau mot innocemment couché sur la papier.

Ca va j’ai suffisament mordu a la provoc manichéene a l’extreme?

Au moins au contraire de la musique il y a un systeme d’auto-edition qui a l’air profitable. Ca veut pas dire que les deux modeles peuvent pas co-exister dans une certaine mesure, et si ca fait evoluer les choses sans vouloir tout bruler ou sans parler en terme pas de tout insultant du type « parasite » ou de gens qui « apportent rien », moi ca me parait plutot une TRES bonne chose…

Merci Glop, je n’en demandais pas tant. :stuck_out_tongue:

Je caricaturais un coup parce que j’ai l’impression que la partie du travail de l’éditeur qui consiste a bosser sur le texte avec l’auteur (ou le traducteur) passe complètement à la trappe. Et que c’est un boulot (avec celui de la découverte et de la selection des textes) qui me parait important.

Je n’ai rien contre l’auto-edition, à condition qu’il n’y ait pas que ça (on en est loin, je sais). Il y a déjà assez déchet comme ça sur les étals des libraires pour que la perspective d’une offre littéraire pléthorique mais non « filtrée » me fasse frémir.

Ce qui serait intéressant, c’est que Kylie Rivera donne son avis la dessus. Si j’ai bien compris, ses livres rencontres un certain succès, mais son modèle d’édition lui rapporte des clopinettes.
Ça pourrait être intéressant de savoir si elle connait ce mode d’édition, si elle compte aller dessus, et les raisons autours.

Tu as lu ce que le gars raconte sur le blog filé par rolyat un peu plus haut ? Le gars s’autoédite, mais il précise bien qu’il a quand même des coûts dans les domaines que tu cites. Ca ne passe pas du tout à la trappe. C’est juste que l’auteur paie ces services en direct, plutôt que via un paquet « tout compris » fourni par un gros éditeur en échange de 85% des bénéfices de ses ventes…

Nan, pas encore lu. My bad.

Du coup ce thread m’a fait penser aux lessives…

Oui, je sais, suis un peu bizarre :slight_smile:

Quand j’étais au lycée, dans une autre vie, le prof d’éco nous avait dit que la différence entre une lessive Ariash ou Aldl c’était pas le produit, qui était plus ou moins similaire (en gros: ça lave de la même façon), mais plus de 50% du prix de vente HT de l’Ariash c’était pour couvrir les frais marketing…